Selon la tradition, Saint Namphaise apparaît en Quercy à la fin du 8e siècle. C’est alors un preux guerrier, un compagnon de Charlemagne qui, lassé de la guerre et de ses massacres, a décidé de se retirer en religion et de devenir ermite. Venu dans le Quercy, il cherche alors dans les vastes solitudes boisées un lieu propice à la méditation et à la prière. Il le trouve d’abord à Lantouy, près de la vallée du Lot où il fonde un monastère, mais très vite sa popularité l’accable et il abandonne les lieux.
Un couvent de religieuses lui succédera qui aura un destin tragique : les nonnes tombent dans le paganisme et sacrifient des enfants aux dieux des abîmes. Le couvent est rasé et les nones dispersées. Saint Namphaise séjourne alors au monastère de Marcilhac, dans la vallée du Celé, mais, d’où il s’enfuit en quête d’une plus grande solitude. Il la trouvera sur les hauteurs de Quissac, dans une grotte, près d’une petite colline nommée l’ouradour qui sans doute est une déformation du mot latin oratorium : petite chapelle.
Là, dans les solitudes ventées et surchauffées du Causse, il trouve sa voie qui le réconcilie avec les hommes : il va creuser des lacs. C’est en effet à lui que la tradition attribue l’origine de ces centaines de bassins, de tailles et de profondeurs diverses, qui parsèment le Causse. Saint Namphaise vieillit lentement, devenu le patron des bergers et des troupeaux. Jusqu’au jour où sa route croisa un taureau furieux. Ce dernier chargea et Saint Namphaise n’eut que le temps de jeter le plus loin possible son marteau de mineur. Il tomba à Caniac, la paroisse voisine, où on éleva une église pour recueillir la dépouille de l’ermite. Saint Namphaise y repose toujours dans la crypte et guérit les épilepsies pour peu que l’on passe à genoux sous les piliers de son tombeau.