Ce bâtiment ayant de très grandes hauteurs sous plafonds et des planchers en bois ne pouvant supporter le poids des archives (1,5 tonne au mètre carré !), l’intérieur du bâtiment est en cours de déconstruction pour créer une nouvelle structure en béton et de nouveaux étages (avec au passage, la création d’un niveau supplémentaire).
A l’occasion de la pose symbolique de la première pierre de ce chantier d’envergure, Serge Rigal, président du Département a rappelé qu’il était important de favoriser l’accès à la connaissance de tous les Lotois. Cela implique notamment de rendre plus accessibles les richesses de nos archives départementales. Leurs missions d’analyse des documents qui y sont versés, de conservation, mais aussi de médiation sont absolument fondamentales. Tous les Lotois ne le savent pas mais elles n’ont pas uniquement vocation à être consultées par des spécialistes. Elles sont fréquemment utilisées par tout un chacun, que ce soit dans le cadre de procédures juridiques ou encore pour des recherches personnelles, généalogiques par exemple. Elles contiennent des ressources inimaginables. »
Les 11 km de rayonnages actuels des Archives départementales sont arrivés à saturation. Le bâtiment actuel, ancien couvent des Capucins, situé dans la rue des Cadourques qui conserve la mémoire du Lot à travers des millions de documents remontant jusqu’au Moyen Age, peine à accueillir de nouveaux fonds.
Le Département a donc prévu d’investir 9,2 millions d’euros (avec des aides de l’Etat notamment dans le cadre de France Relance à hauteur de près de 1,9 million d’euros) pour quasiment doubler les capacités des Archives départementales.
Le projet d’extension a pour but d’augmenter le volume de conservation des archives avec 9 km de rayonnage supplémentaires. Les 2 000 m² abriteront aussi des locaux pour traiter les archives et un espace d’accueil pour des activités culturelles et pédagogiques.
Un parvis urbain signalant le franchissement de la rue des Cadourques fera le lien entre les deux bâtiments des archives.
A l’intérieur, des murs en brique de terre crue
La mise en valeur de la Maison diocésaine des Œuvres participe à rendre le bâtiment plus facilement identifiable. Seule la tourelle construite sur la façade nord dans les années 1950 à 1970 sera démolie, ainsi que la passerelle en façade ouest.
Les façades seront rénovées dans le respect de l’existant. Seul le rez-de-chaussée de la façade ouest fera l’objet d’une modification, avec une large ouverture marquant l’entrée du public, agrémentée d’une sérigraphie d’un document choisi parmi la collection conservée.
Les trois étages de magasins seront isolés de l’extérieur par un vide avec une double peau ventilée. La peau intérieure en briques de terre crue sera visible à travers les fenêtres existantes, protégeant ainsi les archives de lumière du jour et permettant de réguler efficacement le climat intérieur. 50 000 briques de terre crue seront utilisées pour construire les magasins de conservation.
La brique de terre crue, matériau sain et écologique, abaisse le bilan carbone du bâtiment grâce à de nombreux atouts :
- nécessite peu d’énergie pour sa fabrication,
- ne produit pas de déchets,
- entièrement recyclable,
- facilité de mise en œuvre,
- tradition régionale
- production déjà assurée par certaines briqueteries de la région, en circuit local
La brique de terre crue a une faible résistance thermique, mais une forte inertie, elle participe donc à la régulation thermique du bâtiment.
Le recours aux énergies renouvelables
Le projet intègre une réflexion bioclimatique, permettant d’optimiser le confort des usagers (thermique, visuel, acoustique), de limiter les consommations en énergie, de concevoir un bâtiment respectueux de l’environnement et de proposer une insertion cohérente du bâtiment dans son contexte local.
Le bâtiment sera approvisionné par :
- une pompe à chaleur alimentée par géothermie sur sondes (9 puits de 200m de profondeur)
- l’intégration de panneaux photovoltaïques au-dessus du local technique et en ombrières.
- une double peau permettant de limiter les échanges thermiques des magasins de conservation.
Les bâtiments d’archives et le maintien en température des magasins de conservation sont fortement énergivores. Ainsi, divers procédés ont été intégrés de manière à limiter les consommations :
- enveloppe thermique performante,
- prise en compte des contraintes hygrothermiques liées aux archives et à la conservation des documents avec la mise en place de terre crue,
- maîtrise des infiltrations d’air…
Calendrier prévisionnel
- Mars 2023 : démarrage du chantier pour une période de 17 mois
- 2024 : réception des travaux
- Déménagement après une période de séchage et de stabilisation des conditions de température et d’hygrométrie. Les collections devraient pouvoir être transférées de manière échelonnée en 2025.
Quercy net publie dans ses pages les lieux publics pour la consultation des archives (Services départementaux, services diocésains, communes, associations). Cliquez CE LIEN
(Sources Lot.fr / Illustration La Dépêche du midi)