Catégorie : PATRIMOINE Page 22 of 33

Actualités Locales au Cinéma : des images près de chez nous

Si parcourir le monde en quelques clics est aujourd’hui un jeu d’enfant, savoir ce qui se passe dans son territoire est plus compliqué. Heureusement les médias locaux font leur travail et le partage. Puisse cette aventure se poursuivre !
Pour accéder aux reportages, cliquez CE LIEN

 

la carte mystère (suite … et nouvelle recherche)

Nouvel appel pour découvrir ce lieu qui concerne – avec une certitude absolue – la ville de Cahors. A quelle adresse pouvait se trouver cet établissement ?

Vous pensez avoir trouvé ? alors merci de donner votre réponse en cliquant CE LIEN

La semaine dernière notre première carte mystère a rapidement été localisée sur la ville de Dijon. Merci à Georges Depeyrot, historien et numismate renommé, qui a nous donné sa réponse très rapidement.
Faute de connaître le nom de l’éditeur, nous ne pourrons pas lui faire part de son erreur de légende !

Maisons Paysannes du Lot : premières informations pour le printemps

Partenaire de Quercy net, la délégation départementale de cette association nationale organise tout au long de l’année, sorties et ateliers. Même si les premiers rendez-vous risquent d’être annulés pour cause de confinement, nous ne pouvons que vous conseiller de les contacter pour adhérer et profiter de leur programme dont certains rendez-vous sont mis en place en co-organisation.
Ci-dessous les dates du 1er semestre.

Week-end de Pâques : Journées européennes des métiers d’art (CMA, Figeac)
12 avril : chemin du livre (PNR)
18 avril : découverte et démonstration d’enduits anciens (CMA / PNR, Carlucet)
8 mai : stage de muret de pierre sèche (JP Vermande, Assier)
13 juin : sortie dans le Ségala (ASMPQ, Sénaillac-Latronquière)
On peut contacter les délégués départementaux ; Joëlle Maillard et Jean-Pierre Vermande.

+ d’information en cliquant CE LIEN

Une vue de Cahors très mystérieuse

QUI LOCALISERA CETTE VUE ?

Quercy net s’est proposé pour aider les collectionneurs du Lot à localiser des lieux, bâtiments, scènes figurant sur des cartes qui ne peuvent pas trouver leur place dans leurs albums. C’est le cas de cette façade imposante d’une maison sur Cahors. Depuis plus de 30 ans, son possesseur, Jean-Michel Rivière, secrétaire de l’ACL (Association des Collectionneurs du Lot), tente désespérément de connaitre l’emplacement exact de cet immeuble. Il précise que cette carte n’a jamais voyagé (pas de date, pas de timbre, pas de texte ni mention d’un éditeur)

Cela peut aussi être une erreur dans la légende qui figure au recto ? Notre audience, au-delà de notre département sera, nous l’espérons, de nature à résoudre cette énigme.

Si vous avec la réponse ou si vous proposez des suggestions, pistes de recherche, merci de nous poster vos messages en CLIQUANT CE LIEN

Puy l’Evêque d’hier à aujourd’hui

Création d’une nouvelle association sur cette commune pour valoriser son patrimoine, telle est la démarche principale que se fixent ses membres. Il est vrai que les ruelles de sa partie bourg face à la rivière Lot offrent une découverte d’un bâti exceptionnel alors que l’on se contente trop souvent d’un panoramique sur les vignobles depuis les hauteurs du village. Un vaste programme se mettra en place progressivement pour révéler tous les atouts de cette cité vieille de 2000 ans et qu’un lieu pour la conservation pourrait être affecté à cette association.

 

Le Printemps des Poètes est aussi sur Quercy net avec Ottomar

du 7 au 23 mars, le Printemps des Poètes a choisi pour thème Le Courage

If your Nerve, deny you –
Go above your Nerve –

Si ton Courage te fait défaut
Va au-delà de ton courage.

Emily Dickinson
Illustrons également cette période avec un poème de notre nouveau contributeur Ottomar;
Aubrac
Aubrac, nom qui résonne
Comme une résistance.
Aubrac, nom qui siffle
Comme le vent glacial
Venu du nord.
Couleurs de l’orage,
En septembre se succèdent.
La pluie tombe en rafale
Sur les bêtes paisibles des estives.
Les touches de couleurs
Sur le sol ras
Donnent la fantaisie
Du jaune, du violet,
Des rouges vifs.
La solitude bientôt s’impose,
L’immense solitude.
Puis la marche lente des pèlerins
Qui, lorsqu’ils traversent ces terres,
Habitent aussi le ciel.

Un regard novateur sur le muret de pierre sèche

Inventons le muret en Quercy au XXIe siècle !

Cette initiative mise en place par le Parc naturel régional des Causses du Quercy et la Chambre de métiers et de l’artisanat à pour objectif de relancer la filière pierre sur le territoire du Parc en proposant des aménagements contemporains faisant appel à la pierre sèche.
Après une immersion sur le territoire et une phase d’études, quatre groupes d’étudiants de l’Ecole de design de Montauban et de l’Ecole des Métiers du Lot (Bac Pro Intervention sur le Patrimoine Bâti) ont réalisé des prototypes de murets. Chacun a été accompagné par un artisan bâtisseur du territoire : Vincent Caussannel (Espédaillac), Sébastien Pousse (Gramat), Sylvain Lapotre (Les Pechs du Vers), et Alain Serres (Carlucet). Ces professionnels sont tous bénéficiaires de la marque Valeurs Parc en reconnaissance de leur maîtrise des savoir-faire de restauration du patrimoine.

Les prototypes présentés le 24 février en présence des élus des deux institutions apportent un regard novateur sur le savoir-faire ancien de la construction en pierre sèche. Le premier muret associe la pierre manufacturée et la pierre sèche ; le second joue sur les variations de couleurs des pierres locales ; le troisième mixe la pierre et la terre ; le quatrième introduit du végétal non nuisible au muret. Les carrières Mangieu et Occitanie Pierre ont fourni les matières premières nécessaires à la construction de ces prototypes, ainsi que les artisans qui ont donné de leur temps pour accompagner les étudiants dans ce projet.
Prochaine étape pour les étudiants : réaliser, pour chaque projet, un cahier des charges qui sera ensuite mis à disposition de communes volontaires pour accueillir ces projets. Les murets pourront ainsi voir le jour dans le cadre d’aménagements d’espaces publics.

(source : Sce. communication PNR)

Didier Chamizo, peintre figuratif vu pas Laurence Revais, journaliste et compagne de l’artiste

Sa biographie par : Laurence Revais, journaliste et compagne de l’artiste (1951-2000)

1951-1968 : l’apprentissage
Didier Pierre Chamizo naît le 15 octobre 1951 à Cahors. Il vit au n° 6 de l’impasse Nadaillac avec sa grand-mère, sa mère et sa tante. À l’âge de sept ans il quitte Cahors pour Saint-Étienne. C’est un enfant intelligent mais turbulent, déjà doué pour les arts plastiques et curieux de tout, qui quitte l’école à treize ans pour entrer en apprentissage dans la serrurerie. Il dessine et peint depuis toujours et décide de s’inscrire, en septembre 1967, aux cours du soir de l’École des beaux-arts de Saint-Étienne. Là, au cours de l’hiver, il a l’occasion de présenter sa première exposition – des dessins – à la Maison de la culture. Les événements de mai 68 mettent un terme à son expérience aux Beaux-Arts.

1969-1972 : l’engagement politique
La tentation du héros habite Didier Chamizo: l’été 1969, il sauve trois personnes de la noyade dans un océan déchaîné à Contis-les-Bains. En décembre, il intègre le corps des Pompiers de Paris pour y faire son service militaire et il se fait remarquer par son insubordination en lisant Les Pensées de Mao Zedong dans la cour de la caserne. Son service achevé, il rejoint Saint-Étienne où il trouve un poste d’infirmier dans une chaudronnerie industrielle puis de soudeur à l’arc ; les petits boulots s’enchaînent, alimentant la révolte de Didier Chamizo contre la misère des travailleurs, et réveillant sa rébellion.
À partir de 1971, il est de toutes les manifestations : contre le nucléaire, contre la guerre au Vietnam, pour la libération de la femme, et il se politise fortement sans toutefois appartenir à un parti ou à un syndicat. Il se joint aux discussions de groupes d’étudiants organisés mais ne conçoit pas d’en rester aux discours. Il passe à l’action dans une démarche libertaire qui le conduit en Italie, en Allemagne et en Espagne, où il fait de l’agitation politique.

1973-1976 : de la clandestinité à la prison
À cette époque, l’artiste déchiré et intransigeant décide de détruire l’ensemble de sa production artistique ; il brûle trois cents peintures et dessins ainsi qu’un millier de poèmes. Chamizo est en guerre, ses causes ont besoin d’armes et d’argent. Il entre alors dans la clandestinité afin de soutenir des groupuscules armés en Europe.
Marié en décembre 1972, père d’Yvon-John né en janvier 1973, il sera arrêté et mis en détention en juin 1973. Le jugement intervenu le 18 décembre 1975 le condamne à cinq années d’emprisonnement pour l’attaque de la banque Veuve Morin-Pons à Saint-Étienne.
Toujours politisé, il participe aux mouvements de détenus de l’année 1974 et au Comité d’action des prisonniers. La révolte carcérale est motivée par des conditions de détention insoutenables. Didier Chamizo les connaît bien pour avoir, au cours de cette première peine, vécu l’enfermement dans les « cages à poules » de la prison d’Eysses, dans le Lot-et-Garonne.

1977-1980 : une réinsertion
Libéré en 1977, Didier Chamizo retrouve sa femme et son fils. Il a renoncé à la lutte armée et cherche du travail, conscient de ne pouvoir subvenir aux besoins de sa famille avec sa seule peinture. En 1979, il travaille comme chauffeur-livreur pour les Nouvelles Messageries de Presse Parisienne, à Lyon. Pour la première fois de son existence, il connaît un épanouissement dans le monde du travail. Son sens de l’analyse, son esprit de synthèse le poussent à faire des remarques sur l’organisation du travail; il est écouté et, en l’espace de dix mois, accède à la fonction de responsable de Midi-Poste, société commerciale des N.M.P.P. pour la région Sud-Est. Il peint toujours, quand il a du temps libre, une figuration critique ou narrative.

1981-1982 : la seconde arrestation
La réussite de sa réinsertion ne fait aucun doute, si bien que le procureur de Vienne lui demande d’héberger l’un de ses ex-codétenus qui vient d’être libéré. Chamizo accepte, ignorant que cela va l’entraîner dans une spirale infernale. Cet homme à qui il offre le gîte va se livrer, chez son hôte, à un trafic d’armes. Le jour de la livraison, Chamizo, ignorant tout, est seul chez lui. L’homme qu’il héberge s’est miraculeusement absenté mais les policiers qui suivaient l’affaire sont bien là. Nous sommes le 10 mai 1981, Didier Chamizo est arrêté pour la seconde fois et il doit répondre de l’accusation de trafic d’armes. Il est incarcéré pendant un an à la prison Saint-Paul de Lyon avant de passer en procès. Le non-lieu est rendu, assorti d’une libération conditionnelle.
Le 1er avril 1982, Chamizo est libre mais seul, son mariage n’a pas résisté à cette nouvelle épreuve. Il a cinquante-deux francs en poche et ne sait où aller. La seule personne qui lui ouvre sa porte s’appelle Raymond Vaccarizzi, le chef d’un célèbre gang de la région lyonnaise. Les deux hommes se sont connus en prison où ils ont été deux fois codétenus. Très vite, Chamizo apprend incidemment qu’il est recherché par la police dans le cadre d’un hold-up sanglant. Innocent mais convaincu par expérience qu’il aura beaucoup de mal à le faire entendre, n’envisageant pas de retourner en prison, il prend peur et part se réfugier à Amsterdam. Là, il contacte des galeries et commence à préparer une exposition de dessins.

1982 : l’accident
Mais la cavale lui pèse, et son innocence le pousse à revenir en France pour consulter ses avocats. Avec eux, il convient d’une reddition auprès du procureur de la République après le week-end du 11 novembre. Ce 11 novembre 1982, tandis qu’il roule à moto entre Saint-Étienne et Lyon sous une subite tempête de neige, une altercation se produit avec un chauffard mécontent d’avoir été doublé. Une course poursuite de plusieurs kilomètres s’engage alors sur l’autoroute. La voiture accroche la moto, qui cale. Le chauffard sort de son véhicule. Échange de coups de poings. Puis la voiture fait demi-tour et revient à une allure folle sur Chamizo qui se tient toujours à l’arrêt, sur le bas-côté. C’est le grand saut. Témoins de la scène, des policiers retrouvent une dizaine de mètres plus bas, de l’autre côté de la rambarde, un homme sans connaissance, au corps disloqué. L’ambulance arrivée sur les lieux embarque un moribond : trente fractures des jambes et du bassin, traumatisme crânien, main droite écrasée. Chamizo restera dans un état comateux pendant un mois, enfermé dans une chambre d’hôpital aux vitres et aux portes blindées, gardé en permanence par des policiers.

1983-1984 : la rééducation
Survenu un jour avant sa reddition, l’accident projette de nouveau Didier Chamizo dans un cycle infernal. Quand il reprend connaissance, il se voit accusé de nombreux délits qui sont reprochés au gang de Raymond Vaccarizzi. Innocent, il déploie son énergie à regagner tout d’abord son intégrité physique. Emprisonné au quartier d’isolement de la Talaudière, à Saint-Étienne, il se rééduque et peint. Sa main droite retrouve peu à peu sa maîtrise, il dessine beaucoup et peint à l’huile des œuvres datées de 1984-1985 – qu’il refuse toujours d’exposer.
Assis dans un fauteuil roulant, Chamizo comparaît à nouveau. Le 28 mars 1984, pour les coups échangés avec le chauffard, il écope de quatre années d’emprisonnement. Afin d’expliquer la lourdeur inconsidérée de la peine, le procureur lui dira: « Nous savons que vous n’avez pas fait grand-chose sur l’autoroute, mais l’occasion de vous tenir est trop belle. »

1985-1986 : les débuts de la liberté
En 1985, les premières toiles de la série « Liberté » sont peintes à la prison de Saint-Étienne, message lancé par le peintre détenu lors du bicentenaire de l’indépendance des États-Unis. Cette année-là, le tribunal de grande instance de Lyon ajoute trente mois. En juillet 1986, ce même tribunal condamne Didier Chamizo à cinq ans pour association de malfaiteurs. Quand il clame son innocence, il prend durement conscience que son passé pénal lui ôte toute crédibilité ; il décide cependant de faire appel, ne pouvant supporter l’illégalité d’une condamnation pour association de malfaiteurs tandis qu’il a bénéficié d’un non-lieu définitif pour le délit. Durant ce procès, maître La Phuong, l’un de ses avocats, dira à la cour: « Vous voulez juger Chamizo, alors réécrivez un code pénal pour lui. »

1986-1987 : L’Écrou et la peinture
En 1986, Chamizo est en prison à Lyon. Il peint à la bibliothèque et dans sa cellule. Touché par la détresse et par le désœuvrement des mineurs incarcérés, il crée pour eux un atelier de peinture. Impliqué, comme toujours, dans l’amélioration des conditions de détention, il redonne vie au magazine L’Écrou avec l’aide d’une petite équipe de détenus – ce magazine avait été fondé en 1982 avec le soutien de Christian Carlier, alors directeur. De 1986 à 1989, Chamizo en assurera les fonctions de rédacteur en chef, de pigiste et surtout d’illustrateur.
Les parloirs du détenu tiennent plus du salon que de la geôle. Des journalistes viennent y interviewer ce phénomène: Cécile Philippe, grand reporter à FR3 Rhône-Alpes, le filme en détention et crée le comité de soutien à Didier Chamizo; René Deroudille, éminent critique d’art, découvre le peintre et salue dans un article reproduit dans L’Écrou la série « Liberté », « marquée par les cris de communication et d’indépendance d’un artiste au cœur pur ». À chaque fois qu’il en aura l’occasion, le critique rappellera dans la presse locale lyonnaise l’existence et la force de l’œuvre de l’artiste emprisonné.
Au début de l’année 1987, François Reichenbach obtient l’autorisation de filmer Chamizo en détention à Saint-Paul. Le 19 février 1987, la cour d’appel de Lyon doit juger non pas le procès d’un gangster mais celui d’un artiste emprisonné et fortement médiatisé. La sanction tombe: huit ans, sans confusion avec les peines précédentes, ce qui porte la peine d’emprisonnement à quatorze ans et demi, suivis de dix ans d’interdiction de séjour dans les principaux départements français. Atterré, Chamizo retourne dans sa cellule où il se consacre plus que jamais à la peinture. Sa mère et son beau-père lui permettent d’exercer son activité artistique. Ils convoient le matériel nécessaire, négocient sans cesse avec la direction afin de pouvoir sortir les toiles achevées et représentent Chamizo à tous les vernissages – puisqu’il n’a jamais obtenu de permission pour s’y rendre.

1987-1988 : exposer la Liberté
Entre juin 1987 et avril 1988, l’exposition « Liberté » est présentée dans six villes françaises, parmi lesquelles la fondation Boris Vian, à Prades et à Paris, et « Octobre des Arts », à Lyon. Chamizo enfermé, le cadre de la toile ne suffit pas toujours. Durant l’été 1988, il dirige une équipe de détenus et peint avec eux l’intégralité du couloir souterrain qui relie les prisons Saint-Joseph et Saint-Paul. Là, sur le mur de béton, il créera son premier Quatre en cellule.
En août 1988, François Reichenbach rendra une seconde visite à Chamizo, et un portrait du peintre sera intégré à la première partie du film La Création vagabonde, diffusé sur Antenne 2 en 1990.

1989 : Révolution
De la série « Liberté » le peintre passe à la série « Révolution ». Marianne, La Marseillaise de Rude, le David Apollon de Michel-Ange remplacent la statue de la Liberté. En 1989, le ministère de la Culture nomme Chamizo lauréat du bicentenaire. Tout d’abord présentée à l’hôtel de ville de Lyon, « Révolution », une série délibérément populaire, obtient un tel succès que son exposition est programmée dans neuf villes en cette année de célébration. Hélas, le succès remporté par un artiste détenu fait peur à l’administration pénitentiaire et, au mois de mai, Chamizo apprend qu’il est transféré à la maison centrale de Val-de-Reuil, dans l’Eure. Les expositions sont annulées. Une fois encore, Chamizo est durement touché, il ne comprend pas que l’on balaie ainsi ses longues années de travail acharné. Son transfèrement remet en cause toute l’organisation matérielle qu’il avait réussi à monter peu à peu. Le début de son incarcération à Val-de-Reuil le contraint à renégocier le droit de peindre, à obtenir un lieu pour le faire, à décrocher l’autorisation d’introduire en prison peintures, pinceaux et toiles, à sortir les œuvres achevées… Il faudra l’intervention du ministre de la Culture Jack Lang pour qu’il ait, à nouveau, les moyens de travailler.

1990-1991 : jeux de mots
Chamizo se consacre dès lors à développer l’ »abstraction lettrique », une imbrication colorée de mots chers à son cœur, ceux de l’article 3 de La Déclaration universelle des droits de l’homme: « Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne. » Écrits dans toutes les langues, ces mots s’épanouissent en fond de ses tableaux ou sur des carcasses de téléviseurs. Les œuvres sont présentées à Lyon, à la galerie Chomarat, sous le titre Printemps 90. Puis elles franchissent l’Atlantique pour une exposition personnelle à la Binotti Gallery de New York. En décembre, les toiles sont montrées à Paris, à la galerie Albert Ier. Là, en pleine crise du marché de l’art, dix-sept toiles sur les dix-neuf exposées sont vendues le soir même du vernissage.
En juillet 1991, au terme de neuf années d’emprisonnement, Chamizo bénéficie de sa première permission. C’est là qu’il va rencontrer « Lolo », journaliste avec qui il correspondait de temps en temps. C’est le coup de foudre. La libération est proche. À la fin du mois d’août, ils se retrouvent à l’occasion d’un nouveau transfèrement vers la maison d’arrêt de Cahors où l’artiste doit bénéficier d’une semi-liberté pour achever sa peine. Il est libéré le 11 novembre 1991.

1992 : Chamizo fait le mur
Chamizo reste un paria dans son pays; désormais commence une seconde peine, l’interdiction de séjour de dix ans qui l’empêche de se déplacer ou de vivre où il le souhaiterait. Un grand chantier l’attend dans le Lot: le mur de Douelle. Durant l’été 1992, il réalise une peinture monumentale de huit cents mètres carrés sur un mur de béton brut implanté en bordure de la rivière Lot. Il y relate à sa manière huit mille ans d’histoire du vin, soutenu dans ce projet par le ministère de la Culture et la Fondation Cartier pour l’art contemporain.
Le mois de novembre voit aboutir Complicités d’évasions à Lyon puis à Créteil, un projet dont l’artiste était l’initiateur intra-muros. Chamizo n’est plus incarcéré et participe à l’exposition collective aux côtés de Gérard Garouste, Philippe Favier, Robert Combas, des frères Hervé et Richard Di Rosa…, quarante artistes ayant répondu à l’invitation de rentrer en prison pour rencontrer les détenus autour des pratiques artistiques. Chamizo est convié à participer au colloque de Créteil, et son intervention sera retranscrite dans l’ouvrage Création et prison, paru aux Éditions de l’Atelier. Puis il s’envole pour la Réunion où il fait une intervention aux Beaux-Arts du Port et peint en direct, devant les étudiants, deux portes de l’école.

1993 : la grâce
Chamizo réside en Ardèche quand, en janvier 1993, il reçoit un courrier de la chancellerie. François Mitterrand vient de lui accorder une grâce présidentielle. L’artiste est enfin libre. En mai, il expose à la galerie de Nesle, un espace magnifique de huit cents mètres carrés, au cœur de Saint-Germain-des-Prés. L’endroit est prêté à des artistes par les propriétaires, Hélène et Jacques Bonnaud. Chamizo tient là l’occasion de présenter la quasi-totalité des œuvres produites entre 1991 et 1993.
En octobre 1993, il se rend au vernissage de son exposition au centre culturel d’Andrézieux-Bouthéon, dans la Loire, accompagné d’un nourrisson: son second fils, Mahé, est né quelques semaines auparavant et fait sa première sortie. Cette exposition sera l’occasion pour Chamizo de réaliser une œuvre de commande portant sur l’histoire d’Andrézieux devant les enfants des écoles qui suivent attentivement le travail du peintre. En novembre, Chamizo emménage à Paris.

1994 : découvertes
En 1994, les expositions s’enchaînent: tout d’abord, en mars, un solo-show au salon « Découvertes » avec la galerie des 4 Coins de Roanne puis, en avril, une nouvelle exposition à la galerie de Nesle. En août, les Corridas rythment la feria de Dax; en septembre, Chamizo peint le fond de scène de la fête de l’Humanité, sur le thème de la danse, tout en participant à l’exposition « Plis d’excellence » au musée de la Poste, où sont présentées ses Lettres d’amour à Lolo, hautes de plus de deux mètres. L’année s’achève avec l’entrée de l’art contemporain au cirque: Chamizo réalise le rideau de scène pour la soirée de gala du cirque Arlette Gruss, sur une idée d’Yves Mourousi.

1995 : passeport pour l’art
En février 1995, Fragments Éditions consacrent à Chamizo un petit ouvrage appartenant à la collection « Passeport ». Deux galeries parisiennes montrent ses œuvres: Éric de Montbel en mai, puis S. 21, qui expose Jean-Pierre Raynaud, Chassepot, Richard Di Rosa, décide d’accueillir ses travaux en permanence. Le printemps est ensuite consacré à un petit séjour en Camargue pour découvrir la course camarguaise afin de préparer une exposition d’œuvres sur papier à la Maison du peuple du Cailar, en juillet.
La fin de l’année offre à Chamizo l’occasion de renouer avec le grand format qu’il affectionne: Jacques Konckier lui passe commande, pour la fondation Balenciaga, d’une œuvre de deux mètres sur deux, sur le thème de Narcisse. Puis une sélection de peintures récentes fait le voyage jusqu’à Abu-Dhabi pour une exposition privée au palais de Ganthoot.

1996 : à Surabaya
Début 1996, Chamizo crée une sculpture, Le Livre magique, pour « Livrôtrésors », exposition organisée par le centre culturel Aragon d’Oyonnax. En septembre, il peint pour le cinquantenaire de Filofax, à la galerie Gilbert Brownstone ; il s’associe à « Schizophrénies-Discordances », une présentation collective qui se tient salle Gaveau, à Paris, aux côtés de Peter Klasen, Erró, Ben, Combas… Puis la ville d’Hirson, en Picardie, accueille la rétrospective « Droits de l’homme 1986/1996 » dans l’abbaye Saint-Michel. Plusieurs projets d’expositions à l’étranger sont nés. Le premier se réalise: d’octobre à décembre, Chamizo réside et expose au centre culturel français de Surabaya, en Indonésie. Côté création, sous le pseudonyme « Chamirosa », des œuvres peintes naissent d’un travail à quatre mains, en collaboration avec le sculpteur Richard Di Rosa, d’après les contes et les légendes du monde entier. L’idée en est venue aux deux artistes, amis et presque voisins d’atelier, pour l’exposition « Rendez-vous conte » du centre culturel Aragon d’Oyonnax. Cette exposition ouvre l’année 1997.

1997 : l’Église est cathodique
Le mois de juin 1997 est celui de l’exposition « Art dans la ville » à Saint-Étienne, où Chamizo présente, chez Horizons Nomades, un petit parcours rétrospectif ainsi que les six premiers tableaux de la série « Masques » qui produit un grand effet. En septembre, la rétrospective « Droits de l’homme 1986/ 1996 » s’installe à Fourmies, en Picardie, et « Ma mythologie du cinéma » célèbre le festival du cinéma américain de Deauville, au casino.
Parallèlement à son œuvre, Chamizo s’implique activement, et volontairement sans éclats médiatiques, à des actions humanitaires en faveur des enfants. Tout au long du conflit yougoslave, il a mobilisé de nombreux amis artistes pour collecter argent et produits de première nécessité. Ensemble, ils offrent à la fin de la guerre de nombreuses œuvres à l’Académie des beaux-arts de Sarajevo. Chamizo n’est pas homme à renier son passé, aussi répond-il souvent aux demandes d’interventions lors de colloques portant sur la prison. En octobre 1997, il retrouve Caroline Legendre, qui avait co-écrit Création et prison, et il lui accorde une longue interview publiée dans Le Journal des psychologues.
À l’atelier, Chamizo poursuit sa quête de « Masques » en même temps qu’il donne naissance à une autre série, « L’Église cathodique ».

1998 : planète foot
En juin 1998, Chamizo participe à « 80 artistes autour du Mondial », une exposition collective organisée par la galerie Enrico Navarra, à Paris, avec Francesco Clemente, Jeff Koons, César, Arman, Niki de Saint-Phalle, Kenny Scharf… Chamizo ne sera à Paris que pour la photographie de groupe des artistes participants. En effet, il retourne à Saint-Étienne pour un mois, juste le temps de s’attaquer à un nouveau mur. Le thème en est Planète Foot, et le lieu est un mur pignon du quartier de La Terrasse. Une fois encore, l’artiste renoue avec le public ce contact direct qu’il apprécie tant. Passants et automobilistes le rencontrent autour de son « atelier-échafaudage » et suivent pendant quatre semaines la réalisation d’une œuvre d’art contemporain, en pleine rue. Puis il part trois semaines à Blainville-sur-Mer, dans le Cotentin, où il anime un atelier d’arts plastiques destiné aux adolescents d’un centre de vacances. C’est là, au château de Gonneville, que seront érigés les Trois Totems. L’année 1998 se clôt sur une nouvelle exposition stéphanoise, à la galerie Les Tournesols, où Chamizo présente ses tableaux aux côtés des sculptures de Richard Di Rosa.

L’année 1999 est marquée par la rétrospective. À Cahors, le musée Henri Martin, la Chantrerie et la galerie d’Art fêtent l’enfant du pays en initiant la rétrospective Chamizo. Un parcours éclaté. Puis ce sera le grand saut vers le Nouveau Monde: pour l’an 2000, à New York, Marisa Berenson offre l’occasion d’apprécier Chamizo dans sa très belle galerie de Soho. Quant aux inévitables célébrations du millénaire, le bouillonnant artiste, qui se rêve citoyen du monde, s’interroge: « Qu’allons-nous fêter? Deux mille ans de barbarie ? » Mais rebondissant, comme toujours, il ajoute déjà qu’il aimerait faire une action pour les enfants, une action pour le futur.

Quercy net rencontre le nouveau préfet du département

Premier contact pour les médias locaux avec M Michel Prosic, nouveau préfet du Lot qui vient de prendre ses fonctions. Après les présentations d’usage, tous les participants ont été invités à échanger très librement.

C’est bien évidement sur nos thèmes favoris que nous nous sommes exprimés, notamment sur notre petit patrimoine (patrimoine vernaculaire) qui, hélas trop souvent, est laissé de côté. Nous lui avons fait part de l’accroissement du désengagement par les collectivités, soit par des cessions à des particuliers ou bien encore en facilitant son élimination-transformation au profit d’activités économiques. Le bien et les lieux perdent ainsi toute leur substance et deviennent totalement illisibles. Quant au monde associatif culturel local et les habitants, ils sont dépossédés des traces d’un passé commun.

Second point abordé, celui des énergies renouvelables avec l’éolien, qui, durant ces dernières années, ont fait couler beaucoup d’encre. Le combat mené par les associations locales n’est pas contre cette technologie mais de faire reconnaître que le Lot du fait de son caractère « peu venteux », n’avait pas vocation à satisfaire les seules recherches de profit portés par des spéculateurs.

Sans attendre nécessairement de réponses précises de la part du préfet qui maîtrise parfaitement ces sujets, ce premier échange lui permet aussi de découvrir au-delà des médias traditionnels que nos différentes composantes culturelles ont également la possibilité de prendre part régulièrement au dialogue avec les services de l’Etat.

Yves Bargues : le film

Au mois d’août dernier, Yves Bargues, habitant du hameau de Benauge, commune de Marminiac, nous dévoilait une partie de la vie et de l’histoire du monde paysans quercynois de la deuxième moitié du vingtième siècle dans un extrait d’une vidéo proposée par Daniel Mezergues, un des animateurs du Forum de l’Image (jusqu’en 2010), passionné pour l’image et la sauvegarde du « parler occitan ».

Aujourd’hui ce film, dans lequel nous découvrirons l’univers du peintre Roger Bissière, est achevé et nous ne pouvons que remercier son réalisateur pour ce témoignage très émouvant. Contact Daniel Mezergues

 

Emission radio en langue occitane

– Mercredi 12 février, à 15h, sur Décibel FM 105.9/ 106.9 ou en streaming  sur 

https://www.decibelfm.fr/index.php?mact=LISEPosdcasts,cntnt01,default,0&cntnt01category=forra-borra&cntnt01orderby=custom_date_de_diffusion%7CDESC&cntnt01returnid=11 

Retrouvez Estève pour son émission mensuelle Forra-borra.

Au programme : interviews lors de l’AG de la Felco et du 50ème anniversaire du Creo Toulouse, chansons des collégiens de St Céré, idées de sorties en Quercy sans oublier musique occitane actuelle.

Notre patrimoine sensoriel va-t-il être sauvé ?

Les cloches de nos églises, les animaux de ferme, les échos de nos fêtes locales, autant d’éléments constitutifs de la société au sein de laquelle nous vivons, semblent avoir motivé nos élus qui viennent de voter une proposition de loi définissant le patrimoine sensoriel et leur entrée probable dans le Code de l’Environnement.

Nous pouvons espérer que nos campagnes seront épargnées d’une vigilance exacerbée par du matériel renifleur et autre sonomètre.

Recrutement dans le domaine de l’archéologie

Par l’intermédiaire du site archéologie, nous diffusons plusieurs offres de postes

un·e chargé·e de mission “inventaires et conservation”
pour un CDD de 6 mois renouvelable, temps partiel — 24 h hebdo — (perspective d’évolution en temps plein et en CDI)
poste à pourvoir à Castres au 1er avril 2020 (Conseil départemental d’archéologie du Tarn)
dépôt des candidatures jusqu’au 7 mars
Fiche de poste en téléchargement

2 animateur·rice·s préhistorien·ne·s
pour 2 périodes (vacances de Pâques et d’été),
logés en appartement collectif, Cité de la Préhistoire, Orgnac-l’Aven
Fiche de poste en téléchargement

e

L’occitan pels nulasses

https://cfmradio.fr/emissions/l-occitan-pels-nullasses/

 

Librairie Calligramme, bienvenue à Natalie

Fabien, Natalie, Anne et Sandrine

“Institution” dans le monde du livre et de l’art, Calligramme vient de changer de visage. Nicole a remis les clefs à Natalie (sans « h » !). Pour celles et ceux qui ne connaitraient pas les lieux, toutes les thématiques sont présentées sur deux niveaux, le second étant également réservé à des accrochages et des signatures, offrant ainsi convivialité et de belles rencontres avec les auteurs et artistes.
Dans les prochains mois, de nouveaux aménagements sont d’ores et déjà prévus principalement pour améliorer l’accueil, modifier la présentation en vitrine et redonner un coup de jeune à la salle du sous-sol qui sera consacrée aux BD et Mangas.

Calligramme, librairie indépendante est présente sur la toile et le site internet vous invite à partager les “coups de coeur” de Natalie Julia, nouvelle maîtresse des lieux et de son équipe composée d’Anne, de Sandrine et de Fabien. Un diaporama vous présente les rayonnages multicolores

La librairie Calligramme est partenaire de Quercy net

La librairie est au 75 , rue du Maréchal Joffre / 46000 Cahors
05 65 35 66 44 / julianatalie46@gmail.com
horaires d’ouverture : du mardi au samedi 9h/19h

Page 22 of 33

Fièrement propulsé par WordPress & Thème par Anders Norén