Si le nom sonore de Gambetta est familier aux Français, il n’évoque aujourd’hui pour beaucoup qu’une silhouette floue, s’échappant en ballon d’un Paris assiégé. Pourtant, le personnage mérite l’attention des curieux de l’histoire : n’a-t-il pas même la stature d’un héros de roman ?
Fils d’étranger, il se hisse au premier rang de l’actualité nationale, de 1868 à 1882. Ses
contemporains admirent en lui un génie oratoire, dont le verbe soulève les auditoires populaires plus encore que assemblées parlementaires. Mais c’est aussi un esprit politique de premier ordre. Face à l’invasion étrangère, en héritier des Conventionnels de l’an II, il conduit la résistance d’armées improvisées avec une énergie communicative. La paix retrouvée, il sait manoeuvrer dans un climat d’incertitude constitutionnelle et il arrache en définitive la fondation de la République.
Enfin, la publication de ses lettres, nombreuses et spontanées, complètent l’éclairage de ses
discours : sous le leader public, elle révèlent l’homme privé qui, comme tout autre, aime, se réjouit, souffre dans son for intime.
Pierre Barral a enseigné l ‘histoire contemporaine dans les universités de Nancy-II et de Montpellier-III (Paul Valéry). Dans ses recherches, il s ‘est particulièrement intéressé à la III7me République. Il a publié de nombreux ouvrages, dont une anthologie de textes, Les Fondateurs de la III7me Républiques (Armand Colin, 1968) et une biographie, Jules Ferry, une volonté pour le République (Presses Universitaires de Nancy, 1985).
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