Le texte qui suit, signé Claude Lufeaux, a été rédigé d’aprés : La tragédie de Gabaudet-Donnadieu, élie Constans, mai 1994 et Gramat, printemps 1944, Laurent Elias et Jean-Claude Coustous, mai 1996. La photo représente la ferme de Gabaudet avant le drame (Photo figurant sur le panneau d’informations).
Avec un gouvernement à Vichy qui lui est tout dévoué, Hitler et sa puissante armée vole de victoires en succès. La France ne lui pose apparemment plus de problème, s’étant retirée du conflit avec la signature de l’armistice par le Maréchal Pétain.
La zone dite » libre » est mise à profit par les premiers éléments de résistance, encouragés par l’appel du Général de Gaulle, depuis Londres, le 18 juin 1940. La résistance à l’envahisseur sur le territoire va germer et s’accroître, alimentée en cela par l’oppression, les pénuries, les vexations. Avec l’appui et la protection des populations, elle va pouvoir s’organiser et se préparer à jouer un rôle prépondérant dans la victoire finale avec les alliés. |
La Résistance Française doit cependant se structurer en matériel, en hommes et en armement. Ces maquis composés d’hommes refusant le travail obligatoire (2) , déterminés à ne pas se soumettre aux ordres de Vichy, mais peu ou mal entraînés, peu armés, rassemblés en petits groupes mal encadrés, recevant des instructions parfois contradictoires ou imprécises, une coordination encore mal établie, sans cesse recherchés par la Milice (3) et la Gestapo (4), maquisards la nuit, se cachant le jour, obtiennent des résultats, grâce à la collaboration étroite et inconditionnelle d’une bonne partie de la population.
C’est ainsi que la résistance vit, ces premières années d’occupation, dans la clandestinité, opérant embuscades, coups de main, destruction de ponts, routes, voies ferrées, opération de harcèlement déstabilisant la quiétude de l’occupant et rendant tous ces placements bien plus difficiles et incertains. Si leurs actions ont certes des effets positifs, un certain manque de rigueur et d’organisation leur valent malheureusement de lourdes pertes et de regrettables représailles parmi la population civile.
Le régime du Maréchal Pétain n’a plus beaucoup de crédit dans le Lot et la rupture avec le régime de Vichy est consommée depuis longtemps.
La présence de la Résistance dans le département implique une certaine complicité avec la population, ce qui a accentué depuis 1943, ce détachement à Vichy. Si la Résistance active y est minoritaire, l’aspect quantitatif n’est pas forcément déterminant : les maquis ne peuvent exister et survivre que s’ils bénéficient de complicités et de solidarités au quotidien. Placés directement à leur contact, les paysans indiquent des caches, gardent le silence lors des enquêtes de gendarmerie ou devant les G.M.R. (5), assistent en observateurs complices à leurs implantations, et même, pour certains d’entre eux, aident à leur ravitaillement.
Le département du Lot a été un de ceux, dans le Sud-Ouest, qui a payé le plus lourd tribu de l’occupation ; les épisodes dramatiques des années 43 et 44 en témoignent. C’est aussi ce département qui a fourni le plus grand nombre de résistants, par rapport à sa population. Le bilan fût très lourd : plus de 500 victimes dont une centaine trouve la mort au combat ; 447 déportés hommes et femmes, dont 198 ne reviendront pas (6).
Le 8 juin 1944, la ferme de Gabaudet et le petit village de Donnadieu sont parmi tant d’autres lieux en France, le théâtre de la barbarie nazie, où résistance et population civile payèrent un lourd tribu. La ferme de Gabaudet est mise à feu et à sang par la division Das Reich (7) conduite par le Général Lammerding (8). Située au carrefour de trois chemins (Gramat, Issendolus, Reillhac), celle-ci ne sera jamais reconstruite. Un monument du souvenir y a été érigé. Quant au hameau de Donnadieu situé à 800 mètres de la ferme, en direction de Gramat, il fut, quant à lui, reconstruit après la guerre.
Cette ferme, établie sur 250 hectares, est une des plus importantes de cette région tranquille du causse. Elle est située à la limite des trois communes de Gramat, Issendolus et Reilhac et distante de chacune d’elles de 5 kilomètres environ. Les bâtiments qui la composent sont à la dimension de l’exploitation : grange destinée aux bovins, moutons et chevaux, le dessus étant accessible par une large terrasse protégeant une citerne, sert à engranger paille, foin et fourrage pour l’année. La maison des métayers est indépendante et relativement confortable pour l’époque. Dans un parc clôturé, cachée par quelques grands arbres, se trouve la maison de maître. D’autres dépendances complètent la ferme : étable, porcherie, fournil, poulailler et divers abris pour le matériel.
La famille Joutet l’exploite comme métayers depuis 1920. Jean-Pierre Joutet décédé le 7 avril 1944, son épouse Philomène, 56 ans, assure la continuité de l’exploitation avec l’aide de ses enfants et d’un ouvrier agricole. Philomène a 8 enfants : 5 filles et 3 garçons. Marthe, l’ainée a 33 ans et est marié avec Antoine Joyeux de Reilhac, village tout proche. Les autres sont célibataires : Louis, 32 ans ; André, 30 ans ; Antonin, 26 ans ; Yvonne, 22 ans ; Paulette, 21 ans ; Hélène, 19 ans et Denise, 17 ans.
Ce 8 juin, Philomène, Louis, Yvonne et Denise sont présents à la ferme, en compagnie de Guy, fils d’Yvonne qui a 2 ans, de l’ouvrier agricole Jean Labarrière et d’un couple de cousins venus de Toulouse leur rendre visite, Emile et Maria Lacan. Paulette et Hélène sont à Gramat. Quant à André, il est parti pour l’après-midi et Antonin, agent SNCF, est allé à la gare de Gramat afin de consulter les horaires des prochains trains.
Malgré la présence d’une centaine de maquisards installés dans la ferme depuis une quinzaine de jours, le travail des champs bat son plein en ce mois de juin ensoleillé, saison où les travaux y sont importants.
Depuis fin mai environ, de plus en plus de maquisards se présentaient à la ferme, instituée en camp par les F.T.P. du Lot. Gabaudet était aussi un lieu de rassemblement de tous les jeunes gens de la région qui passaient au maquis. C’est là qu’ils y étaient recensés. Le choix de ce lieu a été déterminé par son isolement, loin de toute voie importante de communication, d’accès difficile par les chemins, dans un secteur qualifié de calme. Un endroit parfait pour s’organiser et préparer une offensive.
En effet, les allemands sont partout, omniprésents, et traquent sans relâche les maquisards, l’oppression ennemie devenant de plus en plus pesante. Quant à la police vichyssoise soumise à l’occupant, elle fouine, traque, recherche. Sans parler de la Gestapo. De plus, la proximité annoncée du jour J , rend chacun très fébrile.
La ferme, de par sa capacité, se prête à l’accueil de tous ces hommes : granges pour le repos, dépendances pour le stockage des vivres et du matériel sensible. Le chef de détachement, ainsi que quelques uns de ses adjoints, utilisent quelques pièces de la maison de maitre. A côté du four, une cuve à vin, est installée afin de pourvoir au moral des hommes.
En juin 44, l’ensemble des forces de la Résistance regroupe prés de 3.000 hommes, appartenant en majorité aux F.T.P., puis aux Groupes Veny (9), enfin à l’O.R.A. (10) et à quelques maquis M.U.R (11) -A.S. (12) qui s’étaient reconstitués dans la région de Figeac en mars 44.
Dés l’annonce du débarquement allié en Normandie, et simultanément aux appels lancés par Vichy et le Général de Gaulle, les fonctionnaires de gendarmerie se mettent en rapport avec la résistance locale, se rallient à elle, amenant leurs armes : révolvers, fusils, MAS 36 et quelques armes automatiques. Dés le 7 juin, plus de 200 hommes, dont beaucoup de gendarmes, mais également des civils, convergent de tous les coins du département et même de l’Aveyron, vers Gabaudet, venant ainsi se joindre au groupe déjà en place. Ces arrivées massives qui se succèdent renforcent considérablement les moyens en hommes, mais dépassent les prévisions et prennent ainsi de court les responsables chargés de coordonner.
Au fur et à mesure que l’effectif augmente, arrivent aussi des véhicules : jeep, side-cars, motos, véhicules militaires. C’est le 7 juin et le matin du 8 qu’hommes et véhicules arrivent massivement. Les gendarmes sont les plus nombreux. Le parc de véhicules s’est enrichi de voitures particulières dont quelques Tractions. Les hommes sont entre 300 et 400.
L’organisation de ce camp de fortune, n’est pas encore bien établie : hommes et véhicules vont et viennent, et sur ces chemins de campagne non goudronnés, soulèvent des nuages de poussière, visibles de loin.
Gabaudet, rattaché au poste de commandement F.T.P. (13) cantonné à Escazal, à la ferme Lafon, près d’Espédaillac, est placé sous la protection des maquis France et Gabriel Péri . Malheureusement, cette protection se trouva réduite les 7 et 8, une partie de l’effectif étant envoyé en renfort vers Bretenoux où une compagnie de l’Armée secrète de Corrèze se trouvait en difficulté lors de l’attaque d’une autre colonne allemande remontant vers la Normandie.
Le commandement essaye d’organiser : on alterne pour cela, réunions et conférences. Cependant, une telle concentration d’hommes et de véhicules ne peut passer inaperçue, surtout en cette période. La surveillance du camp, tant éloignée que rapprochée est surement négligée ; le pays tout entier étant en effervescence depuis la réussite du débarquement allié. Les gendarmes, quant à eux, essayent d’inculquer aux jeunes maquisards, les rudiments nécessaires au maniement des armes, ainsi que quelque instruction au tir. Des groupes sont néanmoins constitués, des effets militaires distribués, mais il n’y avait pas assez d’armes pour tout le monde.
Vers 17 heures, un Piper noir, venu de l’ouest, vint tourner à deux reprises au dessus de Donnadieu et de la ferme, puis continua son vol vers Issendolus.
Dans la journée une colonne allemande de la division Das Reich, arrivant de Montauban, via Figeac, où elle était stationnée depuis la veille, s’ébranla vers Saint-Céré et en début d’après-midi, un détachement, pris, depuis Le Bourg, la direction de Gabaudet, via Issendolus. Après un arrêt à Issendolus, la colonne reprend sa route ; cent mètres plus loin Antoine Gautié, 80 ans, cherchait des nids de poules dans une haie ; l’apercevant, les soldats allemands tirent trois coups de mitraillette dans sa direction ; le malheureux tombe : il sera la première victime de ce massacre. Quelques minutes avant, les allemands venaient de se ravitailler généreusement dans l’hôtel, propriété de sa belle-fille.
Louis Joutet, son cousin Emile Lacan et l’ouvrier agricole Jean Labarrière, sont en train de faner dans le Grand pré non loin de la ferme, quand tout à coup, vers 18 h 30, leur attention est attirée par de puissants bruits de moteur. Non loin, apparaît une jeep allemande, dont les occupants ouvrent le feu. Ils détalent aussitôt, leur connaissance du terrain leur permettant de s’enfuir et de se mettre à l’abri dans les sous-bois, avant de pouvoir regagner le petit village de Scelles, où ils furent recueillis par une famille.
Ce détachement appartenant au S.S. (14) Panzer Régiment II de la division Das Reich, arrivait de Figeac, probablement bien renseigné et guidé par l’avion mouchard. Il se scinde en trois, à 800 mètres de la ferme, lui permettant ainsi de l’encercler : ainsi, chars et voitures blindées convergent vers celle-ci au même moment et sur les trois chemins qui la desservent.
Partie de Montauban, forte de 18.000 hommes, la division Das Reich a reçu l’ordre, en cas de débarquement, de se diriger vers le front de Normandie où elle était attendue en renfort (15), tout en anéantissant, sur son passage toute velléité de résistance. Pour atteindre ses objectifs, la division s’était scindée en plusieurs colonnes (16), dont celle-ci qui devait emprunter l’axe Montauban-Tulle, via Figeac. Elle devait donc progresser vers Tulle, via Figeac, Le Bourg, Lacapelle-Marival, Aynac, Saint-Céré où était prévu un regroupement (17). |
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Cet itinéraire ne devait pas menacer la région de Gramat, si toutefois, un adjudant de gendarmerie collaborationniste qui rentrait en permission sur Gramat, n’avait prévenu les responsables allemands de ce rassemblement à Gabaudet. Le repérage de l’avion mouchard fit sûrement le reste.
Ce gendarme, adjudant chef à la gendarmerie de Gramat, avait renseigné exactement les allemands sur la position de la ferme et sur son rôle du moment. A la suite de plusieurs affaires de collaboration et malgré l’intervention de « ses amis « , il fut muté à Castelsarrasin, mais sa femme (dont deux de ses frères étaient officiers dans l’armée allemande) et ses deux enfants sont restés à Gramat. Il fut arrêté fortuitement le 8 au soir par le maquis de l’Alzou (O.R.A.) avec toute sa famille, au moment de l’intervention ennemie à Gabaudet (18).
La surprise est totale : les rafales crépitent, les ballent sifflent et s’écrasent contre les murs ; une véritable panique s’empare des occupants du camp. C’est la débandade : certains courent sous le couvert des bâtiments, d’autres rampent vers les buissons du causse ; quant aux responsables ils essayent de sauver les documents.
Les allemands sont venus en formation puissante ; le détachement fort de trois chars et de seize chenillettes déclenche un feu nourri de mitrailleuses et de mortiers. Après un mitraillage sans merci, les chars entrent dans la cour, suivis des fantassins qui fouillent systématiquement granges, étables, habitations, mitraillent à bout portant ceux qui tentent de sortir. Les chars, les mitrailleuses tirent sans arrêt dans un encerclement brutal et total, les soldats allemands, arme à la hanche, complétant ce barrage de feu. Des bêtes et des hommes sont tués ou blessés ; le déluge de feu se poursuit sous les cris des uns, les râles atroces et les gémissements des autres. Dans la cour, quelques gendarmes résistent, mais leur geste reste dérisoire face aux armes automatiques, aux grenades, et ils sont mitraillés à bout portant. D’autres Waffen-S.S. achèvent lentement à la baïonnette des maquisards blessés. Puis les tirs de canon viennent détruire les bâtiments : l’incendie provoqué par les obus incendiaires ravage la ferme au milieu des ordres, des cris, des crépitements, du cliquetis des armes et des chenillettes.
Vers 22 heures, les chars se retirent ; seules les plaintes désespérées d’hommes et d’animaux troublent encore le crépitement des flammes.
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Eloi Rossignol, de Reillhac, est très attaché é la famille Joutet. Dés les premiers coups de feu, il se précipite dans la maison, se saisit de l’enfant et engage les quatre femmes (Philomène, Maria, Yvonne et Denise) à le suivre. Connaissant très bien le terrain, il possède déjà son plan pour la fuite. Traversant la cour, il longe les étables et le fournil, puis plonge dans le Champ de la Font en utilisant haies et murets pour se cacher et se diriger vers les sous-bois en direction de Reilhac afin de s’y cacher. Cependant les chars allemands se rapprochent d’eux et ils se cachent derrière un mur suffisamment haut, tout en gardant la main sur la bouche de l’enfant pour l’empêcher de crier. A ce moment, Denise se rend compte que sa mère et sa cousine n’ont pas suivi ; Eloi tente bien de l’en empêcher, mais Denise repart en courant au milieu du champ de blé, revenant vers la ferme à la rencontre de Philomène et de Maria. Quand les S.S. l’aperçoivent, ils la mitraillent sans hésitation.
Ruines de Gabaudet, septembre 2007 | |
Philomène et Maria sont restées prostrées contre un mur de la ferme durant toute la tragédie. A la fin des combats, elles furent chargées debout sur un camion débâché avec les 71 autres résistants faits prisonniers, dont plusieurs finiront en déportation. Certains furent même attachés à l’avant des chars comme otages, afin de décourager les éventuelles attaques des maquis. Le convoi s’ébranle vers Gramat, laissant Gabaudet et Donnadieu à la proie des flammes. Le détachement allemand arrivera à Saint-Céré vers 23 heures, avant de partir pour Tulle le lendemain.
A Tulle, c’est l’heure des pendaisons ordonnées par les Allemands suite à la tentative de libération de la ville par les F.T.P. (19) . J.-J. Chapou (20), Capitaine Philippe dans le Lot (21), est maintenant chef régional des F.T.P. de Corrèze, sous le nom de Kléber. Avec ses maquisards il décide d’attaquer le 7 juin à l’aube la garnison de Tulle, dont on avait peut-être sous évalué l’effectif. L’objectif était de prendre et de garder la ville. Les premières heures furent pour tous ces maquisards descendus des collines au-dessus de la ville, une terrible leçon de guérilla urbaine alors qu’allemands et miliciens bien mieux armés étaient à l’abri des bâtiments. En fin de matinée, après négociations, la garnison de Gardes Mobiles et de la Milice, retranchée dans la caserne du Champ-de-Mars, quittait la ville avec l’accord des partisans et prenaient la direction de Limoges, drapeau blanc aux camions. Une sortie des allemands s’effectua dans la bas de la ville en face de la gare : 18 gardes-voies sont assassinés à bout portant. Si dans l’après-midi les maquisards occupaient presque toute la ville, les allemands tenaient encore l’école normale au nord, la Manufacture d’armes et l’école de Souilhac au sud. Les combats reprennent le 8 au matin, particulièrement contre les assiégés de l’école normale de filles. Vers 16 heures, des groupes de soldats tentent une sortie. Plus de cinquante hommes tombent sous les tirs des F.T.P. et soixante autres se rendent, dont dix sont exécutés, comme membres de la Gestapo, coupables de tortures et d’exactions. Ces exécutions furent jugées responsables des représailles qui en suivirent. Il y eut 139 allemands tués par les F.T.P. Ceux-ci établissent leur quartier général dans la caserne du Champ-de-Mars et le drapeau tricolore flotte sur la ville : durant plus d’une demi-journée la ville est libérée.
Le 8 juin au soir, un groupe de reconnaissance de la division S.S. du major Heinrich Wulf (22) arrive sur Tulle ayant reçu instruction de régler le problème. Les F.T.P., en accord avec les ordres généraux qui étaient d’éviter une bataille rangée avec des forces lourdement armées, se retirent, sans que les S.S., qui occupent maintenant la ville, ne cherchent à les poursuivre.
Le lendemain, dès six heures, les troupes allemandes raflent les hommes valides (entre 16 et 60 ans) et perquisitionnent les habitations à la recherche d’armes et de matériel de guerre. Environ 3.000 hommes de tous âges, sont ainsi rassemblés dans la Manufacture d’armes. Les procédures policières habituelles (contrôle des documents d’identité, interrogatoire de chaque individu) furent mises en oeuvre dans une certaine précipitation par Walter Schmald (23) du S.D. de Tulle, en présence du maire, le Colonel Bouty (24) selon la clause n10 du traité d’Armistice (25). Elles résultèrent en la désignation arbitraire de 120 suspects aux yeux des Allemands de participation à la Résistance. Ces 120 hommes devaient être pendus. Tous les prisonniers, y compris ceux encore détenus dans la Manufacture furent amenés afin d’assister aux exécutions.
Finalement, la procédure de pendaison aux balcons et réverbères du centre ville s’arrêta à 19 heures, au chiffre de 99. Les victimes, tous des hommes, avaient de 17 à 42 ans.
Des prisonniers encore maintenus en détention, les Allemands effectuèrent un second tri, assistés de Miliciens, qui en retint 149 destinés à la déportation au titre de complicité avec les francs-tireurs. Seuls 48 en reviendront vivants (26).
D’autres prisonniers furent à leur grande surprise relâchés, après d’âpres discussions avec les autorités Allemandes. Philomène Joutet et Maria Lacan furent ainsi libérées et ont pu regagner Gramat à pied, où elle arrivèrent le 14 (27).
Le 10 juin au matin, Otto Dickmann (28) commandant du 1er bataillon, choisissait la 3e compagnie commandée par Heinz Barth (29) pour l’expédition qui venait d’être autorisée contre Oradour-sur-Glane où les hommes de la division Das Reich massacreront la population et détruiront le village (642 victimes dont 247 enfants, furent fusillés ou brûlés vifs).
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Louis, Jean et Emile devront attendre tout en guettant, angoissés, en direction de Gabaudet, seulement distant de quatre kilomètres. Vers onze heures ou minuit, le calme semble revenu. Avant le lever du jour, sans avoir dormi, ils partent vers la ferme à travers bois.
Arrivés à proximité, ils commencent à rencontrer des bêtes en liberté ; un soldat allemand avait libéré le bétail avant d’incendier les bâtiments.
Avançant encore au hasard, ils découvrent à la lumière de la pâleur du jour qui se lève, la cour de la ferme : des ruines encore fumantes, des corps humains et d’animaux à demi-calcinés gisent sur le sol, laissant dégager une odeur acre et insoutenable. Dépassant les ruines, enjambant des morts, et encore des morts, arrivés au milieu du champ de la Font , ils découvrent le corps de Denise, 17 ans, criblé de balles, face contre terre.
Le puits toujours existant : il était le point d’eau potable de la ferme. Contre la margelle de celui-ci, un corps mutilé devait-être découvert. |
En cette fin d’après midi, Antonin Joutet rentre en vélo, depuis la gare de Gramat où il était allé se renseigner sur les horaires des trains, car, employé à la SNCF, il devait rejoindre Capdenac-gare, le lendemain matin, et le trafic ferroviaire était très irrégulier et même parfois inexistant.
S’arrêtant pour bavarder avec Emmanuel Alvez, qui allait couper du bois prés de Donnadieu, ils furent surpris par l’arrivée de jeeps qui débouchaient d’un chemin de terre. Le temps de réaliser que ces véhicules étaient allemands, les soldats les fouillent pour vérifier s’ils n’avaient pas d’arme et les font monter dans leurs véhicules, sans ménagement, à coups de crosse.
Mais après une rencontre inopinée, à hauteur du Calvaire, avec un side-car de Résistants qui rentrait de Bèdes, une fusillade éclate ; les deux résistants réussissent tant bien que mal à s’enfuir, Emmanuel Alvez également, profitant de la confusion. La colère des allemands est grande, furieux de leur échec, ayant laissés s’enfuir trois résistants ; arrivant au Calvaire, ils crient, tirent à bout portant sur Antonin avant de poursuivre leur chemin vers Gabaudet.
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A Donnadieu, tout le hameau n’est que ruines et brasiers, à l’exception de deux granges. Trois familles y vivaient. La plupart du cheptel a péri dans les bâtiments fermés. Jacques Thamié, 60 ans, qui n’avait pas voulu s’enfuir à l’approche de la colonne allemande, est retrouvé mort contre le mur de la grange. Malgré la défense qui lui en était faite, il voulait absolument libérer les animaux avant l’incendie de sa grange.
La stèle inaugurée en 1945. On voit encore les ruines de la ferme. |
Dès les premières lueurs du matin, beaucoup d’hommes et de femmes prennent le chemin de Gabaudet : durant toute la nuit, ils avaient pu apercevoir l’impressionnante lueur des incendies qui ravageaient Gabaudet et Donnadieu. Vision d’apocalypse : poutres calcinées, charpentes effondrées, les murs fument encore. Plus loin des corps, encore des corps. Quelques poules se promènent et picorent les entrailles. Des cadavres broyés, déchiquetés, écrasés par les chenillettes des panzers. Un groupe de résistants, sous l’impulsion de leur chef Raymond Lacam (30), se joint à eux pour rassembler les 35 corps mutilés, carbonisés, à l’ombre d’un grand marronnier. Une odeur pestilentielle se dégageait encore de ces ruines fumantes.
L’inhumation d’Antonin et de Denise eut lieu le dimanche 11, au cimetière de Lunegarde, village d’où la famille Joutet était originaire.
La stèle commémorative | |
Liste des victimes à Gabaudet et Donnadieu : |
Volontaires FFI Baillot René, Beaumont Pierre, Bordes Marcel, Contesenne Roger, Couhot Claude, Cremoux Jean, Darnis Pierre, Depré Jean, Descole Jean-Henri, Dupui Bernard, Forestier Fernand, Galarzac, Joliton Martial, Lafon Jean-Pierre, Lascombes Roger, Maury Jean-Louis, Pack, Pierret Raymond, Plantié Lucien, Teisseyre René, Thamié Claude, Vernaujou Roland, 3 inconnus et des disparus. |
Civils Joutet Denise, Joutet Antonin, Thamié Jacques, Gauthier Antoine. |
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Bibliographie :
Sites internet consultés :
Oradour-sur-Glane 10th June 1944
L’incorporation de force des jeunes d’Alsace et de Moselle
Fonds Jacques Delarue : division Das Reich
Ouvrages consultés :
Figeac en Quercy sous la terreur allemande, Gilbert Lacan , avril-mai juin-juillet 1944, Figeac, 1er éd. 1945, 3ème édition 1990.
Ombres et espérances en Quercy, 1940-1945. Les groupes Armée Secrète Vény dans leurs secteurs du Lot, R. Picard et J. Chaussade, Les Editions de la Bouriane, Gourdon, 1999.
Ma résistance, Mémoires, Gilbert Verdier, 2003.
La Résistance dans le Lot, par E. Baux, AD Lot, BR 1/584
La tragédie de Gabaudet-Donnadieu, Elie Constans, mai 1994
Gramat, printemps 1944, Laurent Elias et Jean-Claude Coustous, mai 1996.
La division maudite La marche de la Das Reich de Montauban au front de Normandie par Tulle et Oradour, Michel Peyramaure, Robert-Laffont, 1987.
Résistants, vichyssois et autres. L’évolution de l’opinion et des comportements dans le Lot de 1939 à 1944, Pierre Laborie, C.N.R.S., 1980.
Capitaine Philippe ou l’histoire du maquis du Lot au travers de la biographie de J.-J. Chapou, G. Cazard et M. Metges, 2éme édition, Figeac, 1984.
A la recherche du Maquis. La Résistance dans la France du Sud 1942-1944, H.R. Kedward, Les Editions du Cerf, Paris, 1999.
La division Das Reich et la Résistance, 8 juin-20 juin 1944, Max Hastings, Pygmalion Gérard Watelet, Paris, 1983.
Remerciements à P. Combes, Musée de la résistance, de la déportation et de la libération du département du Lot, Place Bessières, Cahors
NOTES :
Durant l’occupation, le service du travail obligatoire (S.T.O.) consista en réquisitions et transferts contre leur gré vers l’Allemagne de centaines de milliers de travailleurs français pour l’effort de guerre allemand (usines, agriculture, chemins de fer, etc.) dans des camps de travailleurs sur le sol allemand. Avec la complicité active du gouvernement de Vichy (les travailleurs forcés français sont les seuls d’Europe à avoir été requis par les lois de leur propre état, et non pas par une ordonnance allemande), l’Allemagne nazie imposa la mise en place du S.T.O. pour compenser le manque de main-d’oeuvre dû à l’envoi de ses soldats sur le front.
Constituée le 27 février 1943, au Théâtre Municipal de Cahors, la Milice du Lot est une organisation paramilitaire chargée entre autre, de la répression contre la Résistance et la traque des Juifs. Symbole de la collaboration dans ses aspects les plus abjects, ses effectifs dans le Lot furent d’environ 165 (soit très peu par rapport aux autres départements du Sud-ouest), selon un document retrouvé aux A.D. de l’Isère.
La Gestapo, installée à Cahors, organise la répression avec méthode, à l’aide des renseignements fournis par les miliciens. Hermann Goering, ministre de l’Intérieur de Prusse, crée la Gestapo, contraction de l’allemand Geheime Staatspolizei (police secrète d’état). Sa principale mission est d’éliminer toute opposition au régime national-socialiste. Aucun tribunal n’est habilité à contrôler ses activités. Elle procédera à des exécutions sommaires, se livrera aux pires exactions et fera interner nombre de suspects en camp de concentration.
G.M.R. : groupes mobiles de réserve, unités paramilitaires créées par le gouvernement de Vichy. Leur développement fut l’affaire de René Bousquet, chef de la police de l’état français. Les G.M.R. étaient conçus à la fois comme préfiguration du renouveau de l’armée française, limitée à 100.000 hommes par l’armistice, et comme une force de maintien de l’ordre, sur le modèle de la Gendarmerie mobile. Appartenant à la Police nationale, ils n’avaient donc pas le statut de militaire, ce qui respectait la convention d’armistice. à partir de l’été 1943, les G.M.R. furent le fer de lance des offensives armées lancées par le régime contre les formations du maquis, avec l’accord des Allemands. Ils sévirent notamment dans le Massif Central. Au contraire des gendarmes, les G.M.R. n’étaient pas recrutés dans la population locale et ne vivaient pas en son sein. Ils n’avaient donc pas de raison de rechercher le modus vivendi qui existait souvent entre les maquisards et les forces locales de maintien de l’ordre. Ils n’ont pas montré de scrupules particuliers pendant les campagnes de répression, même si l’on compta des transfuges parmi eux à l’été 1944. à la Libération, les G.M.R. ont finalement servi de base à la création des C.R.S. en fusionnant avec les F.F.I
La Résistance dans le Lot, par E. Baux, A.D. Lot, BR 1/584.
La 2éme .S Panzer Grenadier division Das Reich est l’une des 38 divisions des Waffen-S.S. Plus connue sous le nom de division Das Reich, et composée de Waffen-SS volontaires et de Wolksdeutshe (notamment des Alsaciens démobilisés), est l’une des plus importantes troupes allemandes qui ait stationné en France. Cette division, constituée de 20 bataillons de 900 hommes, comprend 209 blindés lourds, 359 blindés légers et 2.700 véhicules quand elle arrive dans le sud-ouest de la France en mars 1944. Formée dans la région de Vesoul avec des régiments ramenés de Hollande et de Pologne, elle vient de combattre sur le front de l’Est avec une férocité extraordinaire. Elle est placée dans un endroit stratégique où elle peut réprimer les maquis et intervenir rapidement en cas de débarquement sur la côte atlantique ou méditerranéenne. Les éléments se répartissent, avant le 6 juin 1944, sur Montauban, Caussade, Caylus, Moissac, Négrepelisse, Valence d »Agen, Castelsarrasain (au moins 25 localités diverses). Elle est commandée par le général Lammerning qui vient de succéder au général Hausser.
Heinz Bernard Lammerding (né le 27 août 1905 é Dortmund), général Waffen-S.S. et ingénieur allemand diplômé en construction civile. Il a servi dans les Waffen-S.S. pendant la Seconde Guerre mondiale au grade de S.S.-Brigadefûhrer et Generalmajor. Du 27 avril au 15 mai 1943, il prit le commandement de la 3e Panzerdivision S.S. Totenkopf. En juillet 1943, il servit comme chef d’état-major du général Von der Bach-Zelevski, sur le front russe, unité spéciale de S.S. chargée de chasser er réprimer les partisans soviétiques et il participe à la destruction de villages et au massacre des populations, qu’il fait pendre ou fusilier. De décembre 1943 à juillet 1944, il commanda la 2e division S.S. Das Reich qui provoqua la mort de nombreux civils dans le sud de la France dont les pendaisons de Tulle le 9 juin 1944. Un de ses subordonnés, Adolf Diekmann, et ses hommes commirent le massacre d’Oradour-sur-Glane le 10 juin 1944. Le 26 juillet, il fut blessé et évacué. En fin 1944, il reprit le commandement de la 2e division S.S. Das Reich et poursuivit le combat dans les Ardennes. Le 20 janvier 1945, il fut nommé à l’état-major d’Himmler, puis commanda ensuite la 38. S.S.-Grenadier-Division « Nibelungen » jusqu’en avril 1945. Après la guerre, il fut condamné à mort par contumace par le tribunal de Bordeaux en 1953, mais il ne fut jamais extradé par l’Allemagne. Il reprit ses activités d’ingénieur en Allemagne et mourut d’un cancer le 13 janvier 1971 à Bad-Télz.
Général Jean Vincent, dit Colonel Vény.
O.R.A. : Organisation de Résistance de l’Armée, créée le 31 janvier 1943 (à la suite de l’invasion allemande en zone libre en novembre 1942), en tant qu’organisation apolitique regroupant d’anciens militaires français déterminés à résister de façon active contre l’occupant. Elle se développe rapidement en zone Sud, grâce aux cadres et à l’armement camouflé par l’Armée d’armistice. Elle est proche du général Giraud. En février 1944, elle fusionne avec l’Armée secrète (A.S.) et les F.T.P. pour former les F.F.I., tout en conservant son autonomie.
29 janvier 1943 : malgré les conflits internes entre différents chefs, Jean Moulin parvient à unifier les trois plus grands mouvements de Résistance français. Il fonde ainsi le M.U.R., Mouvements unis de la Résistance, qui comprend Combat, Henri Frenay, Franc-Tireur , de Jean-Pierre Levy et Libération-Sud d’Emmanuel d’Astier de la Vigerie.
A.S. : l’Armée secrète, créé en 1942. Cette structure de combat est issue de : Combat , Libération-Sud , Franc-Tireur et sera surtout cantonnée au sud-est de la France : Isère, Lyonnais et Loire. En 1944, elle constituera les Forces françaises de l’intérieur (F.F.I.) avec l’Organisation de résistance de l’armée (O.R.A.) et les Francs-tireurs et partisans français (F.T.P.F.).
Francs-Tireurs et Partisans : Les Francs tireurs et partisans (F.T.P.) également appelés Francs tireurs et partisans français (F.T.P.F.) est le nom du mouvement de résistance armée créé en France à la fin de 1941 par la direction du parti communiste français. Les Francs-tireurs et partisans à main-d’oeuvre immigrée (F.T.P.-M.O.I.) est le nom d’un groupe des Francs-tireurs et partisans, mouvement de résistance armée à l’occupation nazie en France. Il est issu de la Main-d’oeuvre immigrée.
S.S. : à leur création en 1926, les S.S. (Schutz-Staffel signifie échelons ou escouades de protection) constituent la garde personnelle d’Hitler. Heinrich Himmler, nommé Reichsfûhrer S.S. par Hitler en 1929, les organise en troupes d’élite au recrutement limité sur critères raciaux et idéologiques. Leur effectif passe de 50.000 en 1933 à 210.000 en 1936. Les S.S. deviennent un véritable « état dans l’état », disposant de leur propre service de renseignement, le SD (Sicherheits Dienst, sous les ordres de Reinhard Heydrich), et d’une police secrète d’état, la Gestapo (Geheime Staatpolizei, sous les ordres d’Heinrich Himmler) é partir de 1934. Le 14 mars 1935, Hitler crée les Waffen-S.S., unités combattantes d’élite qui attireront les collaborationnistes étrangers (division française « Charlemagne »). S’imposant progressivement à la Wehrmacht et à la police régulière, ils deviennent la colonne vertébrale du régime totalitaire hitlérien. En 1945, ils comptent 900.000 membres, 38 divisions et 17 nations.
Certaines unités allemandes mettent un temps considérable pour gagner la Normandie : le retard le plus impressionnant est celui de la 2éme S.S. Panzerdivision Das Reich, commandée par le S.S. Obergruppenfûhrer Lammerding, qui est mise en route le 6 juin au soir et qui parvient à Noyers-Bocage au Sud de Caen avec ses premiers éléments le 28 juin, soit 22 jours de trajets en France.
A partir de Cahors, la colonne se divisa en trois : une partie qui continuait vers Brive et Limoges par la Nationale 20, la seconde qui se dirigeait en direction de Figeac et Tulle, la troisième, appartenant au major Otto Dickmann, qui prenait la route de Gourdon. Ces deux derniers itinéraires avaient aussi comme objectif des opérations de ratissage pour contenir les bandes de résistants et impressionner les populations. Elles devaient toutes se rejoindre plus au nord, à Souillac, puis à Limoges.
La progression des colonnes ne pouvait se faire qu’en envoyant des patrouilles en avant-garde, afin de sécuriser les routes empruntées et en terrorisant les populations. Alors que le temps pressait, les colonnes étaient sans cesse retardées par des actions de destruction opérées par le maquis. La tension nerveuse des troupes allemandes était extrême, devant faire face de jour comme de nuit, à des difficultés imprévues. L’instinct de conservation les tenaillant, une folie meurtrière s’emparait de chaque soldat et ils se mirent à tirer sur tout ce qui bougeait ou qui leur paraissait anormal.
Après interrogatoire, le gendarme reconnut avoir fourni, à Capdenac, à des agents allemands, les renseignements leur permettant d’investir facilement le camp de Gabaudet. Le tribunal clandestin décida l’exécution de toute la famille, les deux enfants et l’épouse oeuvrant déjà contre la Résistance.
Francs-Tireurs et Partisans.
Né à Montcuq le 10 avril 1909, il tombe dans une embuscade à Bourganeuf (Creuse), le 16 juillet 1944, décharge son révolver sur les Allemands et se tue d’un coup de révolver pour échapper à ses agresseurs.
C’est en mars 44 que Chapou, premier chef des maquis du Lot qui appartient à l’Armée Secrète, passe aux F.T.P. organisation de résistants proche des communistes en y entraînant les maquisards. Ensuite, sur ordre du parti communiste, il est envoyé comme responsable des maquis de Corrèze et est remplacé dans le Lot par Robert Noireau, militant communiste venant de la région parisienne, qui devient chef des F.T.P. du Lot sous le pseudonyme de Georges.
Officier commandant le détachement de blindés.
Walter Schmald, belge germanophone, fut recruté par le S.D. (Sicherheitsdienst), chef de la Gestapo de Tulle ; il sera chargé d’effectuer le tri des otages et de désigner les 99 destinés à être pendus. Il sera pris un peu plus tard par l’Armée Secrète française et fusillé prés de Brive en août 1944.
Président de la délégation spéciale (conseil municipal) de Tulle.
Le gouvernement français s’engage à n’entreprendre à l’avenir aucune action hostile contre le Reich allemand avec aucune partie des forces armées qui lui reste ni d’aucune manière. Le gouvernement français interdira aux ressortissants français de combattre contre l’Allemagne au service d’états avec lesquels l’Allemagne se trouve encore en guerre. Les ressortissants français qui ne se conformeraient pas à cette prescription seront traités par les troupes allemandes comme francs-tireurs.
Sources : Wikipédia et Il y a 60 ans : les pendaisons de Tulle, d’après un rapport de Maurice Roche. Le 23 novembre 1944, Maurice Roche, secrétaire général de la Corrèze depuis octobre 1943, rédige un rapport sur son activité pendant la guerre et, plus particulièrement, sur ce qu’il a vécu à Tulle au mois de juin.
Philomène Joutet recevra la médaille de la Résistance, en reconnaissance de ses nombreux mérites.
Dans les rapports et écrits ultérieurs, il est souvent identifié à tort comme Otto Diekmann. Commandant la 3e compagnie du régiment de Panzergrenadier Der Fûrher de la division Das Reich, responsable du massacre d’Oradour, mort en Normandie.
Heinz Barth est né le 15 octobre 1920 à Gransee, Brandebourg en Allemagne, où il est décédé le 6 août 2007. Il est un des principaux responsables du massacre d’Oradour-sur-Glane en le 10 juin 1944. Heinz Barth était Obersturmfûhrer dans la Waffen-SS. Il était chef de section de la 3e compagnie du 1er bataillon du régiment de panzergrenadier Der Fûhrer , au sein de la division Das Reich commandée par le général Lammerding. Il a été surnommé l’assassin d’ Oradour-sur-Glane pour son implication dans le massacre. Il avait également participé à l’exécution de 92 personnes en 1942 à Lidice en Tchécoslovaquie. En février 1953, lors du procès du massacre d’Oradour, à Bordeaux, il est condamné à mort par contumace, pour crimes de guerre. Condamné en 1983 pour le même crime à la prison à vie par la justice de R.D.A., il reconnait lors de son procès avoir donné l’ordre de feu sur les hommes du village et avoir personnellement exécuté, ce moment là, entre 12 et 15 personnes. Il est remis en liberté en juillet 1997 en raison de son âge, de son mauvais état de santé et des regrets qu’il avait exprimés pour ses actes. évoquant Oradour-sur-Glane en 2004, au 60e anniversaire du massacre, le chancelier allemand de l’époque, Gerhard Schröder, avait dit éprouver de la honte.
Raymond Lacam, industriel à Gramat fonde un groupe de résistance avec le capitaine Arthur Vieillescazes et l’instituteur Pierre Couderq. – Maquis de l’Alzou (A.S.-M.U.R. puis O.R.A.), puis Compagnie Marcelle (F.T.P.F), puis Maquis de Gramat (F.F.T.).