En 1944, des observateurs classaient le Périgord dans cette « petite Russie » en gestation où se fomentait – selon leurs analyses – la prise du pouvoir dans le Sud-Ouest libéré. C’est dire
quelle part prépondérante le système lénino-stalinien avait su conquérir, en Dordogne, depuis la constitution du parti communiste en 1920.
Dans ce département où l’emprise radicale-socialiste fut durablement représentée par Georges Bonnet, il a fallu toute la passion et l’engagement généreux de milliers de fidèles derrière un appareil dont l’idéologie dissimulait, ici et ailleurs, sectarisme, injustice et répression violente. Inspirés par les Maurice Thorez et Jacques Duclos, les chefs du Périgord, parmi lesquels Paul Bouthonnier, puis
Yves Péron, arc-boutés sur un lacis d’organisations associatives et syndicales, apprirent à s’adapter aux contingences du moment et aux attentes de groupes sociaux.
L’auteur analyse nombre d’itinéraires personnels en s’appuyant sur des sources inédites et des centaines d’entretiens avec des militants et des dirigeants du « parti des travailleurs », comme auprès d’autres témoins de la vie publique.
L’auteur :
Jean-Jacques Gillot est issu d’émigrés alliés à des périgordins ; son père fut un résistant de la France libre, à dix-sept ans. Docteur en histoire, titulaire d’une maîtrise en droit et d’un diplôme d’études politiques, il est
également officier de réserve et auditeur à l’Institut des hautes études de la Défense nationale. Après un mémoire de recherche sur la décentralisation, il a publié, avec Jacques Lagrange, deux ouvrages novateurs reconnus :
L’Épuration en Dordogne selon Doublemètre et Le Partage des milliards de la Résistance.
Laisser un commentaire