Aujourd ‘hui, les très nombreux visiteurs de Rocamadour, les pèlerins qui gravissent plus de 200 marches pour accéder à l ‘oratoire de la Vierge – autrefois, on les montait sur les genoux – les touristes épris d ‘esthétisme, comme les Amadouriens eux-mêmes, communient dans une admiration unanime pour la belle cité : pour ce « site extraordinaire, ensemble de monuments de tout âge aussi digne d ‘attirer l ‘attention des artistes que de retenir la curiosité des archéologues ». E. Rupin évoque ce qui a fait de deux imposantes masses rocheuses taillées à pic, « tout un amoncellement de maisons, d ‘églises, de chapelles, de couvents adossés à la muraille calcaire, creusés dans le roc, ou abrités sous des rochers en surplomb ». Tout ayant commencé par le culte fervent rendu à la Vierge, dès le Moyen Age, matérialisé par un pèlerinage qui a traversé les siècles et engendré une communauté humaine, un habitat spécifique, des édifices militaires, civils et religieux et de nombreuses activités.
Historien rigoureux, l ‘auteur distingue, à propos des origines (et de saint Amadour) ce qui revient à la légende et ce qui appartient à la réalité. Ensuite il évoque avec une grande richesse d ‘informations la création du pèlerinage, en général, et la naissance de celui de Roc-Amadour, en particulier. Il relate aussi tous les événements qui se sont déroulés dans la ville, du Xe au XIIIe siècle (luttes entre les abbés de Tulle et de Marcillac et guerres entre le roi d ‘Angleterre et ses fils), rappelle la célébrité de la Vierge de Roc-Amadour dans l ‘Europe entière, la prospérité de la cité, les incursions des Anglais et des routiers, les affrontements entre catholiques et protestants et la Révolution qui « passa à Roc-Amadour comme un torrent furieux ». Toutefois, après le Concordat, Roc-Amadour appartient de nouveau au diocèse de Cahors, mais sans réserve d ‘un droit quelconque pour les évêques de Tulle.
Après quoi, l ‘auteur revient, dans un long et passionnant développement, sur le pèlerinage fondateur, qui pouvait être, autrefois, volontaire ou obligatoire et dans ce dernier cas, imposé par l ‘autorité ecclésiastique ou par l ‘autorité civile et il termine par un panorama archéologique amadourien, militaire, civil et religieux : avec la description des rues et des portes, du château et des fortifications, des vieux remparts et de la maison Bergougnoux, de l ‘épée dite de Roland, des peintures murales, des chapelles et des églises et de la statue de la Vierge.
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