Les foires et marchés sont aujourd’hui, plus que jamais sur le devant de la scène. Les mesures sanitaires, la défiance de certains consommateurs, l’absence de nos amis touristes…. autant de freins qui handicapent notre économie et mettent à mal nos relations sociales.
Nous profitons de quelques textes que François-Xavier Nardou, passionné d’histoire, pour découvrir l’ « autrefois » de son village préféré.

 

« D’ Août s’ouvre la goule. La Goulo d’Agoust, Gueule d’Août, était le nom en Oc du 1er Août, fête de St-Pierre aux Liens ( libération miraculeuse de st Pierre hors des prisons de Césarée de Palestine), fête patronale de St-Daunès et d’autres paroisses du Quercy-Blanc. Le 1er Août conserve le souvenir de rites que célébraient les Celtes (nos Gaulois entre autres) pour marquer l’Union du Ciel-Père et de la TerreMère, fête de Tout le Peuple rassemblé autour des rois et des druides. La Grande-Bretagne observe encore ce Lamma’s Day, Lamma venant du celtique Lugh Nasad, Noces de Lugh, dieu du Ciel lumineux (ancien maître des Hauteurs sacrées de Mont Lauzun, Monte Lugo Dùnum, et Lauzerte, Lugo Derta, Chênaie de Lugh). A Montcuq le 1er Août fut jusque vers 1965/70 une des grandes foires de l’année avec celle du 31 décembre, l’une au coeur de l’été l’autre de l’hiver. Montcuq avait alors deux foires / mois, contre, d’après la Charte des Coutumes de 1463, seulement deux par an au Moyen-Age, passées ensuite à quatre par an d’après un Aveu et Dénombrement au Roi de 1667. Mais Montcuq avait alors depuis le temps des Comtes de Toulouse, fondateurs du Castel et Ville de ce Loc et Cuq, deux marchés par semaine au bestiaux de toutes sortes, le mercredi (jour du dieu romain du commerce, des marchands et des voleurs) et le Samedi (jour de Saturne, vieux dieu de toutes les Abondances, notamment en grains, et des Origines), tantôt au Bàrri de Nârcés, au Mercadial et au Maquo L’Azé, tantôt au Bàrri dels Cantals et dels Oulmels (St-Privat) et au Pâtus del Sol (aire à battre le blé). Vers 1960 le 1er août attirait tant de marchands de toutes sortes et de clients venus d’entre Garonne, Tarn et Lot que les rues étaient littéralement noires de monde. Aux 17ème et 18ème s. Montcuq était un des principaux Marchés aux Blés de tout le Bassin Aquitain, puis jusque vers 1965, de la Côsto dé Malby (Poste actuelle) à la Place de La Porte de La Ville (République), à Nârcés, au Sol et place St-Privat, se tenait l’un des plus gros marchés aux bovins et autres bestiaux de tout le Sud-Ouest. Cafés et auberges faisaient fortune. Les commerçants locaux vivaient de ces foires. Profitant des foires de bonnes cuisinières tenaient taverne ces jours-là, proposant aux maquignons lou binatsé, le pot-au-feu avec tsabrol, qui concluait les ventes de bétail. Quant aux voleurs, cachés dans les bartàssés, ils guettaient les marchands sur le chemin de retour par la Ribyèyro dé La Barto en bords de Barguelonne ».

26 Juillet 2020, François-Xavier Nardou, Montcuq.