Jour : 13 avril 2023

Un archéologue lotois disparait

Jean-Pierre Lagasquie, archéologue et préhistorien lotois, vient de décéder subitement victime d’une crise cardiaque, à Marrakech, le 16 mars 2023, tandis qu’il s’apprêtait à rejoindre la France.
Descendant d’une vieille famille lotoise enracinée dans la vallée du Célé depuis des siècles, il compta parmi ses ancêtres un père passionné par la sauvegarde du patrimoine et qui présidera la Société des Etudes du Lot ainsi qu’un arrière grand-père médecin, ami de Champollion et chercheur, en Egypte, sur les origines de la peste.
Jean-Pierre fut envoûté dès l’enfance par – selon ses propres mots – « les mystères des terres du Quercy… la lumière du sud et le chant des cigales… l’odeur de buis et de chênes surchauffés… les espaces sauvages et mystérieux… les rocs et falaises aux multiples recoins… l’eau claire et murmurante atténuant et compensant le brasier des plateaux. »
Cet amour du pays façonna son tempérament et affuta sa curiosité. De jeune spéléologue intrépide, il devient préhistorien passionné, s’inscrivant dans les pas du Chanoine Lemozi qu’il rencontre encore adolescent, puis de Jean Clottes au côté duquel, jeune homme, il effectue de nombreuses fouilles.
Électron libre, autodidacte, il parcourt les causses du Quercy en surface et sous terre et fait des découvertes exceptionnelles, notamment la grotte ornée du Moulin. Il établit un inventaire archéologique méthodique du causse de Marcilhac-sur-Célé qui fera l’objet de deux livres « Pierres en sursis » (1994) et « Mémoire de pierre » (2022). Il se spécialise dans l’étude de la préhistoire récente (néolithique). Sa thèse de doctorat sera consacrée à l’architecture des dolmens du Quercy, se basant sur ses fouilles des dolmens de Marcilhac-sur-Célé (Dolmen de la Devèze sud) et des communes de Gréalou et Montbrun (dolmen des Aguals) – deux sites archéologiques aujourd’hui classés Monuments historiques.
Ses livres « Dolmen et Tumulus » (1996) et « Les dolmens du Quercy, trois millénaires d’histoire religieuse » (2017) sont des ouvrages de vulgarisation qui mettent en lumière son apport original et pertinent basé sur une méthode de travail qu’il souhaite rigoureuse et scientifique.
Ses passions pour l’archéologie et l’exploration l’emmèneront également en Afrique, notamment au Niger, au Kenya, en Éthiopie… Mais, c’est au Maroc qu’il nouera de profondes amitiés et ne cessera de séjourner tout au long de son existence.
Très attaché à son territoire, il va alerter les autorités sur les menaces et les destructions qu’engendre le concassage des terrains situés sur le causse de Gramat, ce qui va l’amener à publier l’opuscule « Pierres en sursis ».
Jean-Pierre Lagasquie a fortement contribué à la recherche sur le mégalithisme en Quercy. Il a mieux fait connaître la richesse du département fort de plus de 600 dolmens répertoriés et n’a eu de cesse de vouloir partager sa passion et son émerveillement face au mystère de ces tombeaux collectifs construits il y a plus de 5 000 ans.
Un temps de recueillement aura lieu le samedi 29 avril 2023, à 16 heures, au cimetière de Marcilhac-sur-Célé.

AMTPQ : rencontre de printemps et la suite de ses publications

Comme tous les ans au printemps, l’AMTP Quercy organise, en partenariat avec les Pastourels de la Tour, une journée dédiée aux danses et au chant traditionnels. Ce sera cette année le samedi 15 avril, à l’Espace d’animation de Montcuq. (voir programme complet de cette journée).

Ce temps de rencontre sera également propice pour souscrire les tomes 3 et 4 des Vieux chants quercinois (sortie à la mi-juin). Profitez de la prolongation de la période de souscription pour bénéficier du prix spécial.

Cliquez ce lien  pour télécharger le bulletin de souscription (paiement en ligne possible)

Lalbenque : le trésor de retour après analyse et restauration

Décembre 2021, des fouilles préventives ont été réalisées autour de l’église de Lalbenque. Les archéologues avaient découvert une poterie sous un dallage calcaire situé plusieurs mètres sous terre et dont le contenu était composé de dizaines de deniers du Moyen-Âge.

Le trésor se compose très exactement de 277 deniers datés de la fin du XIIe/début XIIIe siècle. Les deniers proviennent en majorité de Cahors et Rodez mais aussi de Viviers en Ardèche. Les deniers sont en billon, un alliage d’argent et de cuivre. Seulement trois autres trésors de ce type ont été découverts dans le Lot à ce jour, à Gramat pour le plus important et à Carlucet.

Kévin Delon, adjoint au maire témoigne : « Cette découverte exceptionnelle est une chance pour valoriser l’histoire médiévale de Lalbenque. Nous remercions encore les archéologues et particulièrement Eric Labastie qui, d’un oeil avisé, a perçu la poterie dont le sommet affleurait la terre au fond de la tranchée à plus de deux mètres de profondeur. Comble du hasard, la zone en question ne devait pas être explorée initialement. Dans les mois qui viennent, plusieurs actions de médiation seront menées autour du trésor afin de le faire découvrir au plus grand nombre notamment auprès des écoliers de Lalbenque.

Image d’illustration : Denier anonyme XIe – XIIe siècle, évêché du Puy (source Catawiki)

 

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