Qui voudrait ôter les églises dans les paysages de France ?
Elles amènent cette petite verticalité, lieu de ralliement, épine spirituelle qui fait qu’on ne vit pas seulement de pain, mais aussi de vin !
Habitants de ce bourg d’Arcambal, les auteurs ont braqué leur loupe sur ce bâtiment, certainement le plus ancien d’apparence, parmi les constructions de la commune. Il témoigne d’une histoire locale qui s’égrène depuis les premiers Gaulois – (les fouilles préparatoires au passage de l’autoroute A20 ont mis à jour plusieurs nécropoles du début de notre civilisation, dans la vallée du Tréboulou) – et la pose comme un jalon du 15e siècle marquant le passage du Moyen Age à la Renaissance. Clément Marot enfant a pu voir lors de ses randonnées dans la campagne, les bâtisseurs à l’œuvre, montant les échafaudages et taillant les pierres d’angle. Remplaça-t-elle une église médiévale primitive qui elle-même fût construite sur un ancien temple païen ? C’est possible. La chance veut que cette église n’ait pas été remplacée par ces constructions néo-gothiques du 19e siècle qui déshonorent souvent nos campagnes.
L’étude se déroule à partir de l’observation simple et naturelle de l’édifice, puis de la recherche d’archives et de relevés géométriques, de ses éléments iconographiques (vitraux, sculptures, peintures), mais aussi de sa place dans la vie quotidienne et dans les souvenirs des habitants. La religion représentait bien plus que maintenant la vie sociale et culturelle d’une communauté villageoise. Ce lieu privilégié célébrait, et célèbre encore, les grandes phases d’une existence, naissances et baptêmes, mariages, enterrements de la quasi-totalité d’une population.
Les cathédrales, les églises et les châteaux rassemblaient les meilleurs artistes et artisans du royaume. L’Eglise et l’aristocratie pouvaient se payer le luxe du « meilleur » ; plus tard, la bourgeoisie. Cette église témoigne de cet état de fait.
Comment ne pas « tirer le portrait » de ce monument historique, et d’y associer un peu de sociologie. L’édifice est fait de tonnes de pierres et de tuiles, mais aussi de l’esprit et de la mémoire des femmes et des hommes du village.
Édicausse – Format 16 x 24 broché – 32 pages quadri avec de nombreuses illustrations – Octobre 2009 – 20 Euros – En vente dans les principales librairies du département chez l ‘éditeur : édicausse 935, route du Causse de Pasturat 46090 Arcambal
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