S’il est un métier en voie de disparition (une grosse dizaine d’artisans dans le Lot), c’est celui de bouilleur ambulant à ne pas confondre avec le bouilleur de cru (le propriétaire des arbres fruitiers qui porte sa récolte à distiller).
D’octobre à mars, les ateliers publics (lieux de stationnement de l’alambic) s’emplissent de senteurs, de chaleur et de bruits avec les mouvements autour de cette étrange machine, le plus souvent venue d’un autre âge !
À Arcambal, tout a commencé en 1840 dans la famille Jouclas. Aujourd’hui, c’est Didier, l’un des fils qui a repris le flambeau en 2012. Si les gestes sont restés les mêmes, transmis par les anciens, la disparition des exploitations agricoles a réduit considérablement la cadence. André-Elie Jouclas, père de notre exploitant sillonnait plus de 50 communes avec un attelage composé de 3 alambics.
Aujourd’hui, reste une seule machine, une «Laffite et fils» construite à Carcassonne en 1951, stationnée sur le même emplacement, de l’autre côté de la rivière sur le Causse de Vers durant la période autorisée et elle ne fonctionne que 3 jours par semaine. Exceptionnellement en 2023, la distillation se clôturera le 30 avril.
Il ne suffit pas d’avoir des tonnes de fruits (sauf les figues dont la distillation est interdite) pour obtenir cette belle eau-de-vie bien blanche. 100 à 150 kilos de fruits bien murs suffisent, entreposés dans un fut en plastique.
Marc de raisin mais surtout prunes, pommes, poires et même des cerises constituent le quotidien de la machine chauffée au bois qui peut assurer deux chauffes en simultanée dans chacune des marmites de 600 litres, les fruits étant noyés dans l’eau. La chaleur fait le reste et l’on obtient de quoi terminer quelques bons repas, conserver les fruits et même soigner des plaies !
Sont autorisés 20 litres à 50° ou 18 litres à 55°, la Loi de 2008 permet une détaxe de 50 % sur les 10 premiers litres d’alcool. Le coût de la prestation et des taxes se règlent au cul de la machine.
Vous avez jusqu’à fin avril pour vous rendre sur place, la visite et les commentaires sont gratuits et à volonté mais pas question de déguster, l’administration veille !
Pour contacter notre bouilleur 06 73 11 12 01.