Hilh de Pute, macarel
Dictionnaire des jurons, insultes, jurons, blasphèmes, imprécations, invectives, gros mots, vitupérations et malédictions diverses que l ‘on a entendues et que l ‘on peut entendre encore dans le Midi de la France
Auteur : C. DANEY
Une langue est faite d ‘expressions diverses et la créativité du langage dans le domaine des injures et des gros mots ne s ‘arrête jamais !
Ce dictionnaire de la langue rabelaisienne occitane est très mal conçu et ne respecte pas du tout les conventions élémentaires d ‘une graphie cohérente de la langue d’Oc.
L’auteur utilise tantôt la graphie patoise phonétique (celle de Catinou et Jacouti) et tantôt la graphie savante de l’Institut d ‘Études occitanes, (exemple « Biétaze » et Vietdase », « Puta » et « Puto », enregistrés deux fois !), sans omettre qu’il insère de nombreux mots en catalan ou en castillan.
Ce manque de rigueur scientifique nuit à l’ouvrage qui a cependant pour seule raison d’être de faire rire ! On peut toutefois lui reprocher beaucoup d’approximations dans son information historique en ce qui concerne par exemple les allusions aux cathares ou à l’inquisition, avec une tendance à l’anticléricalisme bête et méchant (comme en parlant de saint Bernard, de saint Dominique ou du cardinal camerlingue).
Mais la raison pour laquelle nous rendons compte de cet ouvrage se trouve ailleurs. L’un des pionniers de la collecte des turpitudes cachées dans la langue occitane fut Antonin Perbosc, qui se fit remarquer, en 1907, par sa participation, sous un pseudonyme, à la collecte entreprise par des érudits suédois et allemands du folklore érotique de l ‘Aquitaine.
Or, le présent dictionnaire tient compte de l’apport du célèbre félibre dans ce domaine obscur du non-dit et de l’obscène. On trouve une mention de Perbosc aux articles : « crubelets », « cyprien », « friscolet », « panturle », « soutane », « tremper une soupette » et « vietdaze » !
Montauban se retrouve curieusement au tableau du déshonneur, sous la rubrique «Être de Montauban», qui signifie « être homosexuel ». Cette réputation sulfureuse du chef-lieu de département n’a rien d’occitan et appartient au contraire au milieu des artistes, des cinéastes et du monde du spectacle, donc du monde le plus parisien qui soit !
Editions Loubatières, 2003. Dessins de Pertuzé.
BSAHTG, 2003
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