Gaston Monnerville est né en Guyane française, à Cayenne, le 2 janvier 1897. Excellent élève du collège de Cayenne, il est reçu, en 1912, au concours des Bourses Métropolitaines. Il quitte la Guyane et entre en classe de seconde, à Toulouse, au Lycée Pierre Fermat (Hôtel Bemuy).
Il s’y montra un élève particulièrement brillant, aussi doué pour les sciences que pour les lettres. Puis, étudiant aux facultés de lettres et de droit de Toulouse, il passe à la fois sa licence ès lettres et sa licence en droit, avec félicitations du jury.
C’est également avec félicitations du jury qu’il est reçu, en 1921, docteur en droit, après avoir soutenu une thèse sur » L’enrichissement sans cause « . Cette thèse sera honorée d’une souscription du ministère de l’Instruction Publique et primée au concours des thèses.
Le fils d’Outre-Mer que je suis doit tout à la République. C’est elle qui, dans ma Guyane natale, est venue m’apporter la dignité et la culture. C’est elle qui m’a tout appris et qui a fait de moi ce que je suis. Tous les mouvements de liberté et de démocratie, à travers les temps et les pays, revêtent la même forme : l’instauration ou le respect de la loi.
L’avocat, l’homme de conviction et l’orateur
Dès 1918, Gaston Monnerville s’inscrit au Barreau de Toulouse. Reçu, en 1921, au concours des Secrétaires de la Conférence, il obtient la Médaille d’Or » Alexandre Fourtanier » qui récompense l’un des meilleurs Secrétaires. A ce titre, il prononce, à une séance solennelle de rentrée, un discours remarqué sur » La Critique et le Droit de Réponse « . Puis, il quitte Toulouse et s’inscrit, en 1921, au Barreau de Paris. Il entre bientôt au cabinet du célèbre avocat et futur homme d’Etat, César Campinchi (1882-1941), dont il sera, pendant huit ans, le principal collaborateur. En 1923, il est reçu au Concours des Secrétaires de la Conférence des Avocats, à la Cour d’Appel de Paris.
En 1927, il est élu Président de l’Union des Jeunes Avocats. Gaston Monnerville plaide dans plusieurs grands procès. Il s’illustre notamment en 1931, à l’âge de 34 ans, dans l’affaire » Galmot « . Inculpés, après l’émeute provoquée, en 1928, par la fraude électorale et par la mort suspecte de Jean Galmot, quatorze Guyanais sont traduits devant la Cour d’Assises de Nantes. Avec d’autres avocats (Fourny, Zevaes et Torres), Gaston Monnerville assure leur défense. Sa plaidoirie produit un effet considérable sur les jurés qui se prononcent pour l’acquittement.
Les idées politiques de Gaston Monnerville se sont fixées très tôt et ont déterminé son engagement : il adhérera à la Grande Loge de France, militera dans les rangs du parti radical-socialiste et, toute sa vie, il consacrera une éloquence entraînante à exalter les Droits de l’Homme, à combattre le racisme et, plus tard, à défendre le bicamérisme et le Sénat. L’écrivain sera estimé, et surtout, l’orateur sera célèbre.
Le député de la Guyane (1932 – 1946) A la suite de l’affaire Galmot et du procès retentissant des émeutiers de Cayenne, ses compatriotes demandent, en 1932, à Gaston Monnerville de se présenter en Guyane contre le député sortant Eugène Lautier. Il est élu à une majorité considérable, au premier tour de scrutin, et il sera réélu de la même manière, en 1936, après avoir été élu maire de Cayenne en 1935. Il sera maire de Cayenne jusqu’aux élections de 1945, où il sera battu par Constant Chlore. Le sous-secrétaire d’Etat aux colonies Gaston Monnerville sera deux fois sous-secrétaire d’Etat aux Colonies en participant à deux cabinets successifs, l’un et l’autre présidés par Camille Chautemps (1885-1963), du 22 juin 1937 au 10 mars 1938.
La nomination d’un homme de couleur au Gouvernement ne fut appréciée ni en Allemagne, ni en Italie. Dans » l’Azione coloniale » du 22 juillet 1937, un article titré » Derrière le Rouge du Front Populaire vient le Noir » annonce la création d’un sous-secrétariat d’Etat aux Colonies » confié au noir G. Monnerville » et commente : » La France a adopté une politique indigène qui, outre qu’elle est une folie pour la nation française elle-même, est un danger pour les autres nations de l’Europe, car cette action qui dépasse le cadre purement politique pour rencontrer le cadre biologique, doit être dénoncée à l’opinion publique mondiale, là où existe une race incontestablement supérieure à celle de couleur que la France voudrait implanter au coeur de l’Europe « . Dans le cadre de ces fonctions, Gaston Monnerville eut à traiter de deux dossiers importants : le fonds colonial et le conflit sino-japonais.
La Guerre
Lorsque la guerre éclate en septembre 1939, Gaston Monnerville est parlementaire, âgé d’un peu plus de quarante ans. Aux termes de la loi sur l’organisation de la Nation en temps de guerre, il n’est pas mobilisable. Mais il entend participer au combat. Avec plusieurs de ses collègues, il obtient d’Edouard Daladier un décret-loi (5 septembre 1939) qui les autorise à s’engager. Ce qu’il fait aussitôt (7 septembre 1939). Il servira comme » Officier de Justice » sur le cuirassé » Provence « . Ce bâtiment participera à une croisière de guerre qui se terminera tragiquement à Mers-el-Kebir, le 3 juillet 1940. Gaston Monnerville sera alors démobilisé le 16 juillet. Durant toute cette croisière, Gaston Monnerville tiendra un important journal de bord (78 feuillets), illustré de nombreux croquis et photographies. Il y consigne, jour après jour, tous les traits marquants de la croisière : l’heure de départ, l’état de la mer, les étapes, les rives longées, les bâtiments d’escorte, la destruction d’un sous-marin… Gaston Monnerville est démobilisé le 17 juillet 1940. Il n’a donc pas pu prendre part au vote de l’Assemblée nationale (sous ce nom, on désigne alors la réunion du Sénat et de la Chambre des Députés), dans la fameuse séance du 10 juillet à Vichy.
Les historiens insistent sur le courage des quatre-vingts parlementaires, les fameux » Quatre-Vingts » (57 députés et 23 sénateurs), qui ont refusé les pleins pouvoirs à Pétain et ont sauvé l’honneur du Parlement, en refusant l’abaissement de la République. Mais ils oublient de rappeler que si Monnerville n’a pas fait partie des » Quatre-Vingts « , c’est parce qu’il était engagé volontaire.
La Résistance
Dans ses Mémoires, Gaston Monnerville divise cette époque en deux périodes de résistance : – civile dans le Sud-Est (août 1940-décembre 1942), – militaire dans les maquis de Haute-Auvergne (jusqu’en septembre 1944). Démobilisé, Monnerville s’empresse de rejoindre son ancien patron, Campinchi, à Marseille, en août 1940. Ministre de la Marine, du 23 juin 1937 jusqu’à la formation du gouvernement Pétain, le 16 juin 1940, Campinchi avait été un farouche opposant à l’armistice. Préconisant la poursuite de la guerre en Afrique du Nord, il s’était embarqué, le 16 juin, sur le » Massilia « . A son arrivée, il avait été arrêté, sur les ordres de Vichy, placé en résidence surveillée à Casablanca, puis à Alger, enfin à Marseille. Non plus que Monnerville, il n’a participé à la fameuse séance de Vichy. Tous deux partagent l’analyse qui est celle même du Général de Gaulle. La guerre ne fait que commencer ; et l’Allemagne sera vaincue. Mais Campinchi meurt le 22 juin 1941. Entre temps, Monnerville est allé protester à Vichy contre les premières mesures discriminatoires qui frappent » les Juifs, les Arabes et les hommes de couleur « . Le maréchal répond de façon évasive ou dilatoire.
Déjà, les premiers réseaux de résistance se constituent. Monnerville entre en contact avec le capitaine Chevance et adhère au mouvement » Combat « . En qualité d’avocat, Monnerville assure systématiquement la défense de ceux que » l’Etat français » emprisonne pour délit d’opinion ou d’origine raciale. Cette activité lui vaut d’être inquiété par la police et plusieurs fois arrêté. La » zone libre » envahie le 11 novembre 1942, Monnerville rejoint alors les maquis d’Auvergne. Il entre dans le groupe du commandant Cheval. Capitaine, puis commandant F.F.I., il y prend le pseudonyme de Saint-Just.
Gaston Monnerville et son épouse sont établis à Cheylade, dans le Cantal, du 7 décembre 1942 au 5 août 1944. Saint-Just sera un actif agent de liaison entre les réseaux de Lozère, d’Ardèche et du Gard. Le poste de commandement du groupe Cheval est établi au château de Mazerolles. (C’est là que Monnerville apprendra le débarquement en Normandie du 6 juin 1944). Les opérations s’intensifient à partir du début de 1944, lorsque le général Koenig, nommé commandant en chef des Forces Françaises de l’Intérieur, entreprend d’unifier les réseaux métropolitains. L’hospice civil de Cheylade sera réquisitionné par les F.F.I., pour servir d’hôpital militaire. La gestion et l’administration en sont confiées à Monnerville, activement secondé par son épouse (juin-juillet-août 1944). Enfin, Gaston Monnerville participe à l’opération du » bec d’Allier « , du 7 au 10 septembre 1944. Il est démobilisé des F.F.I. à la fin de septembre.
L’Assemblée consultative provisoire et les deux constituantes
Début juin 1944, le Comité Français de Libération Nationale se transforme en » Gouvernement provisoire de la République française « , sous la présidence du Général de Gaulle. L’Assemblée consultative provisoire, instituée par l’ordonnance du 17 septembre 1943, réunie d’abord à Alger, siège ensuite à Paris au Palais du Luxembourg, à partir du 7 novembre 1944. (Félix Gouin la préside). Monnerville en est désigné membre par la Résistance. Président de la Commission de la France d’Outre-Mer, il contribue à préparer, en concertation avec le Général de Gaulle, le futur statut et le cadre constitutionnel de l’Union Française. Lors de la séance du 12 mai 1945, il célèbre, au nom des populations de nos provinces lointaines, la victoire des Alliés. Son discours est un hommage vibrant aux soldats originaires de l’Outre-Mer, qui ont libéré la métropole.
Octobre 1945 : Premier référendum. L’Assemblée qui sera élue aura des pouvoirs constituants, mais limités. 8 novembre : L’Assemblée Nationale Constituante se réunit au Palais Bourbon. Elle élit son Président : Félix Gouin. Gaston Monnerville en est élu membre. 21 janvier 1946 : Le Général de Gaulle donne sa démission. Félix Gouin devient Président du gouvernement provisoire. 19 mars 1946 : Les quatre vieilles colonies françaises (Guyane, Martinique, Guadeloupe, Réunion) sont transformées en départements d’Outre-Mer. Gaston Monnerville a pris une part déterminante dans ce changement de statut. Il reprend également son ancien projet de création d’un fonds colonial et dépose, en ce sens, une proposition de loi en mars 1946. Le 30 avril, la loi créant le fonds d’investissement pour le développement économique et social des territoires d’Outre-Mer (F.I.D.E.S.) est votée.
5 mai 1946 : Deuxième référendum : les Français rejettent un premier projet -purement monocaméral – de Constitution. 11 juin 1946 : La deuxième Constituante se réunit au Palais-Bourbon. Monnerville en est à nouveau membre. Elle élit, trois jours plus tard, Vincent Auriol, Président de son Bureau.
13 octobre 1946 : Troisième référendum : cette fois, le projet de Constitution est adopté. Le nouveau texte n’est plus strictement monocaméral. La Constitution institue une seconde chambre : le Conseil de la République, élu au suffrage universel à deux degrés. Mais ses prérogatives sont réduites à un simple pouvoir d’avis. 10 novembre 1946 : Elections législatives à la première Assemblée nationale, en application de la nouvelle Constitution. Gaston Monnerville, qui se présente en Guyane, est battu par René Jadfard. Il est néanmoins élu quelques semaines plus tard au nouveau Conseil de la République, mais, précisera-t-il, » en son absence et sans avoir été candidat « .
Le Conseil de la République et son Président (1946 – 1958)
Le Congrès se réunit à Versailles, le jeudi 16 janvier 1947. Vincent Auriol, Président de l’Assemblée nationale et, à ce titre, Président du Congrès, est élu Président de la République, par 452 voix ; Champetier de Ribes n’en recueille, lui, que 242. A l’assemblée du Luxembourg, Gaston Monnerville est l’un des trois Vice-Présidents désignés, dès le premier bureau définitif du 27 décembre. Il est confirmé, à ce poste, le 14 janvier. Gravement malade, Champetier de Ribes décède le 6 mars 1947. Le groupe M.R.P. se rallie à l’idée d’une candidature, peut-être plus » technique » que politique, et propose Gaston Monnerville qui, le 14 mars 1947 est élu au deuxième tour, par 141 voix, contre Henri Martel, qui en a obtenu 131. Le nouveau Président précisera, quelques jours plus tard, sa conception de la présidence et du rôle de la seconde chambre, dans une intervention qui sera très vivement applaudie.Les premières élections au Conseil de la République ont lieu le 15 décembre 1946. Gaston Monnerville est, en son absence, élu en Guyane. Il recueille les 10 voix des 10 votants de ce département. La nouvelle assemblée se réunit au Palais du Luxembourg, le mardi 24 décembre, et commence par procéder à la vérification des pouvoirs. Un premier bureau est élu, le 27 décembre. Au troisième tour, Auguste Champetier de Ribes (M.R.P., Président du Mouvement des Démocrates Chrétiens) est élu Président par 124 voix, contre Gaston Marrane (Président du Groupe communiste) qui en recueille 119. La session est aussitôt close. Le 14 janvier 1947, ce bureau est renouvelé. Au troisième tour, Champetier de Ribes obtient le même nombre de voix, 129, que son concurrent, Georges Marrane. Il est alors proclamé au bénéfice de l’âge. Deux jours plus tard, Champetier de Ribes sera également candidat à la présidence de la République.
Monnerville sera constamment réélu au fauteuil présidentiel, durant toute la décennie. Rappelons que, sous la IVème République, le bureau de la Haute Assemblée se présentait devant le suffrage des sénateurs non seulement à chaque renouvellement triennal , mais aussi, chaque année, au début de la session. Le Président du Sénat de la Vème République (1958-1968) Gaston Monnerville approuve le projet de Constitution de 1958. Il en a suivi de près l’élaboration. Un des principaux rédacteurs est le garde des Sceaux, Michel Debré, membre du Conseil de la République, qui entretient des rapports confiants avec son Président d’assemblée. D’autre part, plusieurs membres du Comité Consultatif Constitutionnel rendent compte régulièrement des séances de travail et des versions successives du texte. Contrairement à celle de 1946, la nouvelle Constitution est favorable à la Haute Assemblée, qui retrouve son nom de Sénat, son prestige et l’essentiel de ses anciens pouvoirs. C’est enfin une véritable assemblée qui vote la loi et contrôle le gouvernement. Le Président du Sénat voit avancer son rang protocolaire. En cas d’empêchement du chef de l’Etat, c’est lui qui assure l’intérim. Les voeux du bicamériste convaincu qu’est Monnerville ne peuvent qu’être comblés.
A l’époque, politologues et observateurs pensent que le pouvoir exécutif s’est ainsi donné les moyens constitutionnels de s’appuyer, en cas de besoin, sur le Sénat pour contenir une Assemblée nationale, rétive ou hostile. (En 1958, personne ne prévoit le fait majoritaire, qui s’affirmera quatre ans plus tard, et transformera les conditions de fonctionnement du régime). La Constitution de la Vème République comble également les voeux de Monnerville, dans l’autre domaine qui lui est cher : l’Outre-Mer. A la place de » l’Union Française « , le nouveau pacte fondamental institue une » Communauté » rassemblant des pays, relativement autonomes, mais fortement liés à la France. Une assemblée spéciale est prévue : le Sénat de la Communauté. Gaston Monnerville en sera élu et réélu Président. Les débuts de la Vème République sont donc particulièrement prometteurs. Monnerville fera campagne pour les institutions nouvelles. Il expliquera dans ses mémoires comment et pourquoi viendront ce qu’il nomme » ses premières désillusions » : l’évolution de l’Outre-Mer, l’indépendance rapidement acquise par les anciennes colonies, l’ajournement indéfini du Sénat de la Communauté…, autant d’événements qui déçoivent celui qui, depuis tant d’années, rêvait pour la France, d’un système cohérent et stable, à l’égal du Commonwealth britannique.
En septembre 1962, il est au premier rang de ceux qui s’opposent au Référendum instituant l’élection de Président de la République au suffrage universel. Il est réélu Président du Sénat le 2 octobre 1962 et encore le 2 octobre 1965. L’élu local du Lot Elu Président du Conseil de la République, Gaston Monnerville jugea rapidement que ses nouvelles responsabilités allaient le retenir très souvent à Paris et qu’il serait trop absorbé pour être en mesure de prendre régulièrement l’avion et suivre sur place les affaires de la Guyane.
L’échec aux législatives de 1946 l’avaient instruit des dangers de l’absence. Henri Queille en voisin et Maurice Faure sur place, lui suggèrent alors de se présenter dans le Lot. En novembre 1948, Gaston Monnerville fut élu haut la main sénateur de ce département. Puis il renforça son implantation, en novembre 1949, en devenant Conseiller général de Souceyrac. Il fut ensuite élu au conseil général en 1949, qu’il présida de 1951 à 1970. Il fut enfin élu maire de Saint-Céré de 1964 à 1971.
On doit noter que Monnerville a eu une carrière politique atypique car il n’exerça son premier mandat local qu’après avoir été élu au Parlement : c’est le député de Guyane qui devint maire de Cayenne ; pareillement c’est le sénateur du Lot qui, après 16 ans de mandat, devint maire de Saint-Céré. Certes son attachement au Lot fut, au début du moins, d’ordre intellectuel, mais, toujours scrupuleux, il fit honneur à ses engagements, aux prises avec tous les problèmes d’un département rural en cours de modernisation. Peu à peu se créa entre lui et le Lot en réel courant affectif, à côté du grand respect que lui valurent son dévouement et une urbanité non dépourvue de fermeté. Il dirigeait les débats de l’assemblée départementale comme ceux du Sénat, avec autorité, et connaissait bien les dossiers. Sous sa présidence, le Lot progressa notablement dans les domaines de la voirie, de l’adduction d’eau, des constructions scolaires, du tourisme…
A Saint-Céré l’oeuvre réalisée sous son impulsion réveilla une cité quelque peu endormie : un plan d’urbanisme, la création des « Rencontres Internationales », l’appui à Jean Lurçat… La solidarité des Lotois ne fit pas défaut à Gaston Monnerville à l’heure de sa disgrâce officielle subie par le président du Sénat, il y fut constamment et très largement réélu. Après avoir cédé la présidence du Conseil général à Maurice Faure en 1970, il continua jusqu’à un âge avancé, à participer aux manifestations locales, celles du part radical ou de la fédération des Maires du département.
Les dernières années Ayant renoncé, en 1968, à la Présidence du Sénat, Gaston Monnerville continue à exercer son mandat sénatorial pendant six ans. Puis, le 22 février 1974, Alain Poher, son successeur le nomme membre du Conseil Constitutionnel. Cette nomination surprit car, en 1962, Gaston Monnerville avait eu des propos durs lorsque le Conseil Constitutionnel s’était déclaré incompétent pour juger du référendum sur l’élection du Président de la République au suffrage universel.
Gaston Monnerville siègera 9 ans au Conseil, s’interdisant toute prise de position politique pendant cette période, estimant qu’il remplissait une fonction juridictionnelle. A l’issue de ce mandat, Gaston Monnerville a 86 ans. Il poursuit néanmoins ses activités, prononçant des conférences, participant à des émissions de souvenirs, ou signant quelques préfaces. Il décède à Paris le 7 novembre 1991, peu avant d’atteindre ses 95 ans. Grand homme politique, c’est aussi un peintre amateur de qualité qui s’endort, laissant pour témoignage de nombreuses toiles dont deux furent longtemps exposées à la Chantrerie de Cahors.
Ces textes et photographies sont extraits de : 10ème Anniversaire de la mort de Gaston Monnerville, Archives du Sénat, 2001, et de Gaston Monnerville, la passion républicaine, Conseil Général du Lot, juin 1999