Auteur/autrice : christian.esteve Page 4 of 10

Emission radio en langue occitane

– Mercredi 12 février, à 15h, sur Décibel FM 105.9/ 106.9 ou en streaming  sur 

https://www.decibelfm.fr/index.php?mact=LISEPosdcasts,cntnt01,default,0&cntnt01category=forra-borra&cntnt01orderby=custom_date_de_diffusion%7CDESC&cntnt01returnid=11 

Retrouvez Estève pour son émission mensuelle Forra-borra.

Au programme : interviews lors de l’AG de la Felco et du 50ème anniversaire du Creo Toulouse, chansons des collégiens de St Céré, idées de sorties en Quercy sans oublier musique occitane actuelle.

L’occitan pels nulasses

https://cfmradio.fr/emissions/l-occitan-pels-nullasses/

 

Emissions occitanas sur CFM radio

https://cfmradio.fr/emissions/passejada/

 

Le mois de janvier avec AQUÍ L’ÒC

Les nouvelles d’AQUÍ L’ÒC pour le mois de janvier sont les suivantes:

– Mercredi 8 janvier, à 17h, à l’Espaci Occitan Carcinòl à Saint-Céré : atelier de chants ouvert à tous.

– Mercredi 8 janvier, à 18h, à l’Espaci Occitan Carcinòl à Saint-Céré : cours d’occitan pour adultes (niveau débutants).

– Vendredi 10 janvier, à 18h, à l’Espaci Occitan Carcinòl à Saint-Céré : atelier mensuel de discussion pour passer un moment de convivialité en langue d’Oc suivi de la galette des Rois.

– Samedi 11 janvier, à 15h, à l’Espaci Occitan Carcinòl à Saint-Céré : Conseil d’Administration de l’Association pour préparer l’Assemblée Générale du 25 janvier.

– Mercredi 15 janvier, à 15h, sur Décibel FM 105.9/ 106.9 ou en streaming  http://www.creacast.com/play.php?sU=decibel_fm et à partir du 17 janvier sur https://www.decibelfm.fr/index.php?mact=LISEPosdcasts,cntnt01,default,0&cntnt01category=forra-borra&cntnt01orderby=custom_date_de_diffusion%7CDESC&cntnt01returnid=11 : retrouvez Estève pour son émission mensuelle Forra-borra. Au programme : interview d’une jeune comédienne de « Vie en scène », chroniques par des collégiens de St Céré et Lacapelle-Marival, idées de sorties en Quercy sans oublier musique occitane actuelle.

– Mercredi 15 janvier, à 18h, à l’Espaci Occitan Carcinòl à Saint-Céré : cours d’occitan pour adultes (niveau confirmés).

– Mercredi 15 janvier, à 20h15, à l’Espaci Occitan Carcinòl à Saint-Céré : atelier de danses traditionnelles pour tous. Entrée libre. Merci d’appeler pour confirmer votre présence au moins la veille au 06 73 62 64 63 ou par courriel  asso.aquiloc@gmail.com

– Jeudi 16 janvier, à 16h, sur Antenne d’Oc http://www.antenne-d-oc.fr/frequences.php : retrouvez pour son émission Forra-borra.

 

A lèu ! / À bientôt !

 

Contact : Associacion AQUÍ L’ÒC (siège social)

204, rue du général Ambert  46 400  Saint-Céré Tel : 06 73 62 64 63

Courriel : asso.aquiloc@gmail.com

Site : www.espacioccitancarcinol.com

Photographies Autoire

Marc LAFEUILLE vient de confier de nouvelles photographies à Quercy.net

Vous allez pouvoir découvrir ou redécouvrir le village et la cascade d’Autoire dans le Lot

Galerie photos AUTOIRE

Quercy.net par Christian Verdun

Loin d’être un inconnu sur la planète Quercy, Christian Verdun est avant tout artiste plasticien-illustrateur. Dans le Lot qu’il choisit dans les années 80, le « Professeur d’art plastique » s’investit aussi dans une foultitude d’entreprises artistiques telles qu’expos, performances…. Depuis quelques années, il vous reçoit dans son « petit musée personnel » dans son village d’Arcambal. Vous y découvrirez parmi ses oeuvres, des expositions temporaires d’artistes reconnus ou en devenir.
C’est aussi un ami de Quercy.net que nous remercions pour sa création qui illustre nos pages pour les prochaines semaines et les premiers pas de 2020. Retrouvez en cliquant sur le visuel ci-dessous, toutes les thématiques que nous mettons en valeur dans nos pages.

Cliquez pour agrandir

Photographies

Marc LAFEUILLE est fils, petit fils, arrière petits fils, etc, etc … de quercynois et plus particulièrement du nord du Lot. Tous ses ancêtres reposent à Gramat, Saint Denis Les Martel, …

La vie ne lui a pas permis d’habiter le Lot mais il y vient plusieurs mois par an quand même (à Creysse).

Côté photo, c’est un autodidacte en numérique, après plusieurs années à shooter en argentique avec mon Nikon F2. Puis un jour, après avoir parcouru forum, pages facebook et sites professionnels, il a décidé de franchir le pas avec son D7500 .

Sa devise : En photo, comme dans toute forme d’art, la sincérité est toujours préférable à la qualité. Elle montre plus les lumières de son cœur que la brillance de son cerveau.

Retrouvez ses photos dans deux galeries : Cabrerets et Rocamadour

Rocamadour Cabrerets

Les chèvres chantantes… A la découverte des Cornemuses des Pays de France

L’association La Mue Grèbus organise,

le vendredi 13 septembre à Larnagol, une causerie musicale sur les Cornemuses des Pays de France.

La causerie sera animée par Xavier Vidal et Albert Guibal.
Prix libre et nécessaire.
Rdv à 20h30 à la mairie de Larnagol.

Au plaisir de vous y voir.
Ludovic de la Compagnie La Mue Grèbus

La Joconde réfugiée au château de Montal

En 1940, pour échapper à la convoitise allemande, 3 200 tableaux ou objets du Louvre sont mis à l’abri à Montauban, puis, après l’invasion de la zone “libre” en novembre 1942, transférés dans le Lot.

https://www.facebook.com/Chaussadas.Jean.Marie/videos/1756694607743084/

© Source Ville de St Céré

Pas moins de soixante camions pour les acheminer vers leurs repaires : Montal, La Treyne, Bétaille, Vayrac, Lanzac,…, notre département abritant ainsi, comme on a pu le dire, “la plus forte densité de chefs-d’œuvre au km2”.

Parmi eux : La Joconde de Léonard de Vinci, L’indifférent de Watteau, l’Angélus de Millet, la maison du pendu de Cézanne, La Vierge au diadème bleu de Raphaël, L’élévation en croix de Rubens, La Sainte Famille de Rembrandt, etc…

En même temps que les tableaux et antiquités égyptiennes, des membres des personnels des Musées Nationaux sont aussi mis à l’abri. Le silence, la discrétion de la population complice de cette sauvegarde… tout simplement un acte de résistance qui honore les Lotois. Aucune alerte n’est à déplorer

https://www.quercy.net/accueil/patrimoine/histoire-du-quercy/la-resistance-en-quercy/le-musee-du-louvre-cache-dans-le-lot/

Une échappée belle en Quercy

https://www.facebook.com/destinationvalleeslotdordogne/videos/842974499390417/

Le nouveau numéro d’Entreprendre

Cliquez pour lire en ligne

Le nouveau numéro d’Entreprendre, le magazine économique de la CCI du Lot est en cours de parution

Au sommaire :
▪️ Coups de pouce
▪️ Oh my Lot : plus qu’une marque !
▪️ Focus entreprises
▪️ Georges Vigouroux : un visionnaire attaché à ses racines lotoises
▪️ Focus : Initiative Lot
▪️ Un Oeil dans le rétro : Sermati
▪️ Infos économiques : Grand Débat National
▪️ Tendances de demain

Consultez-le directement en ligne : http://www.bitly.fr/ai5

Belle soirée du groupe Nadau à Luzech

La 10ème édition de la transhumance Rocamadour–> Luzech s’est achevée par un concert du célèbre groupe Nadau.

Ce fut, comme à chaque fois,  un réel moment de plaisir partagé et un magnifique spectacle bilingue de deux heures accompagné de la banda « In Vino Veritas ».

 

Los contes de l’agassa – les contes de la pie

Patrick Chalmel est originaire de Creysse. Il a appris l’occitan dans sa famille et vient de publier los contes de l’agassa en édition bilingue occitan et français.

Pour se procurer l’ouvrage :

Les contes de l’agaça – Les contes de la pie – 404 pages – bilingue – Edition du Bournat du Périgord – 13 rue Kleber 24000 Périgueux – 20 € – En souscription jusqu’au 1er avril au prix de 17€ + 7€ de port – revue.lobornat@laposte.net

Jean-Jacques Chapou 1909-1944

Jean-Jacques Chapou, une figure importante de la résistance dans le Lot

Jean-Jacques Chapou naît le 10 avril à Montcuq où ses parents, instituteurs, ont été nommés quelques années auparavant. C’est en troisième qu’il entre au Lycée Gambetta. Ses études secondaires finies, il se destine à l’enseignement : d’abord comme maître d’internat (1935-1936), puis comme professeur-adjoint (1937-1938). On le retrouve répétiteur, de 1938 à 1939 et de 1940 à 1941.

Mobilisé en 1939, il part pour Annot, petit village dans les Basses-Alpes. Dès 1940, il participe à quelques combats qui s’engagent à la frontière avec les soldats de Mussolini. Après l’armistice, il est démobilisé. Le 29 juillet 1940, il rejoint Cahors. A la fin de l’année 1941, il est renvoyé de l’Éducation Nationale par le gouvernement de Vichy, en raison de son appartenance à la franc-maçonnerie. A la recherche de travail, il devient secrétaire, en décembre 1941, au Groupement des Transports Routiers du Lot.

Au cours de l’hiver 1941-1942, Chapou entreprend de mettre sur pied la Résistance dans le Lot. Ce premier groupe veut former un syndicat clandestin tout en noyautant les syndicats officiels. Bientôt la Résistance touchera une part croissante de la population ; ainsi de 1942 à 1943, divers mouvements voient le jour.

Chapou devient le chef départemental du mouvement « Libération » dès septembre 1942. Il utilise son récent emploi de chef de service des autobus, à la maison Artigalas, à Cahors, comme moyen de reconnaissance continue de la région : il projette en effet d’élargir son mouvement.

Les autorités vichyssoises éprouvent une défiance grandissante envers ce fonctionnaire révoqué. Suite à une instruction ouverte contre lui, il est condamné par un tribunal spécial à Agen le 10 mars 1943, à un an de prison avec sursis. Le 8 juillet 1943, il quitte Cahors et rejoint le maquis d’Arcambal dit « France ». Il prend le nom de « Capitaine Philippe » et participe aux coups de mains, aux sabotages…

En 1944, il fait adhérer ses maquis aux Francs-Tireurs-Partisans, pour plus de coordination. Sabotages de voies ferrées, occupations de villes (Cajarc, Gramat…).

Route d’Eymoutiers, à la sortie de Bourganeuf (Creuse), le mémorial à J.-J. Chapou (Photo C. Laroche, Mémorial GenWeb)

Lorsque « Philippe » reçoit l’ordre de l’état-major supérieur des F.T.P. (3) de quitter le Lot pour prendre le commandement militaire des F.T.P. de la Corrèze, il abandonne son pseudonyme pour celui de « Kléber ».

Le dimanche 16 Juillet 1944, à Bourganeuf, pris dans une embuscade, il préfère la mort au déshonneur.

 

 

René Andrieu, qui l'a rejoint au maquis, dit de lui :
« Professeur adjoint au lycée de Cahors quand j’y étais élève, Philippe a été l’étincelle de la résistance armée dans le département. C’est lui qui a pris la tête du premier maquis, une vingtaine d’hommes armés de revolvers et de vieux fusils, traqués par les Groupes mobiles de réserve de Vichy. Il était un entraîneur d’hommes, toujours prêt à payer de sa personne, un mousquetaire courageux jusqu’à la témérité ». « Encerclé par les Allemands, il préféra se tuer plutôt que de se rendre. Sa dernière balle fut pour lui. Cela aussi, il me l’avait dit. Et il a tenu parole. C’était un brave ». (René Andrieu : Un rêve fou ?)

Le Lycée Gambetta, à Cahors, lui rend un dernier hommage le 18 décembre 1944 :
« Le corps de Jacques Chapou vint au parloir faire sa dernière halte. Couvert de drapeaux, entouré d’un amoncellement de fleurs, venues de tous les coins du Quercy, l’héroïque Capitaine Philippe… fut glorifié au cours d’une cérémonie grandiose où la population unanime honora une des plus hautes et des plus pures figures de la Résistance en Quercy » Discours de M. R. Saissac. Proviseur du Lycée. Distribution des Prix du 12 Juillet 1945.

Copie de la Citation de Jacques CHAPOU :

Par délégation du Commandant en chef des F.F.I., le colonel Rousselier, commandant la 12e Région Militaire, cite à l’ordre de la division à titre posthume, Chapou Jacques (Kleber), Capitaine, avec le motif suivant :
« Officier de haute valeur, d’une bravoure admirable. A organisé la Résistance dans le Lot, puis en Corrèze. A participé à de nombreuses actions contre l’ennemi. Directeur militaire de la Région Corrèzienne, a attaqué sans répit l’adversaire avec ses bataillons de patriotes. Combats de Tulle, Brive, d’Ussel. Directeur de l’inter-Région B, le 16 juillet 1944, est tombé dans une embuscade à Bourganeuf (Creuse). Blessé mortellement, a déchargé son revolver sur les Allemands et s’est achevé de sa dernière balle ».

La présente citation comporte l’attribution de la Croix de guerre à étoile d’argent.

Sophie VILLES, La Mémoire Vive, Cahors, 1998.


Les maquis

La transformation des refuges pour réfractaires ou résistants pourchassés en maquis s’est faite au fur et à mesure de l’arrivée sur le terrain de responsables à l’esprit offensif et de la disponibilité d’un armement minimal.

Dès 1943 les maquis s’organisent eux aussi en groupes francs. Les hommes vivent en totale clandestinité et sont mobilisés à plein temps. L’Armée secrète compte fin 1943 les maquis suivants :

– maquis Timo, du 1er avril 1943 à janvier 1944;
– maquis Bessières, du 15 février 1943 à février 1944;
– maquis France, du 3 mai 1943 à février 1944;
– maquis Caniac, du 15 juin 1943 à février 1944;
– maquis Douaumont, du 15 juin 1943 à février 1944;
– maquis Imbert, du 15 novembre 1943 à février 1944;
– maquis Liberté, du 15 novembre 1943 à février 1944;
– maquis République, du 15 novembre 1943 à février 1944;
– maquis Vayssette (Figeac), du 1er octobre 1943 au 15 juin 1944;
– maquis La Figuerade, du 1er mars 1943 au 30 octobre 1943.

C’est Jacques Chapou, « Philippe », qui assure la coordination de l’ensemble. Au titre de l’Armée secrète ? Au titre des M.U.R. ? La confusion est extrême. C’est sûrement au titre des deux, la distinction entre action armée et action civile n’étant pas très claire. Lorsque la direction de l’A.S.. est forte, les maquis sont A.S. Lorsque le comman­dement A.S. est mis en cause certains maquis se disent M.U.R.

Il est illusoire de vouloir coller une hiérarchie du type classique au-dessus des maquis. Les hommes des maquis ne connaissent que leur chef de maquis et ceux-ci sont farouchement indépendants et n’admettent pas qu’on leur impose un cadre rigide.

François Bessou et Jacques Chapou

Seul Chapou est admis par tous d’emblée. Son rôle est d’ailleurs tout en nuances. Il est l’exemple à suivre, le conseiller écouté, d’ins­tinct accepté.

Il ne s’agit pas de monter des opérations d’envergure mais d’orienter les actions au coup par coup. Sans état-major, avec un ou deux complices, Chapou est bien à la fin de 1943 le meneur de jeu des maquis, choisi d’instinct par tous.

Les maquisards de l’Armée secrète.

Un ouvrage, écrit par des amis très proches de Philippe, Georges Cazard et Marcel Metges, paru en 1950, retrace d’une façon magistrale le destin de ce grand résistant.

L’admiration qui l’entoure, la confiance qu’il inspire le poussent encore plus à se démarquer de l’A.S. et des M.U.R. Un rendez-vous manqué avec Collignon et Verlhac lui donne à penser à une mise à l’écart. C’est dans cet état d’esprit que se trouve Philippe lorsque, début 1944, le parti communiste lance une offensive d’envergure pour s’implanter en tant que tel dans la résistance lotoise.

Pour le P.C. ramener vers lui les militants communistes qui agissent au sein des divers mouvements est facile. Mais cela ne suffit pas, il lui faut récupérer tout ce qui est valable chez les autres. Philippe est un objectif de choix. « Récupérer » Philippe c’est aussi faire main basse sur les maquis A.S. et grâce à « Georges », communiste, chef du maquis Bessières depuis peu, s’installer en force dans ce département plutôt anticommuniste. Philippe hésite longtemps puis, vers le 15 janvier 1944, accepte.

Quinze jours après l’acceptation de Philippe, les groupes « Francs-Tireurs Partisans » émergent dans le Lot; le 15 février, la plupart des maquis A.S. ou M.U.R. passent aux F.T.P. avec armes et bagages, et en mars 1944 le triangle de direction F.T.P. est constitué :

– commissaire aux effectifs : Georges;
– commissaire technique : Gaston;
– commissaire aux opérations : Philippe.

L’éclatement des maquis A.S., M.U.R. ou S.-Vény qui fait suite au changement d’orientation de Jacques Chapou n’est que le prolo­gue d’une longue action menée par les F.T.P. pour prendre en main la Résistance lotoise. Un résultat positif pour les A.S.-Vény est quand même enregistré. Les groupes gagnent en homogénéité et en esprit d’équipe ce qu’ils ont perdu en hommes et en armes.
[…]

Ombres et espérances en Quercy, (Armée secrète le Groupe Vény du Lot 1940-1945), Les Éditions de la Bouriane, Gourdon, 1999.

Pierre Benoit, écrivain français

Pierre Benoit écrivain français et académicien dans le calme du Quercy qu’il a tant aimé.  1886-1962

En Juillet 1925, Pierre Benoit envisage un séjour à la Grande Chartreuse mais son ami, Anatole de Monzie lui fit un tel éloge de Saint-Céré, son pays d’adoption, qu’il accepta de changer le lieu de sa retraite. Il débarqua donc en gare de Brive, où M. David l’attendait, pour passer quelques jours au calme avant de repartir vers de nouveaux horizons. Quinze ans plus tard, il était toujours là.

Arrivé à Saint-Céré, il s’installa à l’Hôtel du Touring, place du Gravier, propriété de Monsieur et Madame David. Il choisit la chambre numéro 2, la plus petite, d’où il pouvait voir les Tours de Saint-Laurent.

Rapidement acclimaté et séduit par le pays, Pierre Benoit menait à Saint-Céré une vie quasi monacale, s’enfermant dans sa chambre, refusant toute visite et ne ressortant qu’en fin d’après midi, soit pour faire une promenade dans les rues, soit pour se rendre à la librairie de son ami Vertuel.

Dans la chambre numéro 2 Pierre Benoit écrivit tout ou partie de nombreux romans: Le Roi Lépreux, Erromango, Le Soleil de Minuit, L’Île Verte, Fort de France, Monsieur de la Ferté, Boissière, La Dame de l’Ouest, Les Compagnons d’Ulysse, Bethsabée, Notre dame de Tortose sans oublier ses trois romans « quercynois », Alberte en 1926, Le Déjeuner de Sousceyrac en 1931 et Lunegarde en 1942. Le manuscrit de ce dernier roman a été dactylographié par Jean Vertuel, libraire et éditeur très connu à Saint-Céré.

Il écrivit également un ouvrage moins connu : »L’Homme qui était trop grand », à deux mains avec son ami Claude Farrère, Académicien Français lui aussi. Après deux jours passés ensemble à définir l’intrigue et le plan de ce roman, ils se séparèrent. Pierre Benoit écrivit, à Saint-Céré, onze chapitres et Claude Farrère, treize. En cinq jours seulement, à l’Hôtel du Touring, ils firent ensemble les dernières mises au point du manuscrit définitif.

Pierre Benoit fut élu à l’Académie Française, au sixième fauteuil, en 1931. Le vingt-sept septembre de cette même année se déroula à Saint-Céré, en présence de sept cents invités, un banquet mémorable pour fêter cette élection. Des Ministres, des personnalités du monde littéraire et du spectacle ainsi que ses nombreux amis de la région y assistèrent.

Dans son discours prononcé ce jour-là il déclara notamment : « J’ai pu, depuis, aller me promener un peu partout, en Chine, à la Martinique, à Tahiti; il me semble que chacun de ces voyages n’a eu d’autre but que de fortifier les motifs que j’ai d’être attaché à ce pays, de désirer y enterrer définitivement le fameux bâton de pèlerin. Que d’abord je n’aie pas éprouvé quelque remords, c’est autre chose. Entre Dax, berceau des miens, Albi où je suis né, Paris dont je n’ai tout de même pas à me plaindre, j’ai pu me sentir un peu tiraillé. Puis, j’ai réfléchi et sans avoir de notions de trigonométrie particulièrement brillantes, je me suis aperçu que Saint-Céré occupait à peu prés le centre du triangle déterminé par ces trois villes. Ce jour-là, mes derniers scrupules ont été levés ».

Il reçut à cette occasion son épée d’Académicien, conçue et réalisée par le premier ferronnier français, Raymond Subes, originaire, bien évidemment, du Quercy.

Cette fête fut copieusement arrosée. Pierre Benoit, un peu éméché, demanda, à l’issue du repas à la « muse de l’arrondissement » de se dévêtir totalement, ce qu’elle fit volontiers. La dame frissonnante et ravie reçut des mains de Pierre Benoit et du Ministre de l’Éducation Nationale d’alors, Anatole de Monzie, une douche au champagne.

Certains messieurs du Quai Conti, ayant appris cet événement, peu dans l’esprit de cette vénérable maison, firent retarder sa réception sous la Coupole au vingt-quatre Novembre 1932, soit plus d’un an plus tard.

Les trois romans quercynois de Pierre Benoit connurent un grand succès de librairie comme d’ailleurs chacun des quarante-trois romans écrits en quarante-cinq années. En effet, au terme de sa vie, les œuvres de Pierre Benoit s’étaient déjà vendues à plus de cinq millions d’exemplaires et les ventes continuèrent après sa disparition en 1962. Ces chiffres feraient pâlir de jalousie bien des écrivains actuels.

De ces trois romans furent tirées des adaptations diverses.

Lunegarde fut porté à l’écran en 1945, mis en scène par Marc Allégret avec notamment Gaby Morlay et Danièle Delorme mais ce film, malgré la notoriété de l’auteur, du metteur en scène et des acteurs ne connut pas un très grand succès.

Alberte fut, pour sa part, porté au théâtre en 1950 avec, à nouveau Gaby Morlay. Cette pièce ne fut jamais jouée sur une scène parisienne. Elle fut cependant jouée dans de nombreuses villes de province, en Afrique du Nord, en Belgique, en Suisse, en Espagne et en Argentine.

Le Déjeuner de Sousceyrac n’eut ni une destinée cinématographique ni théâtrale. Une adaptation de plus de quatre heures fut faite pour « Radio Paris » qui la diffusa le cinq novembre 1939.

Il y a quelques années la télévision adapta ce roman (avec assez peu de bonheur) et le diffusa dans une version tournée à… Autoire ! Pierre Benoit fut donc très attaché au Lot et il est dommage que son souvenir s’estompe. Lui qui connut une gloire immense, qui fut ce que l’on appellerait aujourd’hui une « star », sombre dans l’oubli.

Bernard VIALATTE
Président de l’ «Association des Amis de Pierre Benoit ».
Pour tout renseignement Bvialatte@aol.com

Page 4 of 10

Fièrement propulsé par WordPress & Thème par Anders Norén