Mois : mars 2025

La forêt lotoise d’aujourd’hui et de demain, témoin du passé

La forêt couvre la majeure partie du territoire lotois. Derrière le sentiment de nature sauvage qu’elle renvoie à nombre d’entre nous, son état tel que nous le connaissons aujourd’hui est le témoin de milliers d’années d’anthropisation.

Façonnée par nos besoins et nos traditions, elle est au centre de nombreuses attentions et inquiétudes dans un contexte du changement climatique.

Mieux comprendre son histoire pour mieux anticiper son futur sera au cœur de nos échanges.

 

Conférence de Nicolas GOUIX,
Responsable de l’antenne lotoise du Conservatoire d’espaces naturels

Jeudi 3 avril à 18h15 / Salle 306, 3ème étage
Maison des Associations – Caserne Bessières

 

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Comment faire parler un objet historique de la Seconde Guerre mondiale

Ce thème de la conférence qui se déroulera le jeudi 3 avril (10 h / 12h) dans les locaux d’Emmaüs Cahors – ZI Englandières – 46000 CAHORS, sera animé par E. Delpech et C. Leroy, historiens chargés de missions à la ville de Cahors dans le cadre de la préparation à l’ouverture du musée de la Résistance.

Venez découvrir l’histoire poignante du carnet de Paul Duval 
Au cœur de cette conférence, les conférenciers dévoileront l’histoire d’un carnet retrouvé par un bénévole d’Emmaüs, caché dans une vieille machine à coudre. Ce carnet appartenait à Paul Duval, déporté pendant la Seconde Guerre mondiale, qui a succombé en 1945 dans le camp de concentration de Flöha, en Allemagne.

Cet événement, ouvert à tous, est une occasion unique de plonger dans l’histoire à travers un objet personnel, le carnet de Paul Duval, et de découvrir comment un simple carnet devient un témoignage puissant de survie et de résistance.

Image d’illustration : enveloppé par une couverture en aluminum, le carnet d’une soixantaine de pages, contient notamment une centaine de recettes de cuisines. Photo C. Leroy

Les canaux de Suez : histoire et enjeux

Jeudi 3 avril 2025, à 14 h 30
Centre Universitaire Maurice Faure

 

Une histoire qui traverse des millénaires au coût humain des plus considérables.

Cette entreprise tombée dans l’oubli pendant des siècles, nous conduit des pharaons à nos jours. Elle concerne des acteurs parmi les plus célèbres : Sésostris, Darius, Auguste, Bonaparte et plus récemment Nasser.

Elle montre à la fois son importance économique et stratégique dans un contexte géopolitique fragile et incertain. Les canaux successifs ont été sur 39 siècles des objectifs militaires.

Défi technologique qui a bouleversé la marche du monde, le canal actuel, fruit de la ténacité du diplomate français Ferdinand de Lesseps demeure un enjeu qui peut être rendu brûlant par l’actualité.

Nous exposerons son histoire : percement et inauguration, et nous réfléchirons sur sa pertinence, et son adaptabilité nécessaire, nous verrons enfin quelle importance il représente pour nous.

 

Intervenant : Marc BLANCHARD

Agrégé de l’Université (mathématiques), il a enseigné la discipline en Tunisie et à Rochefort (Charente-Maritime).
Il fait partie d’un groupe universitaire de recherche sur l’enseignement des mathématiques et a été auteur de manuels scolaires.
De 1981 à 1986, Marc Blanchard a travaillé comme attaché au service culturel de l’Ambassade de France au Caire.
De retour en métropole, il est devenu inspecteur d’Académie. A ce titre, il a exercé différentes responsabilités en rectorats et au Ministère de l’Education nationale.
Retraité, il s’adonne à ses passions conjuguées que sont l’histoire et l’Egypte en proposant et en présentant des conférences dans les Universités populaires de la région ou des régions voisines.

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Carmontelle, au siècle des Lumières, un artiste précurseur du cinéma

Mardi 1er avril 2025, à 14 h 30
Centre Universitaire Maurice Faure, 273 av. Henri Martin / Cahors

Louis Carrogis dit Carmontelle, lecteur du duc de Chartres, est peintre, dessinateur, graveur, auteur de théâtre, architecte paysagiste et organise des divertissements pour les Orléans. Au fil de ses comédies et de ses tableaux, il conte la vie quotidienne de la haute société de la seconde moitié du XVIIIe  siècle entre théâtre, jardins, fêtes extraordinaires.

C’est à partir des années 1780 qu’il se lance dans la création de jeux d’optique. Il nomme transparents les dessins très fins qu’il présente à la haute société, exposés à la lumière du jour, devant le carreau de ses croisées, puis grâce à une boîte munie de manivelles.

Très à la mode au XVIIIe siècle, car considérée comme un objet à la fois pédagogique et ludique, la lanterne magique est présente dans de nombreuses familles de la noblesse ou de la haute bourgeoisie. Elle est un moyen de socialiser la science et devient accessible au plus grand nombre. Ces transparents proposent un spectacle que Carmontelle, tel un véritable réalisateur, monte de toutes pièces. Ce procédé offre une grande facilité d’exécution et d’emploi. Il fait figure de précurseur grâce à son habileté à mêler images en mouvement et histoire parlée.

Ami de Grimm et de Voltaire, il participe par ses tableaux au soutien de la famille Calas. Critique d’art et auteur de proverbes d’une drôlerie irrésistible, Carmontelle mérite d’être reconnu. Il vit au Palais-Royal, d’où il observe les dernières années de l’Ancien Régime, et nous fait revivre ce temps des Lumières, qui se termine comme les mirages, dans l’anéantissement.

 

Intervenante : Daniele MARIOTTO

Historienne de formation, Danièle Mariotto a exercé les fonctions de cadre administratif au Ministère de l’Education Nationale, en établissement scolaire, puis à l’Université.

Responsable administrative du Pôle universitaire Lorient-Vannes érigé en Université en 1995, elle a été Directrice des Ressources Humaines de l’Université de Bretagne-Sud de 1995 à 2000, Secrétaire générale de Sciences Po Toulouse de 2001 à 2009. Dans le cadre européen, elle a participé à un échange universitaire avec l’Université de Turin et l’Université de Palerme.

En retraite depuis 2015, après un retour dans le Lot au collège Gambetta en tant que gestionnaire, elle se consacre désormais aux activités associatives, dont la présidence de l’Université Pour Tous Cahors Quercy.

 

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La nature en deuil : un nouveau cri d’alerte de la Ligue de Protection des Oiseaux

Mercredi 19 mars, de nombreux adhérents de la LPO Occitanie dans le Lot ont répondu présents à l’appel à déambuler à Cahors, devant la préfecture et pendant le marché pour interpeller les citoyens présents sur l’urgence de la situation afin que chacun s’engage et agisse à son échelle via l’évènement « Nature en deuil ».

Le discours prononcé s’appuyait sur les rapports publiés en décembre 2024 par les experts internationaux de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) qui dressent un bilan sans appel : la destruction des habitats naturels, la surexploitation des ressources, la pollution, le réchauffement climatique mettent en péril les économies, les moyens de subsistance, la sécurité alimentaire et la santé des populations partout sur Terre.

+ d’informations en cliquant CE LIEN

 

Illustration : LPO 46

Des Racines et des Ailes la vérité sur le château de Lantis sur Antenne d’Oc

Dans l’émission Des Racines et des Ailes du 5 février 2025, la propriétaire du château de Lantis à Dégagnac, affirme avoir redécouvert un château prétendument enseveli. Or, les archives prouvent que le château n’a jamais disparu, soulevant de sérieuses questions sur le manque de vérification de la production. Patrice Foissac, médiéviste et membre de la Société d’Etude du Lot rétablie la vérité au travers de cette interview.

Aujourd’hui, malgré quelques rectifications, l’impact du reportage reste fort. Antenne d’Oc s’engage à défendre la vérité et à préserver l’histoire du patrimoine Lotois.

Pour écouter l’emission : CLIQUEZ CE LIEN

Vignes et vins en Quercy, des origines au phylloxéra conférence à Saint-Céré

Samedi 22 mars à 17 h 30, à l’auditorium de Saint-Céré, une conférence, organisée par les Amis du pays de Saint-Céré, sera donnée par Sophie Brenac-Lafon, docteure en histoire moderne, et Patrice Foissac, historien-médiéviste. Ils tenteront de résumer cette histoire millénaire.

Les fermes Bio ouvrent leurs portes

Cette année, Le Lot De Ferme en Ferme, organisée par Bio 46, le groupement des agriculteurs bio du Lot, aura lieu le 27 avril ! 23 fermes vous ouvrent leurs portes de 10h à 18h : venez à la rencontre de paysans et paysannes du département

Retrouvez le programme et le détail des animations et de la restauration sur www.defermeenferme.com

Découvrez le programme culturel proposé durant l’été 2025 à l’abbaye de Marcilhac-sur-Célé

Entre juillet et septembre, 22 événements culturels 

La musique classique a la part belle avec 8 concerts, en particulier dans le cadre du Festival d’orgue et du Festival Quatuor à Marcilhac.
Six visites ou balades sont aussi à l’affiche, afin de découvrir avec des spécialistes quelques merveilles de Marcilhac et de son proche environnement.
Deux expositions sont aussi prévues sur les cimaises de la salle capitulaire de l’ancienne Abbaye.
Nous sommes honorés d’accueillir une nouvelle fois, les peintres et graveurs, John et Hilary Hoyland.
Leur exposition fait suite au concours de peinture et de dessin dont c’est la sixième édition.
Pour la quatrième année, Geneviève Mignat nous propose son exposition de photos anciennes, intitulée « Il était une fois Marcilhac ».
Concernant le 3e Salon du Livre sur le « Patrimoine et l’Histoire de l’Occitanie », que nous organisons le 12 août, nous attendons la plupart des éditeurs et auteurs régionaux des ouvrages récemment publiés.
Nous souhaitons que la diversité et la qualité des manifestations proposées vous incitent à (re)venir à Marcilhac-sur-Célé et à vous imprégner de l’esprit si particulier de ce village blotti autour de son ancienne abbaye fortifiée.

On peut télécharger le Planning programme Marcilhac 2025

Pour plus d’information, n’hésitez pas à nous contacter : contact@abbaye-marcilhac.fr
www.abbaye-marcilhac.fr
www.amis-abbayedemarcilhac.fr

La maison d’Espère : Une histoire à compléter

Consacré à l’histoire d’une maison d’enfants ayant accueilli et protégé des enfants juifs victimes des persécutions et donc de la Shoah, le site internet www.maison-espere.fr est en ligne depuis le 1er mars 2025

DE QUOI S’AGIT-IL ?

Juin 1940. Des millions de Français fuient l’avancée allemande. Parmi les derniers arrivés dans le Lot, un groupe d’une quinzaine d’enfants et leurs encadrants de l’Œuvre Israélite des Séjours à la Campagne (OSC). Ils ont quitté leur centre de Louveciennes, près de Paris. Orphelins ou placés par leurs parents en situation de précarité, avec les adultes, ils se dirigent d’abord vers le château de Mercuès. Cela ressemble presque à l’arrivée d’une colonie de vacances. Mais au fil des semaines puis des mois, le groupe s’enracine.

Après le château de Mercuès, il prend ses quartiers dans une maison plus adaptée de ce même village, avant de s’établir à Douelle, commune voisine, et enfin, au printemps 1942, il est accueilli au sein de la Maison Dupuy, dans le bien nommé village d’Espère. C’est aussi en 1942 que l’Œuvre de Secours aux Enfants (OSÉ) prend le relais de l’OSC. L’organisme a accru considérablement son activité, notamment dans les camps de Gurs et Rivesaltes. Mais une fois exfiltrés les enfants dès lors séparés de leurs parents bientôt déportés, il faut en parallèle, davantage de lieux de placement dans des familles ou des institutions collectives.

Au sein de ce réseau, la maison d’Espère devient une « maison relais ». Certains enfants, français ou étrangers, ne font qu’y passer quelques jours. D’autres y restent de juin 1940 à décembre 1943.

A cette date, en effet, la situation est jugée trop dangereuse. Le risque d’une rafle impose de partir. Les protégés du home lotois sont dirigés vers la Creuse, puis dans les Alpes en vue de passer en Suisse.

En l’état des archives disponibles, la maison d’Espère aura accueilli et protégé durant leur séjour quelque 80 enfants. Toujours selon nos recherches, quelques-uns seront hélas arrêtés puis déportés au printemps 1944. Mais il demeure que de 1940 à la fin 1943, ils auront été épargnés, choyés, et pour beaucoup scolarisés.

C’est l’histoire de cette maison, jusqu’alors seulement mentionnée dans certains ouvrages spécialisés, que nous nous proposons de retracer. C’est l’itinéraire de ces garçons et filles, enfants ou adolescents, orphelins pour la grande majorité, avant, pendant et après la guerre, que nous avons essayé de reconstituer, en citoyens soucieux de respecter la rigueur nécessaire au travail historique et ce faisant, de laisser témoignage de ces faits qui constituent un volet de ces années tragiques. Dans le Lot, ces enfants juifs ou considérés comme tels par le régime de Vichy et l’Occupant nazi ont pu vivre presque comme tous les autres enfants. Grâce à leurs encadrants et aux organisations de secours, grâce à la bienveillance de la population locale.

Pourquoi un site Internet ?

« Ce devait être un livre, c’est un site Internet, car certaines pages sont encore blanches, certains épisodes de cette histoire sont encore à enrichir : un site pourra plus aisément être mis à jour… »

Il nous manque en effet des éléments concernant plusieurs enfants.

Par ailleurs, à Cahors ou ailleurs, des particuliers peuvent posséder, dans leurs archives des photos ou autres documents pouvant éclairer cette histoire.

En circulant en France, aux Etats-Unis, en Israël, notamment, le site pourra ainsi être facilement mis à jour. Merci d’avance de faire circuler le lien du site par envois courriels ou sur les réseaux sociaux…

ASSOCIATION POUR L’HISTOIRE ET LA MEMOIRE DE LA MAISON D’ESPÈRE 

Contacts : Philippe Mellet 06 80 60 09 49 /  Nelly Blaya 06 81 19 94 54

Au revoir le musée, bonjour l’ECV !

Olympe de Gouges

Lorsque Robespierre et ses amis en novembre 1793 se félicitent d’avoir guillotiné une femme pour ses idées démocratiques (aucune attaque contre les personnes ni contre les biens, aucun acte de trahison ne pouvaient lui être reprochés), ils ne devinaient pas qu’ils seraient eux-mêmes bientôt raccourcis et jetés aux poubelles de l’Histoire. Que c’est leur victime, la plus belle des Quercynoises, qui serait reconnue comme la fondatrice des mouvements pour l’émancipation des femmes.

Olympe n’est pas entrée au Panthéon, mais l’auteur de l’article a déjà suggéré que son nom soit donné à l’université de Cahors, si celle-ci est un jour rétablie. L’occasion de rendre hommage à une femme exécutée le 3 novembre 1793 pour avoir, entre autres, demandé le droit de vote pour ses sœurs, lesquelles devront attendre 1945 (en France) pour ce faire.

Olympe est née en 1745 de la passion de Jean-Jacques Lefranc de Caïx pour son premier amour de jeunesse à Montauban, Anne-Olympe Mouisset, épouse Gouze. Jamais reconnue par son père naturel, Marie Gouze, veuve très jeune d’un monsieur Aubry, choisira d’être appelée Olympe de Gouges. Elle sera décapitée en 1793 par Robespierre parce qu’elle a exigé l’égalité des sexes et la démocratie. C’est le moment où son fils Pierre, qu’elle adorait, va la renier.

Depuis la division du Quercy par Napoléon en deux départements, Lot et Tarn-et-Garonne, c’est Montauban, sa ville natale, grâce au regretté Félix Castan, qui a le mieux conservé son souvenir en attribuant son nom à un lycée. Mais Olympe appartient au Quercy dans son ensemble et mérite assurément que les élus réclament qu’elle figure à l’avenir non seulement sur des timbres de la Poste, ou les euro-billets.

Jusqu’aux travaux d’une parfaite érudition d’Olivier Blanc, colorés de sympathie communicative pour le sujet de son étude, Olympe était souvent décrite, avec condescendance, comme une exaltée politique, un auteur sans grand intérêt, une illettrée suspecte de galanterie, mais dont il convenait – malgré tout – de reconnaître un coup de génie : avoir détourné la « Déclaration des Droits de l’Homme » en la faisant suivre d’une « Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne » qui a fait le tour du monde et a été au centre des célébrations du bicentenaire de la Révolution française.

Un génie en avance sur son temps

En fait, comme Louise Labbé deux siècles auparavant, Olympe est tout simplement un génie en avance sur son temps, en avance sur ses premiers commentateurs, y compris Michelet et pas seulement pour sa Déclaration. C’est une héroïne qui s’impose pour un roman, un film, une bande dessinée, un opéra, c’est un grand personnage de l’Histoire de l’humanité dans laquelle une province et un pays peuvent se reconnaître, et qui n’appartient pas seulement aux militantes féministes qui lui ont déjà rendu divers hommages mérités. On rêve de retrouver le manuscrit du roman qu’Alexandre Dumas n’a pas écrit sur Olympe de Gouges après son Olympe de Clèves.

C’est le mélange intime, sans contradictions, de sa manière de vivre son théâtre et ses convictions, de s’exprimer et de se battre, qui a été reproché à Olympe de Gouges, mais qui, aujourd’hui, impressionne le plus : il est vraisemblable qu’elle ne savait pas très bien écrire, mais elle dictait admirablement, comprenant aussi qu’il suffisait de changer quelques mots et d’ajouter un ou deux paragraphes pour que certains textes admis et admirés explosent en plein vol comme des feux d’artifice.

Amour de la liberté et liberté de l’amour

Le père d’Olympe, J.-J. Lefranc, Marquis de Pompignan, de l’Académie Française (1709-1784)

Veuve très jeune, décrite par tous comme une femme d’une beauté exceptionnelle, Olympe décide de quitter le Quercy avec son fils Pierre. Ce serait à ce moment-là, selon certains de ses admirateurs, qu’Olympe aurait fait escale à Parnac, au bord du Lot, exactement en face du château de son père à Caïx, où elle ne semble avoir jamais été admise. C’est ainsi qu’Olympe est devenue l’ombre qui hante les vieilles pierres de Régagnac.

De là, elle s’installe à Paris où elle apprendra à parler français, vivant en femme libre et libertine, c’est-à-dire en choisissant ses amants avec discernement, sans se remarier, en dépensant les ressources offertes par son principal amoureux, à publier des affiches politiques, des manifestes et des pièces de théâtre qui témoignent d’une prodigieuse anticipation démocratique : égalité des sexes, y compris dans les engagements conjugaux et les séparations, reconnaissance et égalité pour les enfants adultérins, jury populaire pour les crimes et délits, solidarité avec les plus démunis, impôts sur le revenu, libération des esclaves dans les colonies françaises, abolition de la peine de mort, etc.

Et il ne s’agit pas d’une mondaine à la Simone de Beauvoir qui aurait eu le petit talent de repérer les thèmes porteurs de l’époque pour les avilir dans la complaisante adoration des dictatures. Olympe ne récupère pas, elle ne se compromet pas, elle précède – avec un courage incontestable pour déglinguer toutes les dictatures.

Contre les sanguinocrates

Elle insulte les Comédiens-français qui refusent de se teinter le visage avec du jus de réglisse pour jouer le rôle des nègres dans sa pièce sur l’esclavage. Elle descend dans la rue pour faire face aux abrutis venus la conspuer sous ses fenêtres.

Républicaine, elle se propose comme avocat de Louis XVI parce qu’elle craint que celui du monarque, Malesherbes âgé, ne fatigue en expliquant, pertinemment, que la logique impose de garder le roi vivant, une fois la royauté déchue, car Capet guillotiné aurait fatalement un successeur dynastique et une régence dans l’émigration. On croirait entendre Cromwell expliquant à Mordaunt, dans Vingt ans après, pourquoi il eut été préférable qu’il laissa le roi Charles échapper à la hache du bourreau.

Le courage d’Olympe va s’illustrer de manière encore plus confondante et émouvante lorsque, de sa prison, à la veille d’une exécution à laquelle elle aurait pu échapper en tentant une évasion, son « Adresse au Tribunal révolutionnaire » s’en prend à Robespierre avec une éloquence et une violence rarement entendues contre les Montagnards pendant la Révolution française.

Mad Maximilien, le mollah de la religion de l’Être suprême, le plus célèbre des sanguinocrates, le pervers dissimulé dans la défense des cordonniers d’Arras, l’ancêtre de Staline et de ses purges, de Mao Tse-Tung et de ses massacres, l’inspirateur de si nombreux dictateurs, ne peut supporter des vérités assenées avec tant de fougue : Olympe est guillotinée le 13 brumaire de l’An 2 (le 3 novembre 1793) le jour de la première, à l’Académie de musique (le futur Opéra), de Miltiade à Marathon (musique de Le Moyne sur des paroles de Guillard), quelques jours après la première parisienne sur cette même scène des Noces de Figaro de Mozart.

Le bicentenaire de la Révolution française ne pouvait guère glorifier la guillotine qui décapita en France près de 20 000 personnes en quelques mois, celle-là même qui trancha le cou de Mme Roland et d’Olympe de Gouges. Avec ses bois peints en rouge, elle ne semble pas avoir été époussetée pour l’occasion, ni dressée pour la commémoration.

Le château de Parnac, où Olympe trouva, dit-on abri lorsque la porte de celui de Caïx, restait fermée

Elle est restée piteusement rangée dans les réserves de la Conciergerie et inscrite sur l’inventaire du ministère de la Justice.

Mais elle en sortira sans doute pour les films en préparation sur Olympe, de Montauban à Parnac, puis du Quercy à l’échafaud de la Place de la Révolution (désormais Place de la Concorde), pour exalter le souvenir de la belle Quercynoise et lui faire retrouver la position qui lui revient.

René Viénet : rene.vienet@free.fr

L’article de René Viénet a été publié en français le 3 novembre 2001 à Cahors .

Rarement l’histoire nous propose des figures aussi intellectuellement stimulantes que celle d’Olympe de Gouges. Pourtant, deux siècles ont été nécessaires pour que l’on distingue enfin cette femme extraordinaire, qui, en son temps, avait fait siennes les valeurs qui fondent notre pacte républicain.

De 1789 à 1793, année de sa fin tragique, elle a régulièrement adressé de nombreuses lettres et autant d’imprimés (pièces de théâtre, affiches et brochures) aux assemblées élues. La plupart de ces documents forment la chronique ininterrompue d’une prise de parole audacieuse et si révolutionnaire, celle d’une femme libre à une époque où les femmes n’étaient ni électrices ni éligibles.

Les combats humanistes d’Olympe de Gouges, incomprise ou longtemps marginalisée pour de mauvaises raisons liées à son sexe ou à ses opinions politiques girondines, nous touchent aujourd’hui. Elle passe à juste titre pour l’ancêtre du féminisme moderne. Sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1791), texte fondateur, constitue aujourd’hui un repère pour tous ceux qui, dans le monde, luttent contre les maltraitances et les discriminations visant les femmes.

Plus que tout autre, Olympe de Gouges a fait la promotion continue des droits civils et politiques au féminin, que ce soit dans ses brochures politiques ou dans son théâtre engagé. Dans une de ses pièces, elle stigmatise la prise de voile forcée des jeunes filles sans dot, usage fréquent dans la France d’Ancien régime ; dans une autre, elle revendique une loi sur le divorce si nécessaire, selon elle, pour permettre aux femmes maltraitées d’échapper à leur bourreau domestique ; dans son roman Le prince philosophe, elle insiste sur l’importance de l’éducation des femmes.

Olympe de Gouges ne s’est pas contentée de restreindre sa parole à la sphère privée, aux salons philosophiques ou libéraux qu’elle fréquentait, que ce soit chez Mmes Helvétius ou Condorcet, mais elle s’est s’est directement impliquée dans le grand débat public de 1789.

Dans la Lettre au Peuple ou dans ses Remarques patriotiques, elle inaugura cette « carrière épineuse où, disait-elle, tant d’hommes ont trébuché ». Par des apparitions remarquées dans les assemblées élues, dans les sections et les clubs, elle s’exprimait avec chaleur, initiant une garde nationale de femmes (juin 1791) ou soutenant des manifestations publiques ou défilés de femmes, autant de projets qu’elle cherchait à faire valider par l’Assemblée nationale.

Elle entendait ainsi donner visibilité, consistance et respectabilité à l’engagement politique au féminin. Sentant monter les périls, Olympe de Gouges a diffusé des écrits courageux dans le souci de favoriser l’union et la réconciliation nationale à l’heure de « la patrie en danger ». Et elle s’est élevée contre les factions « désorganisatrices » et la violence.

Après le 10 août 1792, qui marque la fin de la monarchie, elle a dénoncé les massacres de septembre par cette phrase sublime : « le sang même des coupables, versé avec cruauté et profusion souille éternellement la révolution et d’un système de gouvernement on passe dans un autre ».

Elle s’éleva contre les dangers de la dictature montagnarde ciblant Robespierre et Marat qu’elle soupçonnait de prétendre au « dictatoriat ».

Dans une lettre du 9 juin 1793 à la Convention, elle dénonça le coup d’état contre‑révolutionnaire dirigé contre les députés girondins – plus de 150 députés furent en effet arrêtés le jour même ou les semaines suivantes -, et elle mit en cause la légitimité du gouvernement et de l’Assemblée soi-disant épurée mais désormais sous influence.

Dans une affiche en date du 20 juillet 1793 elle proposait de s’en remettre au peuple réuni en assemblées primaires pour se prononcer sur la forme du gouvernement souhaité par les Français. Cet acte de résistance contre l’oppression lui valut d’être arrêtée par les amis de Robespierre dont plusieurs étaient membres du jury qui la condamna à mort le 2 novembre 1793.

Olympe de Gouges fut avant tout une humaniste, une philanthrope et, à sa manière si originale et sincère, une philosophe des Lumières. Elle a été l’avocate de toutes les grandes causes de son temps, que ce soit celle des exclus de la société civile et politique ou celle des esclaves noirs des colonies françaises, ainsi qu’elle le rappelle dans sa dernière affiche en forme de testament (Une patriote persécutée, 1793).

Elle y faisait notamment un rapprochement entre l’arbitraire de sa situation, au pied de l’échafaud, et l’emprisonnement par lettre de cachet qui l’avait menacée lorsqu’elle avait inauguré, en 1785, le premier débat national sur la suppression de l’esclavage dans les colonies. Olympe de Gouges a toute sa place dans la mémoire collective.

Olivier BLANC
Historien

 

Le 19 octobre 2016, un buste d’Olympe de Gouges a été installé dans la salle des Quatre-Colonnes du palais Bourbon, siège de l’Assemblée nationale. C’est la première représentation d’une femme politique parmi les œuvres d’art présentées dans l’édifice.

Le 3 mars 2025, France 2 a diffusé un téléfilm « Olympe, une femme dans la révolution ». Pour l’occasion, Julie Gayet, qui a réalisé le téléfilm avec Mathieu Busson, se glisse dans la peau de cette figure que des millions de français ont découvert lors de la cérémonie d’ouverture de Jeux de Paris 2024.

 

L'association Chemins en Quercy, entre Lot et Tarn-et-Garonne dresse un bilan 2024 très positif © M-F Plagès.

Randonnée et patrimoine : Chemins en Quercy trace son chemin pour 2025

Fin janvier 2025, l’association Chemins en Quercy a tenu son assemblée générale, dressant un bilan positif de ses actions. Avec plus de 30 animations et 496 participants en 2024, elle confirme son rôle clé dans la valorisation des itinéraires de randonnée et du patrimoine local.

L’association Chemins en Quercy, entre Lot et Tarn-et-Garonne dresse un bilan 2024 très positif © M-F Plagès.

Le co-président, Bernard Rome, a rappelé les objectifs de l’association créée en novembre 2016 sous l’impulsion des départements du Lot et du Tarn-et-Garonne : valoriser les attraits touristiques et économiques en proposant des itinéraires de randonnée reliant une dorsale de douze villages entre Cahors-Lalbenque et Moissac. Ensuite, il a pris le temps de présenter toutes les personnes du bureau qui s’investissent depuis des années.

Les activités 2024

Il est comptabilisé plus de 30 animations en 2024 : sorties rando, conférence, journée découverte… Une cellule « randonnée » a été créée permettant ainsi de faire un programme trimestriel de toutes les sorties. L’association s’est impliquée également auprès d’autres événements locaux : bonheur contre le cancer, À saute clocher ainsi que la journée de prévention organisée « Santé en Quercy-Blanc », Octobre Rose, Forum des associations…. Plus de 496 personnes ont participé aux différentes animations proposées par Chemins en Quercy. Une belle réussite qui gonfle le moral des troupes.

Les projets

Le site internet va être entièrement repensé et actualisé. « Ce site a été le point de départ de l’association mais nous allons l’axer plus sur la randonnée. Il répertoriera tous les circuits avec les données nécessaires et comprendra une rubrique actualités et aussi tout le calendrier des activités » précisait Bernard Rome.

Pour 2025, le travail ne manquera pas pour les bénévoles de l’association : avoir de nouveaux adhérents, travailler avec d’autres associations pour faire des randonnées communes, continuer le partenariat auprès des associations locales (Phil’anthrope, À saute clocher, ACCCM, Octobre Rose…), organisation de journée découverte, la réalisation d’un tee-shirt aux couleurs de Chemins en Quercy.

Pour rappel

L’association propose plusieurs circuits de randonnée mettant en avant le patrimoine, les paysages et l’histoire du territoire qui s’étend sur la dorsale Vazerac-Lalbenque. Parmi ces circuits, on trouve : le chemin des gariottes, les coteaux de la Lupte, d’une bastide au site clunisien, en longeant la rivière, chapelle-châteaux et vergers, des vergers à l’abbatiale, le chemin des pierres blanches.

Site clunisien

L’intérêt de Cluny pour ces chemins s’explique du fait de la présence de sites clunisiens sur le territoire dont l’église de Vazerac. L’association travaille à relier ces sites aux itinéraires existants mais le chemin pour y arriver est encore long.

Les randonnées à venir

  • Samedi 15 mars 2025 : Circuit des 3 Vallées Albas (46140) – Départ à 9h00 depuis l’esplanade des berges du Lot. Distance : 15 km. Durée : 4h30. Niveau : Difficile (prévoir un pique-nique)
  • Samedi 29 mars : Circuit de la Fontaine Malecargue à Limogne-en-Quercy (46260) – Départ à 9h00 depuis la Maison des associations. Distance : 10 km. Durée : 3h00. Niveau : Facile.

Infos pratiques
Les randonnées sont ouvertes à tous. Pensez à vous équiper de chaussures adaptées, à prévoir des vêtements en fonction de la météo, et pour les longues distances, un pique-nique. Pour tout renseignement ou pour organiser un covoiturage, contactez : Bernard : 07 86 57 14 10, Didier : 06 79 89 29 74, Patrick : 06 12 29 91 19.

Contact et renseignements : www.chemins-en-quercy.fr

Soscripcion darrièr libre de Fèliç Daval

Souscription. L’Association Aqui l’Oc a le plaisir de vous annoncer qu’elle éditera bientôt le dernier livre de Félix Daval « Lo Blaublu e la Silveta ».

C’est une histoire écrite dans une langue simple et poétique. L’auteur nous raconte au fil des saisons, la vie des oiseaux qui peuplent les vallons, entre noisetiers et aubépines. Ne perdons pas de vue le vol tantôt paisible tantôt affolé de Glanet, le geai. Lui, comme les mésanges, sera un jour dans la tourmente face aux prédateurs comme les buses ou les faucons pèlerins. Dans cette nature cruelle, heureusement, on parle aussi d’amitié, de solidarité et même d’amour.

Le QR code permet d’écouter des extraits de l’histoire et de se familiariser avec la langue occitane grâce aux élèves bilingues de 6°-5° du collège de Lacapelle-Marival et à leur professeur Stéphane Clerc. Texte bilingue : texte occitan puis texte en français traduit par Christine Rouchet Tible. Illustrations : Cric.

Souscription possible du 31 mars au 2 mai inclus. Merci de télécharger le bulletin sur le site http://www.espacioccitancarcinol.com et de l’envoyer accompagné d’un chèque de 10 euros, à l’ordre de Association AQUÍ L’ÒC.

De l’hiver au printemps, l’UPTC propose toujours une pluralité de savoirs

Le début de l’année 2025 a permis des incursions passionnantes dans nombre de domaines et les conférences présentées par l’Université pour tous Cahors-Quercy jusqu’aux vacances de printemps le seront tout autant.

C’est aussi le moment de dresser un petit bilan des activités de l’UPTC qui compte 367 adhérents à ce jour, contre 350 l’année dernière, avec 106 nouveaux. Depuis la « rentrée » de l’automne, ce sont 2 072 personnes qui ont assisté aux conférences proposées au Centre universitaire Maurice-Faure, avec une moyenne de 77 à chaque conférence. Les deux temps forts, ouverts à tous publics, tenus dans la salle des congrès de la Maison des Associations, ont rassemblé entre 110 et 125 auditeurs à chaque session, que ce soit pour la conférence Ukraine-Russie, les intellectuels face à la guerre de Galia Ackerman en octobre dernier ou la 2 ème Journée inter-associative « Regards croisés » consacrée à Jean Leymarie en décembre.

Au mois de mars, médecine et bioéthique seront particulièrement à l’honneur sur des thématiques extrêmement diversifiées.

Comment se prémunir contre les piqûres de tiques et les soigner ? Le moustique tigre, qui se développe considérablement depuis une vingtaine d’année pose des problèmes nouveaux de santé publique sous nos latitudes.

Comment mettre en œuvre le consentement aux soins médicaux, durant la vie et jusqu’au bout de celle-ci, en créant un processus dynamique et évolutif ? Comment concilier les intéressants développements de l’Intelligence artificielle (IA) en médecine avec le respect des droits fondamentaux des individus et la garantie de qualité des prestations de santé ?

Des interrogations philosophiques fondamentales seront également introduites. L’homme est-il un animal comme un autre ? L’animalité est-elle une humanité ? Interrogations présentes depuis des siècles mais qui acquièrent une nouvelle intensité aujourd’hui. Faut-il modifier nos représentations, nos jugements et la distinction animalité/humanité ? De même, face à la crise écologique que traverse notre monde, faut-il changer notre mode de vie en posant d’emblée l’objectif de la fraternité universelle et développer une écologie intégrale basée sur une vision éthique de l’univers et orientée vers l’action ?

Les plongées vers le passé seront tout aussi stimulantes. Comme l’étude des hérésies médiévales dont le catharisme est la plus connue, où l’on retrouvera l’intransigeance du Pape cadurcien Jean XXII. On découvrira aussi les trois premiers photographes cadurciens et les évolutions techniques qui permettront le développement de la photographie. L’histoire et les enjeux des canaux successifs de Suez sur 39 siècles seront évoqués.

L’art et les sciences ne seront pas oubliés, avec l’évocation de Giuseppe Arcimboldo, peintre italien du XVI e siècle, peintre « écolo ou rigolo », ou celle de Carmontelle, artiste précurseur du cinéma au siècle des Lumières avec ses « transparents » et sa lanterne magique. Mais aussi la contribution peu connue des femmes en astronomie et en astrophysique. Avant de s’interroger sur la musique, sa nature, ses fonctions, ses effets.

Toutes les informations sur le site www.uptc.org

L’UPTC est partenaire de Quercy net

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