« Nous nous sommes connus il y a bien longtemps : j ‘étais enfant. Mais je suis naturellement allé vers elle, puisque je suis né sur ses rives, ou presque et j ‘ai très vite senti battre son cœur en bas, dans les grands fonds, comme l ‘Antonio de Giono dans Le Chant du Monde. C ‘est là , en effet, que bat le cœur des rivières, dans une eau glauque, épaisse, vigoureuse, et qui vibre, palpite comme un muscle…
(…) Plus tard, enfin, je me réjoui de la voir devenir reine et puissante, dans le vert des grandes plaines où elle paresse, plus belle qu ‘elle ne l ‘a jamais été… Alors, seulement, j ‘ai commencé à lui parler et elle m ‘a répondu doucement, dans la sincérité, se livrant sans détour: J ‘ai ma maison dans le vent et sans mémoire, J ‘ai mon savoir dans les livres du vent, Comme la mer j ‘ai dans le vent ma gloire, Comme dans le vent j ‘ai dans ma fin le vent. Il m ‘a fallu prendre du temps pour la comprendre, car ses mots ne sont pas de ceux que nous sommes habitués à entendre. Je l ‘ai écoutée longtemps, très longtemps, sans jamais me lasser et toujours sous le charme. Puis m ‘est venu le désir de faire partager aux hommes un peu de ses secrets « . Christian Signol.
Laisser un commentaire