Catégorie : PATRIMOINE Page 3 of 33

Culture, patrimoines : le département lance sa Lettre mensuelle

Les institutions ont toujours un peu de mal à communiquer. Entre savoir-faire et faire-savoir, il y a toujours un peu de distance à parcourir pour réussir à faire passer le message !
Décorée de bleu, couleur associée à la sérénité, à la sagesse et au rêve ; c’est un bon choix ! on en a tellement besoin.

Vous pouvez la lire dans son intégralité en CLIQUANT CE LIEN

Dins lo temps

Difficile d’imaginer aujourd’hui le monde tel qu’il était en 1921 lorsque Hortense est née au petit bourg de Gindou dans le Lot.

Pas d’ordinateur bien sûr pour voir ces images, pas de télévision, pas de téléphone portable, pas de téléphone du tout . pas de voitures sur la route qui coupe le village en deux, pas de tracteurs dans les champs, ici presque tout le monde est agriculteur. Pas de radio, car pas d’électricité, pas de frigidaire ou de congélateur, de micro onde, de grille pain, de séche cheveux, de rasoir électrique, de volets électriques, de sonnette.

Pas d’eau courante non plus, non, en 1921 on sort juste d’une guerre qui a saigné le pays et tout se fait à la main, chez soi le plus souvent, et si on doit se déplacer c’est presque toujours à pied.

1921 rappelez vous c’était hier et tout le monde ou presque parlait occitan.

Sur YouTube, vous pouvez activer la traduction.

Un film de Daniel Mézergues

Amis de l’abbaye de Marcilhac-sur-Célé : un aperçu du programme 2024

L’association des Amis de l’Abbaye de Marcilhac-sur-Célé est partenaire de Quercy net

Les essentiels du patrimoine : Rendez-vous à Saint-Cirq-Lapopie

Le service du patrimoine de la ville de Cahors et l’office de tourisme de Cahors, Vallée du Lot proposent chaque mardi du mois d’avril une visite « Saint-Cirq-Lapopie historique ».

Niché au sommet de la falaise, le village de Saint-Cirq-Lapopie vous plonge au cœur de cette ambiance médiévale bordé par ses ruelles et ses jardins intimes. Classé parmi les plus beaux villages de France avec ses treize édifices protégés au titre des monuments historiques, vous serez séduit par son histoire et son patrimoine, entre maisons datant du XIIe siècle au XVe siècle et leurs arcades marchandes, les vestiges de son château seigneurial ou les nombreuses échoppes qui animent son centre-ville.

Source d’inspiration pour les artistes du XXe siècle, ce lieu a longtemps été au cœur de la création artistique, en témoignent les traces laissées par Henri Martin, Pierre Daura ou encore André Breton, dont on peut découvrir la demeure, labellisée « maison d’artiste ».

Départ à 10 h 30 de l’office de tourisme de Saint-Cirq-Lapopie. Tarifs : 8 € adultes / 6 € tarif réduit. Informations au public : Direction du patrimoine de la ville de Cahors : 05 65 20 88 91 ou 05 65 20 88 77. Office de tourisme de Cahors, Vallée du Lot : 05 65 53 20 65.

On peut également découvrir le quotidien des habitants de ce village depuis les origines jusqu’aux guerres de Religion (16e siècle) dans l’ouvrage signé du médiéviste Patrice Foissac et publié en 2023 chez édicausse. Il est disponible à l’Office de tourisme de Saint-Cirq-Lapopie.

Cajarc, conférence et commémoration du 6 avril 2024

 

Merci à Jean-Michel Rivière pour le partage de ses photos révélatrices d’une intense ferveur en mémoire des combattants qui se sont engagés contre l’occupant.  Le « Coup de Cajarc » du 10 avril 1944 fera entrer dans l’histoire nos résistants conduits par Jacques Chapou dans ce premier engagement rassemblant les maquis du Lot et ceux de l’Aveyron.

Cliquez les images (x 2) pour agrandir

Faites votre marché en musique ; Les concerts du marché reprennent !!

– Les concerts du marché reprennent à partir du samedi 6 avril 2024 – 

Avec la complicité de la paroisse Saint-Etienne de Cahors, « l’Association des Amis de l’Orgue de la Cathédrale de Cahors » a, pour le 14e année consécutive, organisé un série de petits concerts ou chant, musique ancienne, orgue, flûtes, violon et autres instruments qui s’alterneront pour le plus grand plaisir des visiteurs du marché.
Les quatre premiers concerts se dérouleront sous forme de « concerts commentés » sur le thème de la musique française du XVIIe et XVIIIe siècles. Nul besoin d’être capable de lire une partition, d’avoir une grande connaissance des formes musicales ! votre curiosité suffit amplement.
Chaque samedi de 11 h à 11 h 30 vous pouvez vous poser un instant dans la cathédrale pour profiter de ces moments de détente musicale. Les « concerts du marché » commencent à 11 heure précises et sont gratuits.

Détails de chaque concert du marché
sur le site des Amis de l’Orgue de la Cathédrale en cliquant CE LIEN

L’association des Amis de l’Orgue de la cathédrale de Cahors est partenaire de Quercy net

Les villages à fuir cet été… et les alternatives

Un article de Philippe Viguié-Desplaces dans l’édition digitale du Figaro nous propose quelques destinations moins fréquentées en période estivales.

Pris d’assaut par une vague humaine, comme un tsunami touristique, certains de nos plus beaux villages de France en sont devenus infréquentables entre le 14 juillet et le 20 août. Ces destinations sont à proscrire, mais des villages à quelques kilomètres seulement sont une alternative parfaites à la haute saison.

L’écomusée de Cuzals fermé au public jusqu’en 2028 !

Fermé depuis en novembre dernier et ce pour plusieurs raisons.

Essoufflement de la fréquentation, difficultés pour recruter des saisonniers, bâtiments vétustes. Cette période de fermeture permettra aux équipes de l’écomusée de procéder à un inventaire sur les collections conséquentes : 16 000 objets dont 3 276 inscrits à l’inventaire Musée de France sont à recenser (ce qui n’a jamais été réalisé totalement), à trier et à restaurer pour certains.

Aujourd’hui, il faut moderniser Cuzals sans renier le passé, garder l’esprit du musée, mais prendre en compte le changement climatique. La collectivité, qui a repris le musée il y a vingt ans, souhaite ainsi un écomusée tourné vers l’avenir et les préoccupations environnementales de l’époque comme la préservation de la biodiversité, de la ressource en eau, le pastoralisme, la lutte contre les incendies ou encore le renouveau des pratiques agricoles. La collectivité souhaite également établir un projet en adéquation avec un tourisme qui se veut plus proche de la nature.

Cuzals fermé au grand public, reste cependant ouvert aux groupes scolaires : « Des résidences d’artistes, des stages de poterie, de vannerie et les rencontres Plantes et compagnie sont maintenues ». L’écomusée ouvrira également ses portes lors des Journées européennes du patrimoine, les samedi 21 et dimanche 22 septembre. Le temps de réflexion et les travaux prendront du temps. Le Département espère une réouverture en 2028.

Source : La Dépêche du midi, 28 mars 2024

Visuel de couverture : transfert d’un pigeonnier de pignon de grange (Ségala) Quercy recherche, n° 61, 1995

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En complément du texte de nos collègues de La Dépêche, je ne résiste pas à vous ajouter le texte de l’éditorial signé Jean-Luc Obereiner, l’un des inventeurs de Cuzals, que l’on peut lire en page Une du numéro 61 du magazine Quercy Recherche :

Vous visiterez, cet été, le Musée de Plein Air du Quercy, qui ouvrira ses portes le 1er juillet (1995 ! presque 30 ans déjà). Que trouverez-vous à Sauliac ? du vieux ou du neuf ?
Vous trouverez un lieu d’aujourd’hui, moderne, mais sans agressivité, traditionnel mais sans poussière.
Le passé, à Cuzals, c’est la mémoire, notre mémoire à tous, essentiellement celle du XIXe et du début de ce siècle.
Le présent, c’est l’agrément, les loisirs, la liberté de se promener et de choisir.
Que vous vous intéressiez à tel ou tel aspect de la vie rurale de nos ancêtres, ou que vous préfériez boire frais en regardant votre bambin attraper le pompon sur un manège, vous pourrez choisir le contenu de votre journée.
Assis à l’ombre, ou l’oeil au viseur de votre appareil photo pour saisir les vaches attelées à l’araire ? vous choisirez !
Observant de près une charpente à tuiles canal (de près parce qu’elle est posée au sol) ou comparant un granit à un calcaire oolithique ? vous choisirez !
Et puis, et puis… vous ne serez pas traités en « touristes » (ces galeux…) ou en « clients ». Cuzals est conçu pour le respect de ses visiteurs. Tout simplement parce que la culture populaire que nous y montrons est celle de tout le monde, les ruraux et les urbains.
Ni musée, ni parc, ni piège à vacanciers, Cuzals n’est ni un temps de la culture, ni une baraque à frites. A l’égal de ce que pratiquent les anglo-saxons, elle est un lieu non de passage mais de séjour.
Nous vous y accueillerons avec amitié.

 

Connaissez-vous l’école des porte-drapeaux ?

Pour faire face au déclin numérique des porte-drapeaux lors des cérémonies commémoratives, le service départemental du Lot de ONaCVG a initié en 2023, une école de porte-drapeau à destination des jeunes lotois âgé de 12 à 20 ans.

L’action vise à se familiariser avec la fonction de porte-drapeau au cours d’une demi-journée de formation intergénérationnelle. L’objectif est ainsi de soutenir les associations mémorielles et les communes dans la réalisation et la bonne tenue des cérémonies commémoratives. La formation vise également à perpétuer la transmission de l’histoire nationale et locale tout en permettant à la jeunesse lotoise d’avoir un engagement citoyen.

Face au succès rencontré par les trois sessions de formation proposées en 2023, le service départemental du Lot de l’ONaCVG, en partenariat avec la Délégation Militaire Départementale, le Musée de la Résistance du Lot et les associations d’anciens combattants, a décidé d’ouvrir une nouvelle promotion de l’école des jeunes porte-drapeaux à Cahors. Cette dernière se tiendra le mercredi 24 avril 2024, de 13h30 à 18h00, dans les locaux du Musée de la Résistance du Lot situé au 83 parking Bessières. Au cours de cet après-midi de formation, les volontaires découvriront les missions du porte-drapeau, le protocole officiel des cérémonies commémoratives et les raisons des célébrations républicaines. L’histoire des drapeaux et du drapeau tricolore sera également abordée. La formation se clôturera, en présence des autorités civiles et militaires, par une cérémonie blanche organisée devant le monument aux morts de la ville. À l’issue de la formation, les stagiaires pourront porter l’emblème national aux cours des prochaines cérémonies, particulièrement nombreuses en cette année de commémoration du 80e anniversaire de la Libération.

Pour toute information complémentaire, ainsi que pour les inscriptions, nous vous invitons à vous adresser au service départemental du Lot de l’Office National des Combattants et des Victimes de Guerre au 05.65.23.62.10 ou par courriel à sd46@onacvg.fr. Inscription obligatoire. Capacité d’accueil : 20 volontaires maximum par session.

Préhistoire du Sud-Ouest fête ses 40 ans d’existence

L’association Préhistoire du Sud-Ouest rassemble des amateurs et des professionnels de la Préhistoire pour diffuser les connaissances sur le quart sud-ouest de la France. Fondée en février 1984 au musée de préhistoire Amédée Lemozi à Cabrerets (Cabrerets, Lot), sur le site du Pech Merle, l’association propose à ses adhérents depuis 40 ans un bulletin édité maintenant 2 fois par an. Pour marquer cet anniversaire, l’association organise tout au long de l’année des visites de sites archéologiques dans le Lot et Lot-et-Garonne ainsi que des conférences. Les manifestations commencent ce samedi 23 mars avec 4 mini-conférences à suivre au musée du Pech Merle à partir de 14h30 en accès libre et gratuit.

Jean-Christophe CASTEL, archéozoologue au Museum d’histoire naturelle de Genève, présentera les faunes de la dernière période glaciaire. Les fouilles récentes qu’il a dirigé dans les avens-pièges du Quercy révèlent la diversité des animaux présents il y a 10 à 30 000 ans. Ensuite Edmée LADIER, préhistorienne et présidente de l’association, brossera le portrait des sites paléolithiques de la vallée de l’Aveyron. Entre Saint-Antonin-Noble-Val et Montricoux les rives de l’Aveyron ont offert aux hommes du Paléolithique un environnement particulièrement favorable. Cette présentation sera complétée par celle de Yanik LE GUILLOU, préhistorien, qui montrera un autre témoignage de l’occupation humaine à travers les trois grottes ornées des Gorges de l’Aveyron. Enfin, Nicolas VALDEYRON de l’Université de Toulouse, fera le point sur les fouilles qu’il mène depuis 20 ans sur le site du Cuzoul de Gramat, un site de référence pour la période du Mésolithique dans le sud-ouest de la France. .

A l’occasion de cette première journée de manifestations, un hommage sera rendu à Monsieur Claude Lemaire, Président Fondateur de Préhistoire du Sud-Ouest, et en sa présence, à l’occasion d’une rétrospective de l’association. Le reste de la programmation de ce quarantième anniversaire sera aussi dévoilé, mais il restera réservé aux membres de l’association. Pour les amateurs, il est encore temps de prendre sa carte de membre !

Plus d’info sur le programme du 23 mars : https://www.prehistoiredusudouest.fr/confs-ag-pso-2024/

Contact presse : Bertrand Defois, Secrétaire de Préhistoire du Sud-Ouest / Tel : 06 86 27 79 25 / b.defois@orange.fr

Semaine de la langue française et de la Francophonie

Avec MC Solaar et ses mots qui font du bien, partageons la 29e semaine de la langue française et de la Francophonie du 16 au 26 mars 2024.

n-François Champollion en tenue égyptienne, peinture au pastel de G. Angelelli, 1828. © Crédit photo : Musée du Louvre/Wimedia Commons

Dictée solidaire : Une cité de caractère pour la défense des caractères

Ce samedi 16 mars, une dictée géante va être lue sur des centaines de sites en France, parmi lesquels un des plus emblématiques : Figeac, berceau de Jean-François Champollion. En effet, la cité médiévale qui a vu naître celui qui a déchiffré les hiéroglyphes, va faire office de salle de classe à l’occasion de la Dictée du Rotary, événement visant à informer et à lutter contre l’illettrisme. À vos stylos !

Prenez le cadre prestigieux de ses ruelles pavées et vous pourrez retomber en enfance le temps d’une après-midi. Aux côtés de nombreux participants, vous pourrez alors vous attabler dans une salle de classe à quelques « coudées royales » de la maison natale du célèbre égyptologue et manipuler comme lui les caractères. Certes pas ceux de l’Égypte ancienne, mais ceux de la langue française et faire parler votre sens de l’orthographe, de la conjugaison et de la grammaire.
Symbole de l’écriture avec son « Musee Champollion – Les Ecritures du Monde », la cité natale de l’égyptologue se prête parfaitement à l’évènement, laquelle participe pleinement à la promotion des langues de l’humanité dont la langue française et de l’excellence de leurs héritages. C’est donc dans ce cadre prestigieux que vous pourrez vous armer de vos stylos et participer à une dictée, en écoutant attentivement la voix de Marie-Hélène Pottier, archéologue, ancienne conservatrice du musée Champollion et auteur d’ouvrages et autres publications sur l’histoire des écritures et plus généralement sur les origines de l’humanité.
👉 Dictée du Rotary / samedi 16 mars 2024 à 13 h 30 / Salle Roger Laval (ancien CES) – 2, Rue Victor DELBOS – 46100 FIGEAC

Cycle commémoratif 2024 dans le département du Lot

Dans la perspective des commémorations locales et nationales qui se dérouleront dans le département du Lot en 2024, vous trouverez ci-joint le calendrier des cérémonies liées aux faits d’armes et aux sacrifices des victimes civiles ou militaires des guerres géré par le service départemental de l’ONaCVG (Office national des combattants et des victimes de guerre).
Télécharger le calendrier en CLIQUANT CE LIEN (les précisions sur les horaires seront communiquées localement et par voie de presse)

Le cycle commémoratif 2024 sera particulièrement occupé par le 80e anniversaire de la Libération ainsi que par le 70e anniversaire de la fin de la guerre d’Indochine.

Pour tout complément, il convient de prendre contact avec les services départementaux de l’Office national des combattants et des victimes de guerre / Cité Cavaignac – 127, Quai Eugène Cavaignac – CS 30046 / 46001 Cahors cedex 9 / Tél : 05 65 23 60 23 / Email : nicolas.rose@onacvg.fr

Printemps de la ruralité : la vie culturelle en milieu rural

Le Printemps de la ruralité est une concertation nationale sur la vie culturelle en milieu rural. Chaque Français, habitant, élu local ou acteur culturel, est invité à s’emparer de cette concertation nationale et à y apporter sa contribution

Que vous soyez : habitant, acteur culturel, élu,

PARTICIPEZ À CETTE ENQUETE NATIONALE en CLIQUANT CE LIEN

10 ANS APRÈS SON DÉCÈS. Maurice Faure, confident de François Mitterrand

Les pas de Maurice Faure se sont souvent mêlés à ceux du président de la République. Intimes depuis les années 1950, ils aimaient se retrouver seuls, en Quercy et dans le Périgord. Plusieurs fois ministre, l’élu du Lot nous a quittés le 6 mars 2014.

« Cher Maurice Faure, je vous dirai simplement que je suis heureux d’être ici, à Cahors ». Voilà quels sont les premiers mots qu’adresse le président de la République François Mitterrand, aux invités de l’Hôtel de Ville, le 27 septembre 1982 lors de son voyage en Midi-Pyrénées. Lequel poursuit «  parce que c’est dans ce département du Lot que j’y compte depuis très longtemps des connaissances qui se sont peu à peu transformées en amitié, amitié solide, affection et fidélité ».

L’incarnation vivante du Lot L’enfant Faure, qui rêvait de politique, est né le 2 janvier 1922 à Azérat dans la toute proche Dordogne où toutes les nuances de vert habillent l’horizon. Son grand-père vendait des vaches et des veaux. Il gardera en lui toute sa vie, cette tendance à « penser ruralité ».

Pendant près de 40 ans, il devient l’incarnation vivante du Lot.

Son père était instituteur. Sa mère dirigeait le collège de Gourdon. Il y avait de quoi « présenter Maurice au Certificat » confiait sa mère ! Il descend jusqu’en Fac à Toulouse. Avec au bout du compte un doctorat de Droit et l’agrégation d’Histoire-Géographie. Et le voilà dans l’enseignement. Humaniste soit ! Mais surtout radical-socialiste ! Car l’engagement n’a pas tardé : à 17 ans il baigne déjà dans les eaux républicaines. En 1951, à 29 ans, il est à l’Assemblée nationale. Sans interruption, député ou sénateur et maire. Pendant près de 40 ans, il devient l’incarnation vivante du Lot. Vingt-six combats, vingt-six victoires. Dans son canton de Montcuq, le candidat Faure rafle à chaque coup presque 90 % des suffrages. Fallait-il qu’on ait confiance en lui !

« On a appris à se connaître »

Le lendemain de sa victoire en mai 1981, Mitterrand convie chez lui à déjeuner rue de Bièvre à Paris, Lionel Jospin, André  Rousselet et… Maurice Faure. Pourquoi lui, le député de Cahors qui avait appelé à voter Michel Crépeau au premier tour de la présidentielle et qui se voit proposer le ministère de la Justice ? Ce geste surprend beaucoup de monde chez les Socialistes. Pourquoi à lui autant de reconnaissance ?

Bêtes politiques, les deux hommes se comprennent très vite et vont devenir complices.

Parce que le nouveau président lui doit beaucoup. En mai  1958, Maurice  Faure est ministre de l’Intérieur. Mais de Gaulle arrive : une période noire commence pour François Mitterrand. Traité comme un pestiféré à gauche, c’est un homme seul depuis l’obscur attentat de l’Observatoire (octobre 1959). Cette affaire marquera terriblement son destin. Plus personne ne veut de lui. Bêtes politiques, les deux hommes se comprennent très vite et vont devenir complices. « Un jour je l’ai invité à dîner à la maison. Ça, je crois qu’il ne l’a jamais oublié… Et on a appris à mieux se connaître » rapporte Maurice Faure à la journaliste Catherine Nay.  Le Lotois lui avait rendu un autre service. Et de taille ! En 1965, la gauche peine à désigner un candidat pour contrer le général de Gaulle à l’élection présidentielle. Maurice Faure, alors président du parti radical-socialiste, a des atouts. La gauche pense à lui. Mais celui-ci se récuse, ne se jugeant pas assez disponible pour une longue campagne électorale nationale. « J’étais amoureux d’une pharmacienne de Cahors ! » détaillerat-il plus tard à Catherine Nay. Ses raisons personnelles l’emportent et offrent à Mitterrand la plus grande chance de sa vie politique. Un beau cadeau que ce dernier n’oubliera jamais.

Ses marches avec François Mitterrand

«  On aime se promener tous les deux dans tous les coins du Lot chaque fois que l’occasion nous en est donnée  » insiste publiquement François  Mitterrand en septembre 1982. Dès les années  1970, le patron du Parti Socialiste devient l’un des hôtes réguliers de l’élu du Lot. Avec le temps, les marches des deux amis deviennent plus fréquentes  : plusieurs fois par an « sur les Causses du Quercy, autour de Saint Cirq-Lapopie et de PechMerle ». Ou bien autour de la propriété de Maurice Faure à Saint-Pierre-de-Chignac près de Périgueux : « Dès 1981, l’avion présidentiel (un Mystère 20) se posait sur l’aéroport de Bassillac. Au volant de sa voiture, Maurice Faure amenait l’hôte de l’Élysée jusqu’à son logis, sans motards ni préfet où les attendaient le déjeuner avec son rituel menu : foie gras, omelette aux truffes et cèpes à la périgourdine. À ce tête-à-tête fort peu diététique suivait la traditionnelle promenade à pied à travers bois et champs. Plusieurs kilomètres avec un arrêt dans le bourg, au café pour boire une eau minérale. Puis le président regagnait Paris ».

Les deux hommes avaient la même passion de la marche au cœur de la nature, la même sérénité complice.

Les deux hommes avaient la même passion de la marche au cœur de la nature, la même sérénité complice, comme débarrassée de toute ambition et oublieux des difficultés de la vie. En bon confident intègre, Maurice Faure ne dévoilera rien de ses balades à travers champs. Parlaient-ils de la France ou des chênes ? Avant de souligner qu’il était «  beaucoup plus lié à l’homme qu’à son œuvre… On avait tellement de souvenirs en commun, ajoute l’élu lotois. On discutait de tout et de rien, de nos amis disparus, beaucoup de politique et de littérature et puis bien sûr des femmes, celles qu’on a eues, celles qu’on n’aura jamais. Disons que nous nous promenions et que nous bavardions. Tout cela, le président, homme d’une culture immense, aimait bien. Et je le faisais rire, beaucoup rire, car il avait un côté austère, quasi-monacal » précisera le maire de Cahors à Catherine Nay.

« Dans le Lot je respire mieux »

Pourquoi l’un a souhaité diriger la France depuis Paris, l’autre a préféré la vie politique de province ? Par paresse ou nonchalance ? L’obstination, la persévérance, la ténacité, l’acharnement même, symbolisaient le politique Mitterrand : tard couché, tôt levé, sans ménager son temps ni sa patience, c’était un moine-soldat de la République. Alors que Maurice Faure n’a jamais été prêt à se battre pour une fonction. Il laissait couler la vie à la manière patiente des méandres du Lot. Le Lotois était un homme qui aimait la vie et ses plaisirs. Lesquels passaient avant tout : « Je n’en demande pas plus » disait-il. Et il fallait le croire lorsqu’une moue étirant les lèvres, il admettait simplement : « j’aurais pu être vingt fois ministre. Mais je me plais plus ici que dans la Capitale. Je n’aime pas la ville, pas même Paris. Dans le Lot je respire mieux. Ce fut peut-être la faiblesse de ma carrière politique nationale » livrera-t-il à « Dire Lot » en février 1991. •

André DÉCUP

Avec l’aimable autorisation de l’auteur et de notre hebdomadaire La Vie Quercynoise.
Image d’illustration : Nelly Blaya. www.lot.fr : 1987, inauguration de la déviation de Roquebillière.
De gauche à droite, au premier rang : Serge Juskiewenski, le préfet François Leblond, François Mitterrand, Maurice Faure, Martin Malvy, Marcel Costes. En arrière plan : Alain Chastagnol, Marc Baldy, Bernard Charles

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