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St Namphaise créait des lacs …

Sur les plateaux quercynois arides, comme le Causse de Gramat, l’eau fut souvent un souci constant.

Aucun effort n’était ménagé pour la capturer avant sa fuite dans les profondeurs… Chaque habitation avait sa citerne alimentée par le ruissellement des toitures. Dans les pâturages les plus éloignés, de grands bassins creusés dans les affleurements rocheux compacts, recueillaient la pluie pour abreuver le bétail.

La légende attribue ces « lacs » à Saint-Namphaise : en effet cet officier de Charlemagne, devenu ermite de la forêt de la Braunhie se serait dévoué à cette tâche afin d’adoucir la vie des bergers et des brebis en saison de sécheresse, et fait creuser les rochers dans les rares endroits où l’eau de pluie n’est pas « avalée » par le sol poreux.

Son tombeau, conservé à Caniac-du-Causse, fut le but d’un pèlerinage dès le Moyen Age. On venait y évoquer le Saint pour la guérison du « mal caduc », l’épilepsie.

On peut voir «un lac de Saint-Namphaise» au nord de Livernon, en bordure de la route : c’est un miroir d’eau au pied d’une caselle.

Le Lac de Lacam ou le mariage de l’eau avec la pierre
lacamIl s’agit sans doute du site rural le plus photographié du Quercy tant il est emblématique des paysages du Causse. En effet il marie deux éléments : l’eau et la pierre, l’un trop rare, l’autre trop abondant. En effet les agriculteurs pour rendre leurs champs cultivables devaient d’abord l’épierrer : un travail fastidieux, réservé en priorité aux enfants dont la petite taille leur permettait de se courber avec – paraît-il – moins de fatigue ! Les pierres ainsi récupérées servaient d’abord à borner la parcelle par des murs, puis à construire un abris pour le bétail. Ensuite, on creusait un lac artificiel, qui profitant des pentes supérieures, récupérait l’eau de pluie et servait ainsi d’abreuvoir.

Quissac :  Le lac des places. Taillé assez profondément dans le rocher, de forme rectangulaire, avec un côté en pente douce, ce bassin est le modèle type des lacs de Saint Namphaise.

Il n’y en pas moins de trente et un sur la commune et plusieurs centaines, de tailles très diverses, sur le Causse. Ils ont toujours servis d’abreuvoir pour les troupeaux, et parfois de lavoir, quand un côté du bassin est constitué de pierres lisses et inclinées. Alimentés par des sources ou bien l’eau de pluie ou de ruissellement, ces réservoirs d’eau ont permis, pendant des siècles, à une agriculture pastorale de se développer sur un terroir réputé pour son aridité.

 

Sols et sous-sols

d'après Jean-Fourgous, A travers le Lot, 1985.

D’une superficie de 5 226 kilomètres carrés, le Lot appartient à la partie Sud du Massif Central et se rattache à l’Est à l’Auvergne. De ce dernier côté, le sol est formé de roches granitiques anciennes, avec une altitude moyenne de 600 m et le point culminant du département, le pic de Labastide-du-Haut-Mont, atteint 781 m. En bordure de ce pays montagneux – dit « Ségala », parce que seul le seigle y mûrissait – se rencontre une bande large d’environ 10 km constituée de terrains argileux et marneux. C’est le « Limargue », propre à la culture et aux pâturages, rappelant un peu certains paysages de Normandie.

Un sol analogue constitue le début de la plaine d’Aquitaine, au Sud-Ouest du département, dans le « Quercy Blanc », ainsi nommé à cause de ses collines blanchâtres. Son sol est composé de calcaire d’eau douce et de molasses. Dans le Nord-Est, touchant au Lot-et-Garonne et à la Dordogne, est la « Bouriane » , région fraîche et verdoyante où poussent le pin et le châtaignier. Le sol est formé de calcaires gréseux moins perméables que ceux des Causses.

Le reste du département – près des deux tiers de sa surface – est formé par les plateaux des « Causses » , plateaux ondulés d’un paysage plutôt mélancolique, élevés en moyenne de 300 m et aux larges horizons peuplés pour beaucoup de bois de chênes. On y distingue : dans la partie supérieure du département, au Nord de la Dordogne, le Causse de Martel ; entre Dordogne et Lot, le Causse de Gramat – le plus vaste, mais aussi le plus sauvage et le plus désolé – avec la région de la Braunhie (prononcer Brogne) autour de cette ville ; dans le Bas Quercy, le Causse de Limogne dont l’aspect est beaucoup plus méditerranéen.

Ces Causses sont formés par des terrains calcaires, très perméables, d’une surface sèche et aride, à l’herbe rare mais savoureuse pour les moutons ; le fond et le versant des vallées qui les coupent sont cultivés. Privée d’eau superficielle dans les hautes terres, cette partie du Lot est le domaine des gouffres, grottes et rivières souterraines. Absorbées par les fissures, les eaux se sont enfouies dans le sous-sol depuis des millénaires, créant des cavernes dont les voûtes se sont parfois effondrées (gouffres, igues, abîmes naturels ; cloups, vastes cuvettes creusées par dépression ou par érosion superficielle), forant des galeries, laissant après leur disparition des grottes décorées de concrétions. En d’autres cas, les eaux, après avoir circulé sous terre, reparaissent au jour sous forme de résurgences, comme à la fontaine des Chartreux, à Cahors, aux sources de l’Ouysse, près Rocamadour, ou à Font-Polémie, dans la vallée du Vers. En plus du gouffre et de la rivière souterraine de Padirac, il est possible de visiter un certain nombre de grottes accessibles au public : Pech Merle (Cabrerets), Cougnac (Gourdon), Lacave, Presque, Bellevue (Marcilhac)… Deux affluents de la Garonne, la Dordogne et le Lot, traversent le département d’Est en Ouest.

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