Léon Bouzerand ; le Doisneau de Cahors

Léon Bouzerand est né en 1907 à Cahors où puisaient ses racines familiales très anciennes et où il est mort le 18 novembre 1972. Après ses études au Lycée Gambetta à Cahors puis au Lycée Pierre de Fermat à Toulouse, jusqu’au baccalauréat de philosophie, Léon Bouzerand est allé étudier la photographie à Paris.

Il a été élève de la promotion de 1932 de l’Ecole nationale de photographie de la rue de Vaugirard, (devenue aujourd’hui École nationale supérieure Louis Lumière, ENSLL.) Il a ouvert ensuite, le 13 février 1934, rue Foch, à Cahors, un studio, un atelier et un magasin de photographie. Tout au long de sa vie, Léon Bouzerand a été un fervent sportif, mais aussi un homme de culture, latiniste, germaniste, brillant joueur d’échecs.

100 000 images : Toujours armé de ses appareils, Leica, Rollei, …, il a notamment réalisé au long de sa carrière, plus de 100 000 images illustrant la vie quotidienne dans le Lot et la France des années 1930 aux années 1970. Il a également collaboré au quotidien Sud-Ouest.

Certaines de ses photographies empreintes de tendresse, d’humour ou reflets d’un art de vivre aujourd’hui disparu, ont été reprises dans des livres publiés.

Le premier de ces ouvrages, paru en 1991, Vitesse limitée, est consacré à l’automobile sous toutes ses facettes dans le Cahors des années 50 aux années 70;

le deuxième, publié en 1992, Couleur rugby, concerne le rugby sur les stades et ses supporters dans les mêmes années.

Un troisième volume, est paru en mai 2010, Cahors en devantures, et retrace la vie de la cité à travers les activités commerciales et les espaces de commerce. Ces trois livres ont été édités par l’ « Association Vitesse limitée » présidée par Jean-Louis Marre, avec le soutien de Jean-Louis Nespoulous, photographe et successeur de Léon Bouzerand qui a eu à cœur de faire renaître une œuvre photographique riche et savoureuse et celui du journaliste Christian Cazard.

D’autres ouvrages sur son œuvre sont envisagés ainsi qu’une présentation de ses photographies au Musée Henri Martin à Cahors.

   

De Jean-Louis Nespoulous (extrait du volume Vitesse limitée, Cahors, 1950-1965 )  : 

« En rangs serrés dans leurs boîtes jaunes, dormaient 100 000 portes ouvertes sur Cahors. Cahors qui va au bal, au marché, aux boules, la Dauphine devant le Tivoli et le Grand Charles sur le parvis de la Mairie. La braderie ronronne au centre, Édith Piaf fait chavirer la succursale Citroën. Et toujours l’ombre de Toto sur la ville.

Communion le matin. Vêpres en ovalie. Fêtards du soir. Vitrines de nuit. Ces vedettes qui passent. Des boules de neige jusqu’au bac, ce quotidien cyclique, que l’on pensait immuable et qui glisse imperceptiblement vers le journal télévisé.

Et toujours ces images carrées, au Rollei ou au Sem. Pudeur du cadrage. Chaleur de la lumière. Générosité de la visée. Regard et clin d’œil. Qui donc a dit qu’elles étaient fixées à jamais ces humbles pellicules de vie ? Regardez bien. Cherchez le détail. Elles frémissent encore. 1950/1970 – 20 ans- 100 000 clichés d’une exceptionnelle qualité et diversité, à travers lesquels on lit le professionnalisme d’un œil et la grandeur d’un cœur, ceux de « Toto » Bouzerand. »

De Jacques Bouzerand (extrait du volume Vitesse limitée, Cahors, 1950-1965 ) :

« Léon, que tout le monde appelle Toto, a 7 ans lorsque son père meurt. Il fréquente le Lycée Gambetta où, excellent en allemand et en latin, il passe son premier bachot.

Grand, costaud, chevelure brune, d’épaisses lunettes, élégant, l’air sérieux, c’est un sportif. Il pratique avec bonheur l’athlétisme, la course, le javelot, le saut en hauteur, à « l’Aviron cadurcien », et le tennis au terrain de jeu du Parc Tassart.

Mais il a horreur de l’eau et l’on ne le verra jamais nager à « Marianne », dans le Lot, derrière le stade, lieu de baignade traditionnel des jeunes cadurciens de l’époque.

C’est à Toulouse au Lycée Fermat, qu’il passe son bac philo, une matière qui le passionnera toujours. En 1928 un terrible accident sur la moto qu’il pilotait près de Mercuès le cloue au lit pour plusieurs mois. Rétabli, il « monte » à Paris en 1930, et entre à l’école de photographie… »

Extrait de : http://fr.wikipedia.org/wiki/Léon_Bouzerand et textes de Jacques Bouzerand

Photos : http://www.luminous-lint.com/app/photographer/Leon__Bouzerand/C/ 

Taxi Erasme à Cahors ; en attendant le client… – 1950

Le Doisneau de Cahors par Michel Desmoulin, Extrait de :
http://desmoulin.net/index.php?2005/11/26/16-le-doisneau-de-cahors

Comme Doisneau – ils avaient le même âge – Léon Bouzerand a photographié la rue, avec talent, humour et un goût prononcé pour l’anecdote.

A Cahors, où il a passé toute sa vie en dehors de son séjour à la célèbre école de photographie de la rue de Vaugirard, qui a formé tant de grands photographes, tout le monde l’appelle Toto.

Muni de son Rolleiflex, il a, pendant près de quarante ans, saisi des scènes de la vie quotidienne dans cette merveilleuse petite préfecture du Quercy.

Ces clichés, si on laisse aller son imagination, restituent, avec beaucoup de poésie et de tendresse, l’histoire de cette ville attachante.

Les boutiques ont changé, les immeubles, les métiers aussi ; son œuvre, des milliers de photos, constitue la mémoire de cette ville au siècle dernier.

Les « anciens » ne se lassent pas de regarder ces photos avec nostalgie. Les touristes et les habitants de fraîche date découvrent avec intérêt – parfois même avec passion – ce petit coin de la douce France au temps de la quatrième République…

Léon Bouzerand, moins connu que Doisneau, – Cahors n’est pas Paris – a laissé, après son décès, le 18 novembre 1972, une œuvre qui mériterait d’être mieux connue et surtout reconnue.

Léon Bouzerand Autoportrait

Au stade. Match de rugby contre Lourdes !

Concentration lors d’une partie de cartes – 1950

Cahors, la place du marché

Suzanne Bouzerand devant le magasin de la rue Foch – 1960

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  1. Jean Claude Conquet

    Cahors, la place du marché
    Courbé derrière la Renault Juva IV, mon grand-père Henri Bénech de Laburgade est en train d’installer son étal.

    • Gilles Chevriau

      Merci pour ce supplément très interessant ; légender une photo c’est lui donner davantage de vie ! Si vous avez des témoignages visuels d’autrefois sur Laburgade, Quercy net serait heureux de les publier.

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