La légende de Catus d’après une étude de Mr l’Abbé Lacoste, obligeamment communiquée par Monsieur Courtil et relevée dans une publication sur le Prieuré de Catus dont l’auteur est Monsieur de Valon Ludovic.
Il existe non loin de Terrier un gouffre de forme circulaire de 25 m de diamètre sur 15 m de profondeur dominé par une excavation : c’est la grotte du chat. Jadis les habitants de la contrée ne passaient sur ce point qu’en tremblant, tant était vivace le souvenir d’un événement singulier et tragique dont le lieu fut le théâtre.
La légende raconte : A une époque reculée, un énorme chat sauvage avait choisi cette grotte pour son repaire. Il faisait de nombreuses victimes et terrorisait le pays. On ne parlait partout que du redoutable animal. La désolation était telle que le seigneur de l’endroit résolu de faire périr le monstre. Il promit, à celui qui le tuerait, sa fille en mariage et la moitié de sa seigneurie.
Voici qu’un jeune et beau cavalier, fort, courageux et décidé se présente au seigneur qui l’embrasse, lui donne un superbe cheval et l’arme de pied en cap. La belle héritière l’admire et craint pour ses jours. Le cavalier part, s’avance dans la grotte, faisant retentir les échos du galop de son coursier. Le chat l’entend, sort de sa retraite et bondit sur le jeune homme ; mais avant que le monstre ne l’étreigne, le cavalier lui enfonce l’épée dans le ventre jusqu’à la garde.
Notre héros, couvert de sang et chargé de son trophée revenait en toute hâte au castel, quand, fou d’orgueil et ivre de joie à la pensée de la récompense il s’écrie : « Que Dieu veille ou non, la fille du seigneur est à moi. » A peine eut-il proféré ce blasphème que le cheval s’abat, et lui-même tombe mort. La chute fut si violente que les genoux du cheval, le casque du cavalier et la tête du félin laissèrent leur empreinte sur le rocher.
Les habitants de Terrier montraient, il y a encore quelques années aux curieux ces empreintes que le temps et la circulation avaient laissé perdurer jusqu’à ce que les travaux prescrits par la DDE détruisent ces « témoignages ». Le hameau le plus voisin, singulière coïncidence, s’appelle « le cavalier » et l’endroit ou se trouvaient les traces portait le nom de « lo Piado » qui signifie dans le patois local, empreinte du pied. Ce serait de ce fait étrange, perpétué par la légende, que le nom de Catus (Chat en latin ) aurait été donné au bourg voisin, qui prit naissance dans la vallée du Vert.