Patrick DELMAS Felibre Majoral Cigalo de la Tour Magno
La décision de bâtir un pont qui enjamberait le Lot à l’ouest de la ville de Cahors, fut prise en 1306, par deux membres du conseil de la cité. Deux années après, au son des cloches et devant une foule considérable, on posa la première pierre. L’évêque répandit sa bénédiction et récita tout ce qu’il savait comme prières. Ce ne fut que réjouissance et toasts innombrables. Tout le monde riait, tout le monde chantait. Les farandoles se déployaient dans les rues et le long des remparts. Il faisait nuit que la fête durait encore…
A l’époque, architecture et aisance régnaient d’une manière incontestée, dans la ville fortunée. On y faisait grand commerce de vins, de laine, et de bois. Banquiers aux doigts crochus ou changeurs, comme on disait en ce temps là, faisaient merveille. Cahors était à son apogée. La cité rayonnait de toute sa grande influence. Ah ! Le bon temps, l’heureuse ville !
Sous l’influence de son enfant, Jean Duèze qui en 1316 devint le Pape Jean XXII, la situation dura encore quelques temps. Le pontife souverain s’employa à en faire une place de premier plan. Il transforma l’école cathédrale en une véritable Université avec ses quatre facultés et les mêmes privilèges que les Universités de Toulouse et de Paris. Tout allait pour le mieux. C’était une période faste pour tous.
La vie allait son train. Et pour tout dire, après une ardeur sans pause, le vent tourna. La construction du pont commença à traîner en longueur. On aurait dit que jamais, elle ne s’achèverait. Les Quercynois se faisaient même à l’idée de voir le travail abandonné. Quel dépit ! Quelle honte ! Le rire n’était plus de mise. Las, de sortir l’argent de la bourse, les seigneurs criaient à la tromperie.
La colère venait d’une ville mécontente et impatiente. Ce pont est une source d’ennui criaient certains. Et ça va mal tourner… C’est assez supporté et la bonde de la patience finira par péter. C’est l’heure de manier le bâton ! Criaient les plus courroucés.
C’était prévisible ! Mais aussi, on ne prend jamais conseil auprès de nous, les anciens…répliquaient les vieux, en haussant les épaules.
De joyeuse et enjouée qu’elle était, la ville devint moins avenante. Elle semblait endormie dans sa gloire passée. On ne pouvait plus laisser les choses en l’état. L’agitation était toujours à craindre. Aussi, dans la crainte de troubles, on convoqua une assemblée publique. Elle fut très animée. Les notables cherchèrent les moyens de calmer une colère légitime et de dépasser une faiblesse qui ne durait que trop.
Des hommes de pensée et de raison délibérèrent. Ils affirmèrent que la réputation de la ville souffrait. Cependant, ils firent valoir, tout le parti qu’on tirerait de l’achèvement de ce travail. Clefs de l’avenir pour les nouvelles générations. On décida de faire table rase du passé, et de renvoyer aussitôt le maître d’œuvre qui n’était plus l’homme de la situation. A la bonne heure ! La rumeur courait que le pauvre bougre allait tout seul à l’abreuvoir. Un comportement peu apprécié. Désormais, la construction se devait de prendre le pas sur tout. L’intérêt de la ville l’exigeait.
Un matin du mois de janvier, les événements se précipitèrent. Un nouveau maçon se présenta. Il semblait ne pas avoir froid aux yeux et affirma à qui voulait bien l’entendre, ne pas tenir à la commande. Il se dit à la hauteur, pour venir à bout d’un travail qui faisait parler et déparler les gens. Sa manière avenante et franche plut. Il ne semblait pas né de la dernière pluie. Du coup, les consuls pensèrent que ce dernier avait un passé riche d’expérience pour donner confiance. Ils lui laissèrent carte blanche. Mais en lui faisant comprendre toutefois, qu’il se devait d’achever, coûte que coûte, avant les prochaines vendanges.
Oeuvrez comme bon vous semble, mais en cas de manquements attention ! Ce ne sont pas des paroles en l’air.
Le maçon accepta. Il confirma qu’avec lui, l’affaire trouverait enfin une conclusion heureuse. En temps et en heure. Ce qui est promis sera tenu fit il un peu orgueilleux, en se tournant vers les autorités qui l’entouraient. Vous n’avez pas besoin de vous inquiéter. Il en sera comme vous l’entendez. Au risque d’y perdre la vie.
Les notables établirent et portèrent aussitôt par écrit, les conditions de cet accord. Pour finaliser le marché, les protagonistes se frappèrent dans les mains avec solennité. Bientôt, bourgeois et marchands, tout le gratin de la contrée, en grande tenue, vinrent le saluer et lui porter leurs vœux de réussite. L’espoir renaissait. Mais, le temps était compté et il restait encore beaucoup à faire !
Le nouveau maître ne se perdit pas en atermoiement. Il n’était pas homme à brasser du vent. En un rien de temps, il distingua les priorités, se mit à l’œuvre avec l’ardeur que vous devinez et une volonté farouche de changer le fond des choses. Aussitôt, il fit preuve de grandes capacités et d’un sens aigu des réalités. Par la seule parole, il avait la manière pour commander les gens et les faire courir à son rythme. Il ne se laissait point détourner de son chemin et aucune difficulté ne semblait en mesure de diminuer sa foi. Il remuait ciel et terre et motivait sans cesse un échantillon d’ouvriers choisis qui convoyaient des blocs de pierres. Il allait de l’un à l’autre, maniant la règle et la truelle, grimpant d’un échafaudage à l’autre.
Tout allait pour le mieux et se déroulait comme prévu. Maçons, charpentiers, terrassiers, unis comme des frères, chacun de son côté, accomplissaient un travail irréprochable. Sans s’économiser. Les fondations assurées, les piliers montaient et les voûtes s’élevaient. Bientôt, c’était sur, à l’automne prochain, le Pont Valentré serait maître de l’horizon. Il provoquerait l’admiration de tous.
Avec cette réalisation, la vie du maître maçon prendrait un virage. Un vent de gloire soufflerait pour lui. Il goûterait enfin aux promesses de la vie en la marquant de son empreinte. Finie l’existence étriquée, menée jusqu’à ce jour… Rassurés, les consuls eux, soupiraient profondément, pas mécontents de voir un tel changement. Pour la première fois depuis fort longtemps, la ville retrouvait bonheur et activité.
Ce fut un matin du mois de mars, que quelque chose commença à se détraquer dans la tranquille existence du chantier. Vint un mauvais passage, où tout alla de travers. Un matin, un jeune manœuvre pris d’un étourdissement, glissa tête bêche de la hauteur d’un échafaudage. Il vint se briser le crâne, devant l’équipe épouvantée. Cette disparition provoqua un grand remue ménage. Un malheur ne venant jamais seul, à la même période, la pluie tomba, sans discontinuer, six jours durant. La rivière en crue, charriait des eaux rouges, couleur de sang. Elle emporta chaussées et barrages, semant terreur et désolation sur son passage. Il n’en fallait pas plus, pour arracher la ville à sa sérénité et éveiller la méfiance. Le long des rives du Lot, désormais, on chuchotait. Des rumeurs se répandaient. Le soir, à voix basses, on parlait de sorcellerie, d’influences maléfiques ou du mauvais œil… On envoya même en procession, les hommes d’église, pour déposséder le lieu qui semblait maudit.
Le temps passait : Les jours et les semaines. Il fallait se rendre à l’évidence : le chantier traînait en longueur. Transformé qu’il était en un incroyable cauchemar. Craintifs et découragés, la plupart des ouvriers étaient sur le point de virer la veste. La discipline se devait d’être maintenue et le maître maçon essayait bien de mettre tout le monde au pli. Peine perdue ! Il semblait bien seul désormais, pour faire front. Comment cacher l’affreuse réalité ? Ce pont décidemment semblait ployer sous le poids de la fatalité. Dompté par le mauvais sort, il n’en finissait pas de répandre secrets et mystères…
Les relations, comme vous pouvez l’imaginer, étaient à l’orage. Cela mena la colère des consuls qui poussaient par l’impatience, haussèrent le ton et lui parlèrent du pays. C’était compréhensible.
On n’avait pas besoin de ça… Ce fanfaron nous aura vendu du vent. Vous ne voyez pas le chemin emprunté ? Avec lui, les choses n’ont pas évolué dans le bon sens et on n’a rien gagné à changer ! Brama un dégourdi. Puis d’ajouter le regard noir et les bras au ciel : Nous lui ferons voir que nous ne sommes pas de l’espèce des plaisantins. Ce n’est pas de la moelle de sureau que le sang des Quercynois . Il rassemblera vite ses affaires celui là aussi…
Les protestations fusaient de partout. Le feu couvait et le maître maçon dansait sur la braise. Comme on exigea de lui une explication, il baissa la tête pour se donner bonne contenance et choisit de plaider patience. Mais la vérité, limpide, sautait aux yeux. Quelque chose au fond de lui, lui disait que cette folle promesse serait bien difficile à honorer. Et maintenant, le pauvre, il se voyait boire le calice des humiliations. Il ne pouvait plus faire machine arrière ou se dédire. Comment trouver une porte de sortie honorable ?
Passaient les jours et les semaines. Nous étions le 21 août. Les vendanges approchaient. Aux dires de certains, elles seraient hâtives. Bientôt, on en proclamerait le ban. De l’autre côté de la rivière, sur les collines voisines, le raisin mûrissait. Il se gonflait sous l’ardeur du soleil cuisant. Toute la ville était en effervescence. A chaque coin de rues, tonneliers, cercleurs, apprêtaient la futaille et les cuves disjointes. Haut la mailloche et les doloires ! Les vignerons en arrangeant paniers et entonnoirs criaient à plein gosier dans la langue du terroir :
Le vin Quercynois est un vin de vaillance, Généreux et fort comme la terre et la soleillée, Guérissant l’âme et le corps de toute meurtrissure
Même en se hâtant plus que de raison, la partie semblait perdue. Le maître maçon ne pouvait plus faire face. De toute évidence, le marché ne serait pas respecté. Il secouait la tête. Le regard perdu. Honte et remords s’emparaient de lui. Le visage malingre et l’œil fiévreux, des idées sombres dans la tête. Miné, il se laissait peu à peu gagner par un profond désespoir. Non pas qu’il ait peur de la mort mais, en homme de devoir qu’il était, il sentait meurtri aujourd’hui, dans sa fierté de mâle et son orgueil Et ce manquement lui pesait.
Englué dans le doute, quelque chose se devait de basculer. Notre homme n’y tenait plus. Il en était là, à produire des idées noires, de toutes sortes. A la longue, la lumière vint. Une idée curieuse, germa dans la tête du maître maçon.
Un soir, en secret, il prit sur lui, d’aller consulter une sorcière. Certes, il ne le fît pas sans hésiter. Mais, il n’avait plus le choix. On mettait sur le compte de cette vieille sorcière, une multitude de choses qui passaient l’entendement et vous faisaient dresser les poils. Bien souvent, elle jouait de son pouvoir surnaturel. C’était là, peut être, la garantie de trouver réponse a son problème. Encouragé par l’obscurité, en cachette, il quitta la maison. Le cœur serré et l’âme souffrante, dans le grand silence de la nuit, il se dirigea vers le village voisin. Quelques chiens aboyèrent, mais personne n’ouvrit ni portes ni fenêtres. Il passait incognito et sans bruit.
Au bout de deux heures d’un parcours malaisé, il pénétra dans la maison de la sorcière. Une demeure creusée dans la roche, recouverte de buissons et de lierres qui en disloquaient les murs. Il était dans ses petits souliers. Pour peu, on lui aurait fermé le derrière avec un pois chiche. Il restait immobile, sans oser bouger. Une fois encore, un temps d’épreuve se présentait à lui. La ronde et les cris des chauves souris excitées, lui laissaient imaginer que sa dernière heure était venue. Il se recommanda aux Saints du Paradis. Mécréants ou dévots, il en est de même pour tous, quand la peur vous saisit. La faible flamme d’une chandelle lui procurait un peu de lumière. Les secondes passaient longues… Tout d’un coup, la sorcière se trouva face à lui. Courbée de vieillesse, toute de noir vêtue, elle traînait une jambe blessée en s’appuyant sur un bâton. Son œil crevé, défigurait un visage ridé et affreux qui aurait effrayé le cœur le plus endurci.
Homme, je sais ce qui te mène ici. Ainsi que l’angoisse et les pensées qui te taraudent, aujourd’hui. Mon œil avisé ne peut pas être trompé… dit elle.
Puis en fouillant dans l’obscurité, elle saisit sa baguette et un livre de sorcellerie dont les feuilles étaient à moitié rongées par les rats. Elle l’examina peu de temps, et prononça des paroles incantatoires. Elle fit une grimace et affirma d’une voix fêlée :
Je n’ai pas la possibilité de te sortir de l’embarras. Le Diable, lui seul, en est capable. Cependant, s’il te donne un coup de main, tu devras te plier à ses volontés. A toutes ses volontés… Sans quoi, tu ne goûteras pas le vin nouveau…
Un long ricanement suivit ces paroles et la sorcière disparut. Notre homme resta là, un instant, dans ses pensées. Il n’arrivait pas à distinguer ce qu’il venait de vivre et ce qui l’attendait réellement. L’idée de faire appel au Diable, ne lui plaisait qu’à moitié. C’est sur, l’affaire était risquée. Mais en se raisonnant, il pensa qu’il ne pouvait pas laisser s’éteindre, la dernière lueur d’espoir qui lui restait. Il fallait en passer par là.
L’échéance approchait à grands pas. Il s’agissait de précipiter les choses. L’attente ne fut pas de longue durée. Les esprits maléfiques, tout le monde le sait, ont des oreilles qui traînent partout… Le lendemain, à la tombée du jour, par un mystérieux hasard, alors qu’il promenait sa peine seul, le long des rives, se leva un vent qui le fit tressaillir. Puis, une sorte d’éclair descendit du ciel et, le tonnerre gronda. Le maître maçon, le souffle coupé, en fut comme assommé, ne sachant plus où il était. Il sentit autour de lui comme une étrange présence. Dans un tourbillon d’eau trouble, tout d’un coup, il vit apparaître, une bête dotée de cornes qui ressemblait fort au diable avec sa queue en forme de trident et sa grande fourche à trois dents de fer. Passée la première émotion, le maître maçon s’ouvrit franchement. L’heure des confidences était venue. Le Diable qui depuis longtemps, devinait ses intentions, riait déjà sous cape… Et sans plus attendre, il y alla de sa proposition. Il marchanda l’âme du maître maçon en échange de l’achèvement du pont !
Surpris par ce qu’il venait d’entendre, le pauvre malheureux, serra les mâchoires. Il savait parfaitement, qu’il ne pourrait point échapper à ce marché. C’était là, le prix à payer. Aussi, fallait il consentir au bon vouloir du Diable où le pari serait perdu… Il ne restait plus qu’une semaine avant le début des vendanges. Le jour tant craint viendrait bientôt.
Va pour ça. L’affaire est entendue dit le maître maçon qui ne se considérait pas encore perdu.
Mais, tu le sais bien, au jour d’aujourd’hui, personne ne donne rien pour rien… Aussi, en échange, aussitôt le pont achevé, tu devras accomplir une dernière chose pour moi. En cas d’échec notre pacte sera rompu et nous serons quittes…
Le Diable, pris à l’improviste, resta un instant interloqué. Le sifflet coupé, il avala sa salive.
Puis, il ronchonna quelques propos entre les dents. Mais, habitué qu’il était à ne jamais céder, devant rien, il précisa : J’achèverai avant la fin de la semaine. Le travail n’est rien pour celui qui sait le prendre ! Et sur ce, son rire se perdit dans la nuit.
Cela paraissait à peine croyable, mais le lendemain quand le soleil se leva, les gens s’aperçurent d’un changement profond et radical. Ils n’en revenaient pas. A côté du maître maçon, un inconnu dirigeait la manœuvre à la hâte et d’une manière magistrale. Excité au travail, il se surpassait véritablement. Se dépêchant de brandir la truelle et de courir partout. De ci delà, en haut en bas, devant derrière. Ce qui jusqu’alors, n’était que travail pénible et peine, était accompli en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Ouvriers et badauds croyaient rêver. Ils débordaient de joie. Imaginez un peu, si les gens jasaient … Le pont, presque achevé se détachait dans le ciel. Il s’agissait maintenant de couvrir de lauses, les trois tours et de paver le chemin d’accès. Une bagatelle, pas plus…
Aussi, le soir, le Diable on ne peut plus content, arriva. Il se frotta les mains et chantait déjà victoire.
Tout compte fait, je m’en suis bien sorti fit il un peu fier. Demain, comme prévu l’affaire s’achèvera à mon avantage…
Mais le maître maçon malin le coupa sans ménagement : Pas si vite ! Tu n’es pas encore au bout du chemin. Tu vois, là haut, cet ouvrier perché, en train de pétrir de la terre glaise dans un baquet. A charge pour toi de lui fournir l’eau dont il a besoin.
Et les yeux brillants de malice, il lui tendit un crible pour assurer le transport… Et maintenant pensa t’il : « A toi de jouer ! »
Le Diable se saisit de l’outil grillagé et cessa de rire. Enragé, il descendit au bord de la rivière. Il trempa le crible dans l’eau et se précipita dare-dare, vers la tour. Dégoulinant de sueur, il allait de l’un à l’autre mais, toute l’eau passait à travers la toile de fer, avant qu’il n’arrive au sommet… Il me se rebuta point et recommença à plusieurs reprises. En vain. Les jurons n’y firent rien ! Tenu de reconnaître sa défaite, il abandonna au milieu des rires et des railleries. Il plongea dans le Lot en répandant une kyrielle de jurons.
Le soir, alors que le maître maçon, l’âme en paix, se laissait aller à la contemplation du chantier, il constata la disparition d’une pierre d’angle de la tour centrale. Il la découvrit qui traînait au pied de l’édifice. Il l’examina et chose étrange qui lui donna chair de poule, il distingua, cinq coups de griffes dessus. Aussitôt, il pensa que le Diable griffu, n’en avait pas encore fini avec son œuvre malfaisante. Le moment était venu d’y mettre définitivement le holà.
Aussitôt dit, aussitôt fait. En lieu et place, de la dite pierre, il en fit placer une autre, mais rapportée celle-ci, de Terre Sainte, par un croisé. Puis, le maître maçon, lui-même, marmonna des prières de sorcellerie. Ainsi, pensa t-il la pierre ne pourrait point échapper à la protection du Bon Dieu… La veille de l’inauguration, le diable, au crépuscule, grimpa en cachette jusqu’à la tour centrale. Il tendit la main, pour arracher une nouvelle fois l’objet, sans ménagement. Mais quand il fut pour la retirer, voici qu’il resta figé. Il se remua, se démena et se tordit dans tous les sens, des heures durant. En vain.
Le lendemain, quand le coq poussa son cri, le Pont Valentré se dressait magnifique. Les comptes réglés, le maître maçon se signa et pleura de joie et de soulagement. L’histoire n’a pas gardé mémoire de son nom. C’est le Diable au contraire qui a laissé son emprunte et qui hante l’esprit des Quercynois. Vous n’avez qu’à lever les yeux vers la tour centrale, vous le verrez pétrifié dans la pierre. Pour toujours…
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